Vous avez entendu dire que votre métier était très en demande au Québec ? C’est une bonne nouvelle pour vous. Mais votre objectif n’est pas de décrocher des entrevues, ni même de signer un contrat d’embauche. Votre véritable objectif, c’est de trouver un emploi qui vous donne du plaisir, dans lequel vous allez vous épanouir et, accessoirement, que vous parviendrez à conserver.
Or, vous serez sans doute en mesure de poser des gestes préparatoires avant votre départ ou à votre arrivée, afin de vous situer rapidement et faciliter votre arrivée sur le marché de l’emploi québécois.
1. Définissez vos objectifs professionnels
C’est la première question à vous poser. Que venez-vous faire au Québec, et que venez-vous chercher ici :
- poursuivre une carrière entamée ailleurs ;
- chercher des façons nouvelles de pratiquer votre métier ;
- vous développer pour évoluer, quitte à reprendre une formation ;
- redéfinir votre projet professionnel et vous réorienter ;
- laisser une place plus importante à votre vie familiale (réduire votre charge de travail) ;
- etc.
Cette question originelle — existentielle, même — va découler tout le travail préparatoire que vous allez mener avant de vous embarquer dans l’aventure migratoire.
Par la suite, au fil de votre cheminement, vous découvrirez les ramifications, prérequis et conditions d’exercice de la voie que vous aurez choisi d’explorer.
2. Informez-vous sur votre secteur d’activité
La première chose à faire, c’est de vous renseigner sur l’état du secteur d’activité dans lequel vous souhaitez travailler, la façon dont il s’organise ici, les débouchés offerts, les métiers particulièrement en demande (ou non), les secteurs connexes dans lesquels vous pourriez vous projeter…
Observez aussi sa vitalité dans les différentes régions de la province. L’emploi ne se trouve pas qu’à Montréal, et de belles opportunités professionnelles se trouvent dans les autres régions du Québec.
Consultez à cette fin le portrait du marché du travail par région, et explorez les différents secteurs d’activité grâce aux outils mis à votre disposition par le gouvernement du Québec.
3. Déterminez l’appellation de votre métier ou de votre profession
L’appellation de votre métier est fondamentale, elle peut varier selon les pays. Explorez les métiers et professions et familiarisez-vous avec la Classification nationale des professions (CNP) pour trouver la dénomination qui vous correspond.
Ne désespérez pas si vous ne vous trouvez pas. Vous n’aurez pas besoin de la connaître, et aucune autorité ne vous demandera de l’identifier vous-mêmes avec précision. Il s’agit avant tout de vous familiariser avec le vocabulaire en usage ici.
4. Comprenez le champ d’activités couvert par votre profession
De la même manière, le champ d’activité d’un métier ou d’une profession va pouvoir varier sensiblement, dans ses fonctions, ses caractéristiques ou son étendue.
Prenons un exemple simple. L’Ordre des opticiens d’ordonnance du Québec opère une triple distinction entre :
- L’ophtalmologiste : « L’ophtalmologiste, médecin de formation, s’occupe en majorité de maladies oculaires et systémiques et de leurs traitements, incluant la chirurgie. »
- L’optométriste : « L’optométriste est le professionnel de la santé qui vous fournit les premiers soins de la vue, que cela soit pour l’examen de la vision ou pour le traitement de pathologies mineures. En fonction de vos besoins, il vous délivre une ordonnance qui vous amènera à consulter soit un ophtalmologiste, soit un opticien. »
- L’opticien : « L’opticien est le professionnel qui vous conseille dans le choix de vos lunettes et de lentilles cornéennes, suite à l’ordonnance de l’optométriste, afin d’ajuster, d’évaluer et de prendre soin de votre confort visuel en jugeant de vos besoins précis et personnalisés en matière de vision. »
Vous pouvez vérifier que les principales fonctions qui y sont associées sont celles que vous connaissez en consultant l’outil d’exploration des métiers et professions mentionné plus haut, en référence à la Classification nationale des professions. Les différentes appellations, la nature du travail, les conditions d’accès et les niveaux de compétences y sont décrits avec précisions (de même qu’une fourchette de salaire horaire généralement associée au métier concerné).
Vous pouvez aussi vous renseigner sur les sites des ordres professionnels et comités sectoriels associés au métier concerné.
5. Vérifiez si votre métier ou profession est réglementé
Le métier ou la profession que vous souhaitez exercer est peut-être réglementé. Si tel est le cas, vous devrez vous conformer aux règles qui encadrent son exercice et obtenir l’autorisation de pratiquer.
Il existe au Québec 46 ordres professionnels qui régissent 54 métiers. Commencez par vous renseigner auprès du gouvernement du Québec, et reportez-vous sur le site de votre ordre de tutelle.
Sachez que vous disposez aussi d’une ressource très précieuse pour déterminer si votre profession est réglementée, et bénéficier d’un accompagnement personnalisé et balisé vers l’emploi dans votre domaine : Qualifications Québec. Il s’agit du guichet unique officiel pour la reconnaissance des compétences. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un conseiller pour clarifier votre situation — même depuis votre pays d’origine.
Si nous reprenons notre exemple précédent des trois professionnels de la vue, chaque spécialiste va dépendre d’un ordre différent :
- L’ophtalmologiste fait partie des 60 spécialités de médecine reconnues, et à ce titre, l’exercice de sa profession est régi par le Collège des médecins du Québec ;
- L’optométriste se référera à l’Ordre des optométristes du Québec ;
- Quant à l’opticien, il devra se tourner vers l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec.
6. Contacter votre ordre professionnel, le cas échéant
À défaut de remplir les conditions d’exercice et de rejoindre votre ordre de tutelle, vous ne pourrez pas exercer.
N’hésitez pas à vous tourner vers votre ordre de tutelle. Les ordres sont très ouverts à l’égard des personnes immigrantes formées à l’étranger, et sont également outillés pour répondre aux questions des travailleurs, selon leur pays d’origine et leur bagage académique autant que professionnel.
Toutefois, soyez conscient que le processus de reconnaissance des capacités à exercer peut être long et coûteux, et nécessiter selon les cas que vous passiez des examens, que vous suiviez une formation ou même que vous repreniez des études. Il est donc fondamental d’entamer vos démarches le plus tôt possible.
Soyez également conscient que faire partie d’un ordre professionnel ne vous garantit pas l’emploi. Vous devrez le chercher par vous-même et poursuivre vos efforts pour mieux connaître votre secteur d’activités, faire vos preuves et constituer votre clientèle.
7. Réunissez les documents liés à votre expérience professionnelle
Nous vous conseillons vivement de vous constituer un dossier regroupant les originaux (c’est important) de vos
- diplômes
- relevés de notes,
- attestations de formation,
- certifications professionnelles,
- lettres de recommandation d’employeurs,
- etc.
Que vous souhaitiez réaliser une évaluation comparative des études effectuées hors du Québec, reprendre des études, démontrer des connaissances linguistiques ou autres, vous serez bien contents de disposer sans attendre de votre corpus personnel.
8. Consultez les répertoires d’entreprises
Pour vous constituer une base potentielle d’employeurs à contacter, il est pertinent de consulter le Registre des entreprises. Avant de vous lancer, assurez-vous d’avoir pris connaissance des instructions de recherche pour optimiser vos résultats.
Il existe d’autres répertoires, à l’image de Canpages, qui référence les entreprises au Canada par municipalité et secteurs d’activité.
Vous pouvez aussi vous adresser au Répertoire fédéral d’entreprises canadiennes.
9. Pratiquez votre anglais
Le Québec est la seule province canadienne à ne reconnaître que le français comme langue officielle. Pour autant, maîtriser une langue seconde, notamment l’anglais ou l’espagnol, peut être un atout majeur pour décrocher un emploi et évoluer dans votre carrière.
Même si la loi impose en principe aux entreprises de travailler et communiquer en français, de nombreuses entreprises exigent le bilinguisme. Cela va dépendre de plusieurs facteurs, comme
- Votre secteur d’activités,
- Les liens que votre entreprise a avec l’international (avec les États-Unis, notamment), ou encore
- Si le siège de votre entreprise se trouve en terre anglophone (dans une autre province ou aux États-Unis).
Enfin, sachez que si vous travaillez en région, votre niveau d’anglais sera un critère moins déterminant à l’embauche.