
Au Québec, on ne choisit pas toujours le moyen de rejoindre sa destination. Dans certains cas, les solutions de transport sont limitées — voire inexistantes — ou encore coûteuses. Voici un aperçu des options à considérer pour organiser son quotidien comme ses vacances en toute sérénité.
Les transports urbains
Le métro
Pratique, efficace (et propre pour une grande métropole), le métro dessert le centre de Montréal (STM) jusqu’à Laval (STL) et Longueuil (RTL). Seule la métropole dispose de ce type de réseau, inauguré le 14 octobre 1966, puis complété dans sa forme initiale au printemps 1967, en marge de l’Exposition universelle.
Récemment, le système de tarification des billets et des cartes Opus a été modifié avec l’introduction de zones, ce qui signifie que le coût varie en fonction de la distance parcourue. Dès juillet 2023, le service sera gratuit pour les 65 ans et plus.
À noter toutefois que le métro n’est en service que de 5 h 30 à 0 h 30 environ (et 1 h du matin le samedi).
Le bus
Le transport collectif urbain le plus populaire au Québec, dans la métropole et au-delà, reste le bus.
Voici les principales villes qui assurent un service de transport en commun local : Baie-Comeau, Beauharnois, Boischatel, Drummondville, Gatineau, Granby, Joliette, Laval, Lévis, Longueuil, Montréal, Mont-Tremblant, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay, Salaberry-de-Valleyfield, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Shawinigan, Sherbrooke et Trois-Rivières.
La Ville de Québec décline son offre de bus, avec le Métrobus (des véhicules plus longs et qui permettent le transport de bicyclettes à l’avant, un service aussi appelé VéloBus). Un réseau de tramway y est également en projet.
Les horaires et les circuits de bus des petites villes ne permettent peut-être pas la même spontanéité que dans les grands centres, mais il suffit d’anticiper ses déplacements.
Fait intéressant : Dans la ville de Québec, on dit la bus, alors que partout ailleurs, on dit le bus.
Quant à la Ville de Montréal, elle s’essaie au transport ultra-local, électrique sans chauffeur. Un service saisonnier gratuit de navettes a été expérimenté en 2021 sur la Plaza Saint-Hubert, entre la rue Beaubien et l’avenue Jean-Talon, puis reconduit à l’été 2022.
Le transport adapté
Les personnes ayant une incapacité physique ou intellectuelle peuvent bénéficier d’un transport adapté. Chaque société de transport, comme la STM à Montréal ou la RTC à Québec, a ses propres critères d’admissibilité et ses modalités de réservation, il est donc important de se renseigner.
Les traversiers
Dans le sud de la province, ponts et tunnels offrent un moyen idéal de passer d’une rive à l’autre du Saint-Laurent en voiture (et, souvent, à pied ou à vélo). Du moins jusqu’à Québec. Au-delà, le fleuve s’élargit à mesure que la population diminue, au point que la construction d’un ouvrage ne serait pas rentable (lorsqu’elle serait seulement possible). Dès lors, la traversée du fleuve se fait… en traversier (ou navette fluviale).
Les services de traversiers sont nombreux à être offerts, y compris dans les villes munies de ponts. Ils sont aussi un moyen parfait de rejoindre les nombreuses îles du Saint-Laurent (avec ou sans sa voiture).
Vous pourrez trouver la navette la plus proche de votre position sur le site de la Société des traversiers du Québec.
Les rues piétonnes
En ville comme en campagne, il ne surprendra personne de savoir que le piéton n’est pas roi en Amérique du Nord. Et s’il est possible de survivre en ville grâce aux transports en commun sans voiture, il en va autrement dès qu’on s’éloigne un peu des sentiers battus par un réseau de transport en commun.
Pour autant, des exceptions demeurent. Ainsi, la piétonnisation estivale d’une partie de certains centres-villes est une tradition immanquable. À Montréal, au rythme des festivals, on ferme des tronçons des rues Sainte-Catherine, Prince-Arthur, Mont-Royal et Ontario. À Québec, c’est la rue Saint-Jean et une partie de la 3e Avenue ; à Sherbrooke, la rue Wellington, la rue Dufferin et la rue King ; à Gatineau, une section du Vieux-Hull ; et Trois-Rivières, la rue des Forges ; pour en nommer quelques-unes.
Attention, quand on piétonnise, on piétonnise : cyclistes, planchistes et autres « trottinettistes » doivent mettre pied à terre.
Les voies cyclables
Une solution écologique et ludique qui nous permet de découvrir les paysages urbains sous un autre angle. Bon nombre de municipalités investissent en masse dans le développement de réseaux cyclables quatre saisons. Montréal est l’une des villes les plus cyclables d’Amérique du Nord, avec 800 km de pistes et une centaine de stations de vélos en libre-service Bixi. La ville de Québec, quant à elle, compte plus de 400 km de pistes et un service de vélopartage, àVélo.
Attention, toutefois. Le vélo est sans doute le moyen de déplacement le plus vulnérable. Les pistes/bandes/chaussées désignées, quand elles ne sont pas détériorées, occupées par un camion de livraison, ou simplement fermées pour cause de travaux de voirie, ne sont en aucun cas synonymes de circulation sécuritaire. Nombreux sont les dangers pour les cyclistes : cohabitation difficile avec les véhicules hybrides et électriques, automobilistes inattentifs, et autres piétons/joggeurs qui considèrent les pistes comme une extension du trottoir, non de la chaussée… Les accidents sont quotidiens, et l’on déplore plusieurs morts par an, en dépit des aménagements réalisés.
Le code de la sécurité routière invite donc les cyclistes à observer quelques règles de base — qui sont nombreux à ignorer les règles de circulation. En clair, vous l’aurez compris, si le port du casque n’est pas obligatoire pour les vélos autres qu’électriques, mais il est fortement recommandé.
L’autopartage
Réservé aux résidents de certains centres urbains (Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau et Trois-Rivières), le service d’autopartage Communauto met à disposition de ses membres un parc automobile qui se diversifie et se bonifie au fil des ans pour inclure des véhicules hybrides, 100 % électriques et surtout de plus grande taille.
Deux options classiques s’offrent aux usagers :
- La prise d’un véhicule sur rue avec réservation jusqu’à 30 minutes avant la récupération des clés du véhicule, et que l’on restitue à n’importe quel espace de stationnement autorisé, compris à l’intérieur de la zone de service ;
- La réservation jusqu’à un mois à l’avance de véhicules à des espaces de stationnements assignés (parcs à autos publics ou privés, etc.), restitués à l’endroit de prise en charge avant la fin de la période de réservation.
Les avantages sont certains, au-delà des troubles du stationnement (en hiver notamment), du déneigement, etc : l’essence et l’assurance sont inclus dans l’abonnement, par exemple.
Pour qui n’a pas un usage quotidien de la voiture (ou une famille qui n’excède pas 4 personnes), l’autopartage est un excellent moyen de préserver sa mobilité, tant en ville qu’en villégiature, au Québec et au-delà.
Ruralité et transports interurbains
La voiture
C’est le moyen de transport de prédilection des Québécois. Selon l’Observatoire de la mobilité durable, on l’utilise pour 90 % des voyages interurbains.
Si on n’en possède pas, louer une auto peut coûter cher, mais les compagnies ne sont pas les seules à en louer. De plus en plus, des particuliers mettent leur propre véhicule à disposition via des plateformes d’autopartage comme Turo, une solution fiable et relativement abordable pour qui n’a besoin qu’occasionnellement d’un véhicule.
Nous l’avons vu, Communauto permet également de louer des voitures à partir des villes où elle opère, qui peuvent être utilisées en dehors de leurs zones d’opération, aussi longtemps qu’elles ne sont pas restituées.
Dans tous les cas (hors Communauto), on doit s’assurer que le contrat prévoit une couverture d’assurance pour éviter les mauvaises surprises.
Le covoiturage est aussi une option économique. Grâce à des plateformes comme Amigo Express qui mesurent la qualité des déplacements avec un système d’évaluations, on peut covoiturer sans inquiétude.
Le bus
Après la voiture, l’autocar est souvent le meilleur choix, malgré son prix élevé. Ce moyen de transport est reconnu pour sa fiabilité, même lors d’intempéries quand les avions ne décollent pas. Des toilettes et une connexion wifi sont accessibles à bord.
Naturellement, l’autocar n’a d’intérêt que pour aller d’un point A à un point B, et vous devrez être en mesure de trouver une solution pour vous déplacer à votre destination — ce qui n’est pas toujours chose aisée.
Voici les principaux transporteurs : Orléans Express, Intercar et Autobus Maheux.
Le train
Dans le grand Montréal, un service de train permet de traverser l’île d’est en ouest, et de rallier les rives nord et sud. Cinq lignes sont ainsi gérées par exo. Un réseau express métropolitain (REM) doit également bientôt entrer en opération.
Bien qu’elles soient cantonnées à quelques grands axes, des options de transport ferroviaire longues distances sont offertes et relient plusieurs villes au Québec, entre elles et avec le reste du Canada et certaines localités des États-Unis.
C’est la société VIA Rail qui s’en charge (et la compagnie américaine Amtrak pour les États-Unis). Le train ne file pas toujours aussi rapidement que l’on pourrait espérer, mais il offre un confort et des options (repas chaud, lits) que n’offre pas le bus. En plus, il s’arrête souvent en plein centre-ville.
L’avion
Les principaux aéroports internationaux sont situés à Montréal, Québec, et Ottawa. Des aéroports régionaux se trouvent également un peu partout à travers la province. Cependant, les aérogares sont loin des centres-villes. Il faut utiliser les navettes pour s’y rendre, s’il y en a, ou prévoir le coût des taxis.
Dans un pays de la taille du Canada, bordé par deux océans et ne partageant une frontière qu’avec les États-Unis, l’avion est parfois incontournable, aussi bien pour les personnes immigrantes et leur famille restée au pays, que pour les membres dispersés d’une famille québécoise. Des parents à Rouyn-Noranda qui veulent rendre visite à un enfant aux îles de la Madeleine seront heureux de pouvoir se rendre en avion.
L’avion surpasse la voiture et le bus en matière d’économie de temps, mais pas d’argent. C’est un sacrifice que consentent plusieurs Québécois, en particulier lors des escapades hivernales dans les destinations soleil.
Le vélo (encore)
Les cyclistes amateurs de longues distances pourront traverser plusieurs villes, villages pittoresques et parcs nationaux dans un contexte agréable et sécuritaire, et directement depuis les grands centres urbains.
La Route verte, par exemple, est une piste cyclable qui parcourt la province, de l’Ontario à la frontière du Nouveau-Brunswick. Il y a aussi Le Chemin du Roy, un parcours historique reliant Québec à Montréal, ou le P’tit Train du Nord dans les Laurentides.
Pour qui veut aller plus loin à deux roues, Vélo Québec offre une variété d’informations, de conseils, d’événements et autres balades organisées partout au Québec.
Sortir des sentiers battus : les transports insolites
Au Québec, certains facteurs géologiques et climatiques (notamment) expliquent l’engouement pour certains modes de déplacement ou de villégiature plutôt insolites.
Pendant hivernal du VTT ou « 4 par 4 » (le quad au Québec), la motoneige est reine. Invention locale que l’on doit à Louis-Armand Bombardier, on lui voue un culte partout au Canada, en particulier dans les zones rurales (c’est-à-dire l’essentiel du territoire). Au Québec, ce sont 33 000 km de sentiers qui lui sont ainsi aménagés chaque année. Allez voir le site de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec pour vous faire une idée. On associe souvent la motoneige à la villégiature, mais elle est avant tout un véritable moyen de se déplacer dans les zones peu ou pas déneigées.
L’autre vedette, c’est le bateau (du canoë au voilier, en passant par la barge lacustre). Cela ne surprendra personne. Entre le fleuve Saint-Laurent et les innombrables lacs, qui couvrent environ 17 % de la surface du territoire québécois, les occasions de sorties sont nombreuses. Une maison en bord de lac aura toujours son ponton, et des voies d’accès publiques et privées sont systématiquement aménagées pour accéder à un plan d’eau pour la journée. Par extension, les Québécois sont très friands des croisières (et pas seulement dans les Caraïbes). Qu’il s’agisse d’observer la faune sauvage ou bien de se rendre paisiblement aux îles de la Madeleine depuis Montréal, en descendant le fleuve, bien des options sont disponibles.
Qui dit plans d’eau, dit aussi hydravion. Des services privés de transport existent qui profitent de la présence de lacs, à défaut de pistes aménagées. Des services de villégiature côtoient ceux de transports ou d’acheminement de biens ou de personnes.
Photo : Getty/Unsplah+