
L’essentiel de l’actualité de l’immigration au Québec
#35

Le mois de novembre a été marqué par les annonces presque simultanées des cibles de l’immigration permanente et temporaire pour les années 2026-2028 au fédéral, et 2026-2029 au Québec. Or, dans un cas comme dans l’autre, Ottawa et Québec procèdent à un nouveau ralentissement de l’immigration.
Au fédéral, c’est surtout l’immigration temporaire qui est bousculée, avec une baisse prévue de 43 % du nombre d’admissions pour les prochaines années. Et les effets du resserrement d’Ottawa en immigration se font déjà sentir dans les chiffres d’arrivée de nouveaux résidents, mais aussi sur le sentiment de sécurité des personnes immigrantes déjà présentes au pays. Les impacts sur l’économie comme sur la démographie sont attendus, et certaines données tendent déjà à montrer des enjeux croissants de rétention de personnes immigrantes pourtant intégrées depuis des années.
Au Québec, c’est surtout la fin, au terme d’une lente agonie et sans clause de droits acquis, du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui fait réagir. Le PEQ était une voie d’accès privilégiée à la résidence permanente pour les diplômés du Québec et certains travailleurs étrangers temporaires. Surtout, il était une voie prévisible, un phare dans un parcours d’immigration coûteux, humainement éprouvant, et étalé sur plusieurs années.
Tous les regards sont désormais tournés vers le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), dans une « Maison Immigration » dont on semble avoir éteint toutes les lumières. Le PSTQ, dernière voie d’accès à une installation à long terme au Québec. Une lueur d’espoir pour beaucoup de personnes qui ont fait le choix du Québec ou qui envisagent d’y bâtir leur projet de vie.
Direction
Christophe Berthet
Coordination éditoriale
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Rédaction
Marine Caleb
Basile Moratille
Conception Web
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Photo
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Édité par
Immigrant Québec
115 rue Prince-Arthur Est
Montréal H2X 1B5
(Québec) Canada
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Le 6 novembre 2025, Québec a présenté sa planification de l’immigration comprenant notamment ses seuils d’immigration permanente et, pour la première fois, temporaire pour les années 2026 à 2029.
Sur la question de l’immigration permanente, 45 000 personnes seront admises annuellement, toute catégorie d’immigration confondue. Dans le détail, on attend :
Du côté de l’immigration temporaire, 65 000 titulaires de permis de travail maximum seront acceptés à l’horizon 2029, auxquels s’ajouteront 110 000 permis d’études, pour un total de 175 000 (contre un peu plus de 200 000 en 2025). Une connaissance du français de niveau 4 à l’oral sera exigée dans le cadre du PTET.
Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) a été aboli le 19 novembre 2025. Les demandes présentées dans le volet Travailleurs étrangers temporaires (TET) avant le 5 juin 2025 seront examinées, mais le gouvernement a fermé la porte à une clause de droits acquis pour les personnes déjà présentes sur le territoire.
Parmi les mesures importantes, notons que le gel de la réception des demandes d’EIMT pour les postes à bas salaire à Montréal et à Laval restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2026.
À noter également que la réception de nouvelles demandes de parrainage collectif de réfugiés à l’étranger sera suspendue jusqu’au 31 décembre 2029.
Le gel de la réception des demandes d’EIMT pour les postes à bas salaire à Montréal et à Laval restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2026.
Québec demande à Ottawa de limiter à 200 000 par an la délivrance de permis temporaires dans le cadre du PMI, mais aussi la réduction de l’accueil de demandeurs d’asile et une meilleure répartition au Canada.
Le 4 novembre 2025, le gouvernement fédéral de Mark Carney a dévoilé son premier budget, incluant une mise à jour importante de ses cibles en immigration pour 2026-2028.

Le gouvernement fédéral entend réduire de nombre de résidents temporaires de 43 % d’ici à 2028. L’objectif est d’accueillir 385 000 personnes au total (étudiants étrangers et travailleurs étrangers temporaires), un chiffre qui s’établira ensuite à 370 000 pour les années 2027 et 2028.
Quant aux admissions de résidents permanents, le nombre global va légèrement baisser, passant de 395 000 en 2025 à 380 000 de 2026 à 2028.
Si la part de réfugiés acceptés pour la résidence permanente va baisser, Ottawa compte investir 120,4 millions de dollars pour financer une initiative ponctuelle qui accordera le statut de résident permanent à 115 000 réfugiés reconnus au Canada en 2026 et 2027. Les personnes seront sélectionnées dans une voie d’accès à la résidence permanente, mais on ne sait pas si les 50 000 réfugiés au Québec seront inclus dans le processus.
En outre, Ottawa compte prendre en compte les régions et les secteurs touchés par la pénurie et les droits de douane et investira 97 millions de dollars sur cinq ans pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
Le 19 novembre 2025, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) a modifié le Règlement sur l’immigration au Québec. Publié dans la Gazette officielle, ce Règlement modifiant le Règlement entrera en vigueur le 17 décembre 2025.

La modification concerne les différentes mesures contenues dans la planification de l’immigration, comme l’introduction pour les travailleurs du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) de l’exigence de connaissance orale du français de niveau 4 sur l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français après trois ans sur le territoire. Une mesure transitoire de trois ans est prévue.
De nouvelles exigences reposent également sur les employeurs pour accompagner les TET dans l’apprentissage du français : l’obligation d’informer les travailleurs des services de francisation disponibles. Ensuite, les demandes d’EIMT ne se conformant pas à une étape du processus de francisation de la Charte de langue française seront refusées.
Enfin, des mesures concernent les étudiants étrangers et leur « sécurité financière ». Dès le 1er janvier 2026, les personnes responsables d’étudiants étrangers mineurs seront davantage soumises à des vérifications (contexte d’accueil, antécédents judiciaires, etc.). De plus, les étudiants devront prouver qu’ils disposent de la somme de 24 617 $ CAN au titre de leur capacité financière à assumer les dépenses du quotidien durant leurs études au Québec.
L’annonce de la Planification 2026-2029 de l’immigration a été marquée par l’abrogation définitive et sans préavis des deux volets du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) à compter du 19 novembre 2025.
Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes du Québec pour réclamer l’introduction d’une clause de droits acquis pour les personnes déjà résidentes qui remplissent les conditions d’admissibilité.
Or le gouvernement du Québec a fermé la porte à cette option, précisant que les demandes présentées dans le volet Travailleurs étrangers temporaires avant le 5 juin 2025 [date du gel du second volet du PEQ, NDLR] seraient traitées.
On a depuis appris que l’introduction d’une clause de droits acquis n’a, en réalité, jamais été envisagée par le gouvernement au cours de ses propres réflexions, alors qu’il est conscient de l’impact sur les personnes et sur la société d’une abolition sèche du PEQ.
Beaucoup de personnes concernées, recrutées à l’étranger, souvent en région, avec l’assurance de mécanismes comme le PEQ pour accéder à la résidence permanente, ont tout quitté pour s’installer durablement au Québec avec leur famille. Elles se retrouvent aujourd’hui pour certaines en situation d’urgence, avec pour seul espoir un Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) qui n’offre ni certitude ni visibilité — et dans lequel aucune invitation n’a été envoyée au cours des trois derniers mois.

Le 3 novembre 2025, IRCC a mis à jour la liste des pays et territoires pour lesquels un examen médical est requis pour demander la résidence temporaire.

Les personnes ayant vécu ou voyagé en Argentine, en Colombie, en Uruguay ou au Vénézuéla doivent désormais passer un examen médical aux fins de l’immigration (EMI).
À l’inverse, un EMI n’est plus requis pour les personnes ayant vécu ou voyagé en Arménie, en Bosnie-Herzégovine, en Iraq, en Lettonie, en Lituanie ou à Taïwan.
Entre janvier et septembre 2025, le Canada a vu arriver 53 % d’immigrants temporaires en moins que la même période en 2024.

Plus spécifiquement, le nombre de nouveaux TET a baissé de 48 % entre janvier et septembre 2025. Plus impressionnant encore, ce sont 60 % de nouveaux étudiants étrangers de moins qui ont été reçus.
Au total, au 30 septembre 2025, 1 494 900 personnes résidaient au Canada avec un permis de travail, 473 860 autres avaient un permis d’études.
Durant cette même période, plus de 154 000 anciens résidents temporaires sont devenus résidents permanents, soit environ 50 % des admissions permanentes.
Une enquête Léger montre que 31 % des immigrants interrogés ont ressenti une baisse du sentiment de sécurité durant les 12 derniers mois.

Selon l’enquête Léger intitulée Décodez les nouveaux arrivants, 48 % ressentent de l’insécurité dans certaines situations, notamment dans les transports en commun, ou en ligne et sur les réseaux sociaux.
Publié le 19 novembre 2025, le sondage montre une tendance liée à la situation aux États-Unis (ils sont 41 % à craindre une situation semblable au Canada), mais aussi par les réductions des seuils d’immigration dans le pays : 47 % des sondés pensent que cela aura un impact sur leur avenir et leurs perspectives d’emploi.
En effet, la fin du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et les restrictions en immigration inquiètent les immigrants temporaires, notamment les travailleurs, quant à leur capacité d’obtenir la résidence permanente.
Le projet de loi C-3 déposé en juin 2025 a été adopté et a reçu la sanction royale le 21 novembre 2025.
Dans un communiqué, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) déclare que cette loi modifiant la Loi sur la citoyenneté permettra ainsi de résoudre des discriminations en matière de transmission de la citoyenneté.
Quand elle entrera en vigueur, elle permettra ainsi aux parents nés ou adoptés à l’étranger de transmettre la citoyenneté à son enfant né ou adopté à l’étranger s’il a un lien substantiel avec le Canada. Elle sera aussi accordée aux personnes nées avant l’entrée en vigueur, et qui auraient dû être citoyennes sans la limite de première génération ou autres règles désuètes.
En attendant l’entrée en vigueur, la mesure provisoire reste valide pour celles concernées par la limite à la première génération.

La 16e édition du Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec s’est clôturée le 30 octobre 2025 après deux jours d’échanges entre les personnes immigrantes et les 850 professionnels.

Au total, plus de 7 500 visiteurs ont franchi nos portes, accueillis par une centaine de bénévoles. Sur place, en plus de rencontrer des acteurs et ressources venus de toutes les régions du Québec, ils ont pu bénéficier de services en employabilité (CV, LinkedIn, Photobooth), ainsi que d’une activité ciblée de recrutement express.
En outre, un espace dédié était réservé aux demandeurs d’asile.
L’édition printanière du Salon aura lieu au Palais des congrès de Montréal, les 27 et 28 mai 2026.
Selon le rapport du Conference Board du Canada intitulé Leaky Bucket 2025, 20 % des personnes titulaires de la résidence permanente quittent le pays dans les 25 ans suivant leur arrivée — même si le risque de migration est maximal dans les 5 ans après établissement.

Les données montrent que plus les immigrants sont qualifiés, plus ils sont susceptibles de repartir. Les titulaires d’un doctorat présentent un risque presque deux fois plus élevé que ceux possédant un baccalauréat, et les travailleurs des catégories professionnelles les plus hautement qualifiées quittent deux fois plus souvent que ceux des catégories moins qualifiées. Or, ce sont précisément ces profils — ingénieurs, professionnels des TI, cadres financiers, travailleurs de la santé — qui seront les plus recherchés au cours des prochaines années.
La hausse récente du taux annuel de départ, passé de 0,6 % en 2018 à 0,9 % en 2021, amplifie les effets cumulatifs. Sur les 380 000 immigrants prévus en 2026, environ 20 000 pourraient quitter le pays dans les cinq ans, si la tendance se maintient.
Le rapport souligne que la migration subséquente menace directement le potentiel d’innovation du pays : les immigrants représentent déjà 57 % des chimistes et 42 % des physiciens et astronomes au Canada. Avec la baisse récente des seuils d’immigration et un taux de fécondité à 1,26 enfant par femme, la capacité du pays à maintenir sa main-d’œuvre qualifiée est plus que jamais sous pression.
Au terme de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, qui a eu lieu du 3 au 9 novembre 2025 sur le thème Le Québec en commun, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a remis plusieurs prix.
Récompensant l’apport de personnes immigrantes au développement culturel et artistique de la société québécoise, le prix Charles-Biddle a été décerné à Moridja Kitenge Banza, un artiste visuel pour le volet national et international et à Pilar Hernandez Romero, médiatrice culturelle et entrepreneure sociale pour le volet régional.
Du côté du prix Maurice-Pollack, soulignant l’investissement des entreprises pour aider à l’intégration des immigrés, c’est Viandes Lafrance qui a reçu le prix pour le volet Petites et moyennes entreprises et L’Oréal Canada pour le volet Grandes entreprises.
Quant au prix Solange-Chalvin, récompensant les parcours exemplaires en intégration des personnes immigrantes et des professionnels les accompagnant, c’est Hernan Camilo Arias Barrientos qui a reçu le prix pour les personnes en francisation et Alexandre Mercier et Manuel Lefebvre pour la catégorie Personnel enseignant du MIFI. Pour la catégorie Partenaires du MIFI en francisation, le Centre de la communauté sourde du Montréal métropolitain qui a été félicité, ainsi que le Centre d’éducation des adultes Champlain. Enfin, Sylvie Gendron a été récompensée pour son implication comme bénévole accompagnant l’apprentissage du français.

Selon des données de Statistique Canada révélées par La Presse le 17 novembre 2025, 42 % des bébés au Canada avaient une mère née à l’étranger en 2024. À titre de comparaison, cette proportion était de 23 % à la fin des années 1990.

C’est l’Ontario et la Colombie-Britannique (49 %) qui affichent le taux le plus haut, contre 33 % au Québec. Dans la Belle Province, elles viennent principalement d’Haïti (2,6 %) d’Algérie (2,5 %) et de France (2,1 %), trois pays où le français est la langue principale ou une des langues parlées.
Déjà les études montraient que l’immigration était le pilier de la croissance démographique au Québec, mais cela se renforce davantage. En 2024, le Québec comptait 78 800 décès contre 77 400 naissances, un écart qui ne cesse de se creuser dans la province comme dans tout le Canada.
Depuis le 1er décembre 2025, tous les services publics doivent uniquement être offerts en français, sans exception.
C’est la fin des mesures transitoires qui permettaient aux employés du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) d’utiliser une autre langue dans des circonstances exceptionnelles. Si ces dispositions avaient été mises en place pour une transition harmonieuse des mesures, l’administration doit remplir son « devoir d’exemplarité » en matière de langue française.
Cette obligation des services publics est entrée en vigueur le 1er juin 2023 avec la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
Seules certaines situations peuvent permettre l’utilisation d’une autre langue que le français, selon la Directive relative à l’utilisation d’une autre langue que le français du MIFI. Les personnes non visées par une exception peuvent se faire accompagner par quelqu’un qui parle français.

Le 5 novembre 2025, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a rappelé à tous les résidents temporaires au Canada (visiteurs, travailleurs, étudiants) l’obligation de posséder un document valide pour travailler.
Le travail non autorisé peut avoir des conséquences graves, comme :
De plus, la personne se met à risque d’un vol de salaire, de violences et de menaces ou de travail forcé ou non payé.
IRCC a ainsi créé une page dédiée aux droits pour chaque statut en matière de travail.

À quelques jours de la présentation, par le gouvernement, de sa planification 2026-2029 de l'immigration, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a publié une étude sur les interactions entre immigration et innovation technologique face au ralentissement démographique.

Avec son étude publiée le 3 novembre 2025, le CPQ entend montrer que l’immigration en tant que « pilier du maintien de l’activité économique » s’inscrit en complément de l’innovation technologique pour répondre aux besoins structurels de main-d’œuvre.
Ainsi, il propose trois recommandations pour utiliser les deux pôles.
La première est de miser sur une complémentarité des deux solutions pour développer l’économie en mettant notamment en place des politiques publiques maximisant l’impact de l’immigration économique.
Ensuite, l’étude propose l’utilisation de l’immigration économique comme levier d’intégration par le biais notamment d’une meilleure transition à la résidence permanente ou de meilleurs soutiens à l’intégration (langue, formation, reconnaissance des compétences).
Enfin, l’étude propose d’assurer une immigration prévisible en stabilisant les programmes et en les adaptant aux réalités spécifiques des secteurs et des régions, en ayant une cohérence entre immigration permanente et temporaire et enfin en accélérant la reconnaissance des compétences.
Les salaires affichés dans le Guichet-Emplois ont reçu leur mise à jour annuelle.
Les salaires médians par profession et par région économique sont annuellement établis pour tout le Canada sous l’onglet Information sur le marché du travail.
Ils sont entrés en vigueur le 19 novembre 2025, et les employeurs sont invités à consulter cette mise à niveau avant de soumettre une nouvelle demande d’Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) pour le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Les employeurs sont tenus de mettre à jour les salaires des TET concernés au début de la période d’emploi, puis chaque année, au plus tard le 1er janvier, pour qu’ils ne soient pas inférieurs au salaire en vigueur pour la profession et la région où le travailleur est employé.
Entre le salaire médian défini sur Guichet-Emplois et celui prévu par l’échelle salariale de l’employeur versée aux employés dans la même profession, au même endroit, et qui ont les mêmes compétences et années d’expérience, c’est le salaire le plus élevé qui doit être retenu.

À compter du 1er janvier 2026, les personnes qui télétravaillent et habitent en dehors du Canada n’auront plus à cotiser au régime de rentes du Québec, conformément à l’article 7 modifié de la Loi sur le régime de rentes du Québec.

En effet, les employeurs québécois ont de plus en plus recours à l’embauche de travailleurs vivant ailleurs dans le monde. Ces télétravailleurs exécutent des tâches pour le Québec et sont payés depuis le Québec, mais n’y vivent pas et n’ont pas de lien avec lui, ce qui rend optionnelle la cotisation au régime de rentes.
Les travailleurs québécois envoyés à l’étranger, quant à eux, continueront de cotiser normalement via des ententes de sécurité sociale ou un arrangement avec Revenu Québec et Retraite Québec.
Dans un communiqué du 25 novembre 2025, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a rendu public ses cibles 2026 de permis d’études qui seront délivrés pour chaque province et territoire.
Les cibles globales pour 2026 s’élèvent à un maximum de 408 000 permis d’études délivrés par les autorités (dont 180 000 nécessitant la présentation d’une lettre d’attestation provinciale), répartis comme suit :
Sur les 408 000 permis délivrés en 2026 au Canada, 180 000 seront soumis à la présentation d’une lettre d’attestation provinciale ou territoriale (LAP/LAT). Le Québec se voit attribuer 39 474 de ces places.
On rappelle que certains étudiants sont exemptés de présenter une LAP/LAT (les élèves du primaire et du secondaire et les titulaires de permis d’études existants qui demande une prolongation dans le même établissement et pour le même niveau d’études, notamment). Or, à compter du 1er janvier 2026, les étudiants de maîtrise et de doctorat seront eux aussi exemptés.
Au Québec, le Certificat d’acceptation du Québec vaut LAP au moment de présenter sa demande à IRCC.
Le 12 novembre 2025, Le Devoir relayait de récentes données de Statistique Canada sur le montant des droits de scolarité réclamés aux étudiants, selon qu’ils sont canadiens ou étrangers.

En 10 ans, les frais de scolarité payés par les étudiants étrangers ont augmenté de 79 % au Québec, et de 80 % en Ontario.
Ceux-ci doivent aujourd’hui payer cinq fois plus que les étudiants canadiens — contre 3,6 fois il y a dix ans.
Au Québec, un étudiant étranger doit débourser 36 279 $ CAN de droits de scolarité en premier cycle, contre 3 963 $ CAN pour un étudiant québécois ou canadien résident du Québec.
Cette augmentation compense la baisse de financement et de revenus des établissements : le financement public n’a augmenté que de 13,2 % entre 2007 et 2022, selon une note de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Dans son rapport du 27 novembre 2025, le vérificateur général du Québec (VGQ) par intérim pointe du doigt une gestion incohérente par les autorités des étudiants étrangers, et alerte sur les conséquences que celle-ci pourrait avoir sur le réseau collégial et universitaire.
Depuis 2022, Québec a multiplié les mesures pour attirer les étudiants étrangers (exemptions de droits, incitatifs régionaux, etc.), mais sans en mesurer les effets. Cela a entraîné une hausse rapide des demandes d’admission suivie d’une chute marquée en 2024-2025.
En février 2025, le gouvernement a imposé des quotas de Certificats d’acceptation du Québec (CAQ) pour études dans 145 établissements, mais le VGQ juge leur fondement insuffisant : absence d’analyse des besoins régionaux, dépendance à des données de 2024, vulnérabilité de nombreux programmes. Les AEC sont particulièrement touchées, avec des réductions pouvant atteindre 75 % de leurs effectifs.
Le rapport révèle aussi des inefficacités majeures dans le traitement des dossiers et un manque de suivi du parcours des étudiants après l’émission des CAQ, dont on ne sait ni combien s’inscrivent réellement ni combien demeurent au Québec après leurs études.

Le 8 octobre 2025, le gouvernement fédéral déposait le projet de loi C-12, une nouvelle version du projet de loi C-2 visant à renforcer le système d’immigration et la frontière du Canada.
Ce texte visait un renforcement des pouvoirs à la frontière pour annuler, suspendre ou modifier les documents ou demandes d’immigration.
Ottawa entend notamment imposer de nouvelles règles pour les demandes d’asile. Il prévoit que les demandes seront évaluées pour déterminer si elles peuvent être traitées par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR).
Ne seront pas transférées à la CISR les demandes présentées plus d’un an après l’arrivée d’un demandeur d’asile (après le 24 juin 2020), de même que les demandes présentées plus de 14 jours après l’entrée du demandeur au Canada par la frontière terrestre avec les États-Unis.
La ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté s'est exprimée sur la question des sommes transférée par le fédéral à la province du Québec pour l'aider à absorber les coûts d'accueil des demandeurs d'asile.
Le gouvernement du Québec avait appelé les autorités fédérales à rembourser une part plus importante de la part assumée par la province pour accueillir le grand nombre de personnes demandeuses d’asile.
Or, le fédéral a finalement fermé la porte à cette éventualité, arguant que les sommes transférées sont suffisante.
Selon les chiffres communiqués par IRCC, le fédéral a versé plus d’1,5 milliards de dollars à Québec en 2024-2025 pour l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes et demandeuses d’asile.
Une enveloppe qui avait connu une forte augmentation l’an dernier, et qui représente 7 milliards de dollars sur les 10 dernières années.

Dans un communiqué du 21 novembre 2025, IRCC a indiqué que la suspension temporaire des demandes de parrainage de personnes réfugiées présentées par des groupes de cinq et des répondants communautaires était maintenue jusqu’au 31 décembre 2026.
La tendance est donc la même au fédéral et au provincial.
On rappelle en effet que, dans sa planification 2026-2029 de l’immigration, le Québec a lui aussi maintenu le gel de la réception des demandes dans le Programme des personnes réfugiées à l’étranger (Parrainage collectif) — mais jusqu’au 31 décembre 2029.
Des exceptions existent, comme les demandes d’ajout de personnes à charge pour des réfugiés déjà parrainés. En outre, les dossiers admissibles déjà soumis seront traités.
Dans un souci de « renforcer l’attractivité du pays auprès des plus grands talents francophones et bilingues à l’échelle mondiale », la ministre Lena Metlege Diab a annoncé, le 27 novembre 2025, un investissement de 3,6 millions de dollars pour faciliter l’immigration de personnes francophones ou bilingues dans des communautés francophones minoritaires.
Ce sont ainsi quatre nouveaux projets qui seront financés via le Programme d’appui à l’immigration francophone (PAIF) :
L’objectif du gouvernement est d’augmenter la part de l’immigration permanente francophone à 10,5 % des admissions en 2028, puis 12 % à l’horizon 2029.

Dans un communiqué du 20 novembre 2025, IRCC a prolongé au-delà du 20 novembre les mesures spéciales en soutien aux personnes haïtiennes touchées par la crise en Haïti.

Sont concernés :
Les personnes admissibles peuvent donc toujours demander des permis de travail, d’études ou de séjour (nouveau ou en renouvellement), sans frais.
IRCC a annoncé, le 27 novembre 2025, la mise en place d’un projet pilote ciblé et temporaire de visas numériques à destination de certains ressortissants du Maroc qui ont obtenu un visa de visiteur.

Le 25 novembre 2025, la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC) Lena Metlege Diab a annoncé avoir retiré l’obligation de visa pour les ressortissants du Qatar.

Ils seront désormais exemptés de visa pour les affaires ou le loisir et doivent seulement demander une autorisation de voyage électronique (AVE).
Les personnes qui ont déjà un visa temporaire peuvent continuer à l’utiliser jusqu’à son expiration ou celle de leur passeport.
Cette décision aurait été prise pour stimuler la croissance du tourisme, des affaires et des investissements. En 2024, le commerce entre le Canada et le Qatar a représenté 325 millions de dollars et 9 000 visiteurs du Qatar ont été acceptés.