Les statistiques sont là, qu’on le veuille ou non. Selon Statistique Canada, en 2011, le taux de chômage des immigrants au Québec était de 11,9 %, soit le double que celui des Québécois nés au Canada. Chose, à première vue étonnante, le chômage frappe plus particulièrement les travailleurs qualifiés. Pourtant, tant la communauté immigrante que la société d’accueil gagneraient à une intégration professionnelle rapide des nouveaux arrivants, première étape d’une intégration sociale réussie.
Le premier obstacle à l’emploi des immigrants est certainement la barrière linguistique. Un grand nombre de nouveaux arrivants ne maîtrisent ni le français ni l’anglais, et les francophones qui s’installent à Montréal ont des lacunes en anglais alors que le marché du travail y est bilingue. En revanche, les non-francophones sont très disposés à apprendre le français, contrairement à ce qui se dit.
Il semble également que les études et l’expérience que les immigrants ont obtenues à l’étranger soient peu reconnues par les employeurs québécois. Certes, la nécessité d’appartenir à un ordre professionnel n’explique pas tout, car les immigrants dont la profession est régie par un ordre ne sont pas si nombreux. En fait, les employeurs québécois accordent une grande importance à l’expérience que les demandeurs d’emploi ont pu obtenir au Canada et au Québec en particulier.
Enfin, les nouveaux arrivants ne sont pas suffisamment bien préparés pour répondre rapidement aux conditions requises par les employeurs et ils ne disposent pas d’un réseau professionnel conséquent.
Toutefois, la société d’accueil n’est pas la seule à blâmer et les immigrants eux-mêmes ont leur part de responsabilité dans leur intégration. Nombre d’entre eux intégreraient plus rapidement le marché du travail s’ils acceptaient de retourner aux études, ne serait-ce que pendant une courte période afin d’actualiser ou d’ajuster leurs acquis. Un déménagement de Montréal vers d’autres régions ne devrait pas non plus être vécu comme une épreuve angoissante ni un échec.
La solution à ces écueils réside dans l’obtention d’informations pertinentes sur le marché du travail du pays d’accueil. Les nouveaux arrivants doivent toutefois se méfier des informations disponibles, parfois faussées par la prolifération des sources sur les réseaux sociaux.
Le Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI), conscient de ces enjeux, a placé l’employabilité des communautés immigrantes au cœur de ses activités. Ses intervenants et conseillers en emploi accompagnent les immigrants dès leur arrivée sur le territoire québécois à travers une gamme complète de services allant de formations en groupe à des entretiens individuels. Les nouveaux arrivants peuvent également bénéficier de cours de français, de soutien à la recherche d’un logement, d’aide alimentaire, de sorties culturelles, et bien plus encore.