Bulletin de l'immigration

L’essentiel de l’actualité de l’immigration au Québec

octobre 2025

#33

Bulletin de l'immigration

octobre 2025
édito

En septembre, le Québec de l’immigration a retenu son souffle en attendant le début des auditions parlementaires, en marge de la Planification stratégique de l’immigration pour les années 2026-2029. Une planification pour le moins attendue, et à laquelle est suspendu l’avenir des principales voies migratoires : le volet bas salaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires, les deux volets du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), dans les faits, puisque la dernière session d’invitation remonte au 28 août, et sans oublier les Journées Québec.

Or, il aura finalement fallu attendre début octobre et un report de deux semaines, dans un contexte post-rentrée pour le moins mouvant.

Alors que certains indicateurs montrent que les Canadiens prennent leurs distances avec l’immigration, et que certains vont jusqu’à en appeler à la suppression du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), d’autres voix se multiplient pour alerter sur les effets socio-économiques, actuels et à venir, des restrictions de l’immigration économique.

En effet, on constate une forte baisse du nombre d’étudiants étrangers inscrits à l’université à l’automne, tandis que les derniers ajustements des méthodes de calcul révèlent que les résidents temporaires seraient finalement moins nombreux que ce que l’on pensait.

Et si des initiatives existent pour amener des travailleurs étrangers vers les régions — ou les immigrants francophones dans d’autres provinces que le Québec — on observe aussi qu’un nombre record de Canadiens décident de tenter leur chance ailleurs.

Rédaction

Direction
Christophe Berthet

Coordination éditoriale
Basile Moratille

Rédaction
Marine Caleb
Basile Moratille

Conception Web
Soufian Ajlani

Photo
Unsplash,
Immigrant Québec

Édité par
Immigrant Québec

115 rue Prince-Arthur Est
Montréal H2X 1B5
(Québec) Canada

>> immigrantquebec.com

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SOMMAIRE

Immigration

Intégration

Emploi

Études

Asile et refuge

Fédéral

IMMIGRATION

Les auditions sur la Planification de l’immigration ont finalement débuté

Les très attendues auditions parlementaires, concluant la phase des consultations publiques sur la Planification de l’immigration 2026-2029, ont finalement débuté le 2 octobre 2025, avec deux semaines de retard.

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Alors que les principaux acteurs de l’immigration au Québec avaient travaillé sans relâche durant l’été pour remettre leurs mémoires le 15 août, la prorogation de la session parlementaire avait donc entraîné un report des auditions, initialement prévues dès le 16 septembre 2025.

On rappelle que les scénarios proposés par le gouvernement dans le cadre de sa planification pluriannuelle de l’immigration tablent sur :

  • Une réduction importante des seuils d’immigration permanente, compris entre 25 000 et 45 000 nouvelles admissions annuelles d’ici à 2029 (comprenant les réfugiés et les demandes de parrainage) ;
  • La diminution du nombre de résidents temporaires (de l’ordre de 200 000 personnes d’ici 2029, toujours).

Le commissaire à la langue française a proposé, le 2 octobre 2025, d’exclure du PSTQ (et donc, en l’absence d’alternative, de l’immigration permanente) les travailleurs étrangers temporaires des RMR de Montréal et de Gatineau, prétextant que « la forte concentration de l’immigration dans les régions de Montréal et de Gatineau limite grandement ces occasions de contact [entre les Québécois et les personnes immigrantes, NDLR] », de fait ne permettant pas à aucun d’entre eux de développer « un sentiment d’adhésion et de pleine participation à la culture québécoise ».

Une position qui a le mérite de mettre en perspective les seuils d’immigration permanente proposés par le gouvernement dans sa planification — et de réaliser qu’un seuil annuel de 25 000 personnes admises peut subitement sembler ambitieux. 

Ces consultations sont l’occasion de créer un débat sur les cibles d’admission en immigration temporaire et permanente et elles sont largement attendues par les acteurs de terrain de l’immigration à travers tout le Québec, qu’ils soient économiques, syndicaux ou communautaires. Le plan définitif est attendu le 1er novembre 2025, même si les partis se sont a priori entendus pour se laisser jusqu’au 6 novembre pour tenir compte du retard initial.

140 mémoires (soit près du double de 2023) ont été déposés par les principaux acteurs institutionnels, économique et communautaire du Québec.

PSTQ : une transition toujours difficile entre statut temporaire et résidence permanente

Trois mois après l’envoi des premières invitations dans le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), les chiffres révèlent un taux d’acceptation extrêmement bas.

Selon Radio-Canada, au 12 septembre 2025, sur les 68 603 personnes qui ont envoyé leur déclaration d’intérêt sur Arrima, seules 1 000 environ ont reçu une invitation à déposer leur demande de résidence permanente.

Après l’envoi de quelques 521 invitations à présenter une demande de résidence permanente les 17 et 31 juillet 2025, deux autres rondes ont eu lieu en août.

Le 14 août, 275 personnes ont été invitées à présenter une demande de sélection, dans le cadre du volet 3 pour les professions réglementées. Ces personnes avaient au moins 766 points.

Le 28 août, 4 personnes ont reçu une invitation dans le cadre du volet 4 pour les talents d’exception. Elles possédaient un diplôme de 3e cycle universitaire et une expérience de 36 mois au moins dans leur domaine. Le même jour, 227 ayant un pointage d’au moins 760 points et un diplôme québécois ont été invitées à présenter une demande de sélection permanente dans le cadre du volet 1 pour la haute qualification et les compétences spécialisées.

Aucune invitation n’a toutefois été envoyée au cours du mois de septembre, entraînant une sorte de nouvelle mise en pause de fait du programme — a priori en attendant qu’aboutisse la Planification 2026-2029 de l’immigration.

Des données pour suivre les effets des mesures de restriction de l'immigration temporaire au Canada

Début septembre, Immigration Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a révélé ses données sur les délais en immigration, mais aussi sur les étudiants étrangers, les travailleurs étrangers et les demandeurs d’asile.

Ces données permettent de montrer les effets des mesures de restriction opérées par Ottawa, destinées à abaisser la part des immigrants temporaire à 5 % de la population totale au Canada.

Résultat, on compte 234 070 nouveaux arrivants (étudiants et travailleurs) de moins entre janvier et juillet 2025 par rapport à la même période en 2024. En juillet 2025, le pays a accueilli 18 500 nouveaux travailleurs étrangers et 7 685 étudiants.

Il apparaît aussi que 2,2 millions de demandes sont en attente de décision et que 123 000 résidents temporaires ont obtenu la résidence permanente entre janvier et juillet 2025.

Du côté des demandeurs d’asile, Ottawa avait pris des mesures pour « renforcer la sécurité aux frontières », faisant ainsi baisser de 34 % le nombre de demandes déposées entre janvier et mai 2025 par rapport à la même période en 2024.

Au Québec, en juillet 2025, seules 5 825 demandes ont été déposées.

Statistique Canada revoit à la baisse le nombre d’immigrants temporaires au Québec

Le nombre de personnes immigrantes ayant un statut non permanent serait plus bas que prévu, selon les dernières données de Statistique Canada.

Le 1er avril 2025, l’agence annonçait que le Québec comptait 612 393 personnes ayant un statut temporaire. Trois mois plus tard, elle estime que 562 312 immigrants temporaires résidaient au Québec au 1er juillet 2025. Une hausse de seulement 1 524 personnes par rapport à avril, où l’on dénombrait 560 788 résidents temporaires — non 612 393.

Du côté de l’immigration humanitaire, il y avait 188 257 demandeurs d’asile au Québec.

Au Canada en général, on compte plus de 3 millions de résidents temporaires au 1er juillet.

Statistique Canada a annoncé qu’elle avait corrigé ses estimations à la suite d’un raffinement de méthodologie.

Qui veut la fin du Programme des travailleurs étrangers temporaires ?

Le 3 septembre 2025, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a demandé que le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) soit aboli.

Ottawa devrait publier une mise à jour du Plan des niveaux d’immigration 2025-2027 d’ici le mois novembre.

Selon lui, le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) bloque l’accès des jeunes Canadiens au marché du travail. En outre, il souhaiterait qu’Ottawa ne délivre plus de permis de travail.

M. Poilievre propose à la place un programme dédié au secteur agricole. Les régions « où le taux de chômage est extrêmement faible » pourraient continuer de recruter des TET pendant maximum cinq ans. Il pointe du doigt un taux de chômage ayant atteint un pic (depuis septembre 2010) de 14,6 % en juillet 2025 chez les jeunes, selon les données de Statistique Canada.

Un appel soutenu par 44 % des Canadiens, selon un sondage Abacus Data réalisé entre le 4 et le 7 septembre 2025, mais rejeté en bloc le 10 septembre par le premier ministre Carney, qui prône de son côté une « approche ciblée ». Selon lui, ce programme doit permettre de répondre aux besoins spécifiques des secteurs et des régions.

Quelques jours plus tard, le 22 septembre, c’est la Chambre de commerce du Canada qui s’est invitée dans le débat en rappelant les besoins du Canada en matière d’immigration temporaire et en appelant les ministères fédéraux de l’Emploi (EDSC) et de l’Immigration (IRCC) à mener un examen « méticuleux » du PTET, devant un système « devenu trop compliqué ».

Intégration

Voyage en Europe : Entrée en vigueur du système entrée/sortie (EES)

Le nouveau système Entry Exit System (EES) de contrôle électronique des entrées, sorties et durées de séjours entrera en vigueur dès le 12 octobre 2025.

L’EES est différent de l’ETIAS, qui est une autorisation électronique de voyage en Europe, similaire à l’ESTA américain ou à l’AVE canadien, et n’entrera en service qu’à la fin 2026.

Ce dispositif biométrique, qui remplacera l’apposition de cachets dans les passeports, concernera les citoyens d’un pays non membre de l’Union européenne, soumis ou non à visa, qui effectueront un séjour de 90 jours et moins par période de 180 jours, dans l’un des 29 pays de l’espace Schengen.

Les ressortissants britanniques, canadiens, etc. sont ainsi concernés.

Lors de votre premier passage à la frontière, vous devrez ainsi fournir vos empreintes digitales ainsi qu’une photo d’identité. Des informations qui ne seront que rapidement contrôlées les fois suivantes.

Le Salon de l'immigration sous le signe de l'intégration

L'édition d'automne du Salon de l'immigration et de l'intégration au Québec vous accueille au Palais des congrès de Montréal les 29 et 30 octobre 2025.

Plus que jamais nécessaire auprès des personnes immigrantes et des acteurs régionaux du Québec, le Salon de l’immigration revient en octobre avec une programmation enrichie.

Si l’Espace Demandeurs d’asile, offert par le CACI, fait son retour après le succès du printemps, de nouvelles zones feront leur apparition :

  • Une zone Travailleurs étrangers temporaires, entièrement dédiée ;
  • Une zone Tests de français, animée par l’Alliance Française de Montréal.
  • Une zone Ville de Montréal, pour s’installer, travailler et vivre dans la métropole.

Les visiteurs retrouveront la programmation habituelle de conférences, ateliers participatifs, de même que les espaces CV, LinkedIn, sans oublier les activités de recrutement, partout au Québec.

L’inscription est obligatoire et gratuite. 

Emploi

Les effets des restrictions du PTET se heurtent aux différences de perception de l'immigration dans la société

Le 16 septembre 2025, huit associations économiques et municipales se sont réunies pour demander la fin des mesures restreignant l’immigration temporaire mises en place en septembre 2024 par Ottawa.

Selon un sondage Léger réalisé pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 72 % des Québécois estiment que l’immigration doit d’abord répondre aux besoins des entreprises et du marché du travail.

Elles exposent les conséquences sur l’économie des régions et demandent un moratoire sur les règles qui limitent l’embauche de travailleurs étrangers temporaires (TET).

De son côté, le 21 septembre, le journaliste spécialiste en économie Gérald Fillion a rédigé une analyse sur le besoin des travailleurs étrangers temporaires (TET) en posant une question. Que se passerait-il sans les TET ?

S’appuyant les conséquences extraordinaires qui surviennent depuis les restrictions sur ce programme par Ottawa et Québec, et dont retentit l’écho à travers tous les secteurs et toutes les régions du Québec depuis quelques semaines.

Le journaliste rappelle que les TET sont essentiels au fonctionnement de la société, à la vitalité économique des PME et des communautés. Sans oublier les besoins en matière de démographie, face à un vieillissement de la population et une baisse de la natalité, comme le montrent les études — à commencer par celles de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Des sondages contradictoires qui révèlent de profondes différences de perceptions

Toujours en marge de la Planification 2026-2029 de l’immigration, deux sondages Léger présentés à quelques jours d’intervalle montrent toute la complexité du débat actuel autour de l’immigration.

Le premier, réalisé pour l’Association d’études canadiennes et rapporté par le National Post, montre un revirement important dans la perception de l’immigration par les Canadiens, qui estiment à 60 % que le pays n’a pas besoin de nouveaux immigrants (65 % en Alberta, 63 % en Ontario, 61 % au Québec).

Le second, réalisé au Québec pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), une majorité de Québécois estiment que la réduction de l’immigration proposée par le gouvernement aura des répercussions sur l’économie de leur région administrative (52 %), et que le gouvernement devrait permettre aux travailleurs temporaires actuels d’accéder à la résidence permanente (50 %), tandis que 65 % pensent que le gouvernement du Québec devrait investir davantage pour aider les TET à apprendre le français.

Le troisième, enfin, réalisé encore pour le compte de la FCEI, mais cette fois auprès des PME du Québec, dans le cadre des consultations publiques pour la Planification, 44 % d’entre elles affirment que l’immigration est importante pour les besoins de recrutement, et 3 PME sur 5 sont en faveur d’une augmentation des seuils d’immigration permanente.

PTET : Hausse des amendes infligées aux entreprises pour non-respect des règles

Emploi et Développement social Canada (EDSC) a déclaré avoir perçu un peu moins de 5 millions de dollars en amendes pour non-conformité, durant l’exercice 2024-2025, contre 2 millions lors de l'exercice précédent.

Alors que les mesures de restriction à l’embauche (et au maintien en emploi au-delà du permis de travail en cours) des travailleurs étrangers temporaires ont entraîné une diminution du nombre des demandes de permis de travail (notamment à bas salaire, en baisse de 70 %), davantage d’entreprises se retrouvent en violation des règles fédérales ou provinciales.

Depuis septembre 2024, ce sont quelque 260 amendes pour non-conformité qui ont ainsi été émises par EDSC.

Parmi les raisons invoquées, citons notamment :

  • Le non-respect de la limite de 10 % de TET à bas salaire par lieu de travail ;
  • Une rémunération inférieure à l’offre affichée ;
  • Le défaut de garantie d’un lieu de travail sain et sécuritaire ;
  • Le défaut de présentation des documents des TET lors des inspections (44 % des amendes).

Le bassin de main-d’œuvre en baisse au Québec

L’Institut de la statistique du Québec publie un rapport montrant les profondes évolutions du marché du travail québécois ces dix dernières années, qui a connu un « resserrement », en particulier entre 2015 et 2019.

Le nombre de personnes en âge légal de travailler (15 à 64 ans) a baissé de 234 000 personnes entre 2014 et 2024. Un chiffre à mettre en regard avec un taux de chômage qui a diminué dans le même temps, pour passer de 7,9 % à 5,6 %, porté par les départs à la retraite dans un contexte économique florissant.

D’autres facteurs observés vont dans le sens d’une diminution de ce bassin : il y a moins de personnes en emploi à temps partiel involontaire, et moins de personnes désirant travailler dans ce bassin.

Face à un contexte économique instable, les employeurs embauchent moins, mais se gardent, quand c’est possible, de mettre à pied ou se séparer de leurs salariés, préférant plutôt réduire leurs heures de travail.

La CNESST lance une campagne sur la Loi sur les normes du travail

Le 8 septembre 2025 a marqué le début de la campagne « Les normes du travail, pour les questions qui vous travaillent ».

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) va donc sensibiliser les employeurs et les salariés sur la Loi sur les normes du travail jusqu’au 5 octobre.

C’est l’occasion pour toutes et tous d’être au clair sur les jours fériés, les heures supplémentaires ou encore le harcèlement psychologique ou sexuel. Cette campagne prend la forme de publicités à la radio, de publications en ligne et sur les réseaux sociaux, mais aussi d’articles dans les médias.

C’est l’occasion de mieux comprendre les règles qui touchent à tous les sujets des droits, obligations et relations au travail, et de découvrir les outils mis à disposition du public par la CNESST.

Le Québec recrute en France et en Belgique

Alors que le devenir des Journées Québec est toujours inconnu, les agences de développement économique Drummond économique, Montréal international et Québec international organisent leur propre mission de recrutement international.

Les 22 et 23 novembre 2025, une délégation de 34 entreprises et établissements d’enseignement québécois débarque à Paris avec près de 250 opportunités d’emploi et d’études pour les résidents ou ressortissants de la France et de la Belgique.

Pour obtenir un entretien, les candidats doivent d’abord déposer gratuitement leur candidature au plus tard le 20 octobre 2025 :

ÉTUDES

Étudiants étrangers : baisse de 46 % en moyenne dans le réseau universitaire

Lors de la rentrée de la session d’automne, les universités québécoises accusent le coup. Elles ont connu une baisse de 46 % en moyenne des demandes d’admission d’étudiants étrangers entre avril 2024 et avril 2025, selon les données du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI).

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Cette chute, reliée à plusieurs facteurs, dont l’instauration de plafonds d’admissions au fédéral et au provincial (mais pas uniquement), a des conséquences sur les finances des établissements, mais aussi sur la recherche, l’innovation, et bien sûr sur l’attractivité des établissements.

En réponse, le recteur de l’UQAM réclame une abolition des quotas mis en place par Québec, son université faisant face à une baisse de 39 % des demandes d’admission à l’automne, avec des conséquences financières encore difficiles à évaluer pour l’université et pour la survie de certains programmes.

On rappelle que le réseau des cégeps est pour l’instant épargné. Il a en effet enregistré une hausse de 5 % de ses inscriptions par rapport à 2024, alors que le nombre d’étudiants étrangers a baissé de 6,8 %.

La baisse dépasse les 50 % pour certaines universités en région.

Enquête sur le rôle de l’immigration dans la saturation de l’éducation

Deux articles du Devoir s’interrogent sur l’impact réel des élèves étrangers sur le système éducatif au Québec.

Selon les données du ministère de l’Éducation, les élèves issus de l’immigration représentaient en 2024 36 % du réseau scolaire public et privé. Mais la croissance totale du nombre d’élèves, elle, est restée faible en raison d’un taux de naissance bas dans la province. Comme le montrent des études, la croissance démographique est faible au Québec et c’est l’immigration qui permet de la maintenir.

Plutôt, la saturation de l’éducation serait due à un manque de « planification » à moyen et long terme de l’éducation et de l’immigration, mais aussi de construction de nouveaux établissements.

L’éducation a aussi été un secteur qui a connu des budgets restreints par les gouvernements précédents.

ASILE ET REFUGE

Une initiative pour les demandeurs d’asile à la recherche d’un emploi en région

Le 10 septembre 2025, l’organisme montréalais INICI a lancé l’initiative En route vers ma région, qui offre de mettre en relation des demandeurs d’asile à la recherche d’un travail et des entreprises en recherche de travailleurs.

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C’est ainsi qu’un groupe de 20 personnes immigrées candidates à des postes ont été emmenées à Baie-James pendant trois jours. Cela leur a permis de rencontrer des employeurs locaux et de découvrir la région et son attractivité.

Avant ce séjour, des ateliers d’intégration et des simulations d’entrevues ont été réalisés pour préparer les personnes des deux côtés.

Après la Baie-James, INICI espère voir d’autres régions embarquer dans l’aventure.

La fin de l’hébergement temporaire pour les demandeurs d’asile

En juillet 2025, Immigration Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) avait annoncé que son programme d’hébergement des demandeurs d’asile en hôtels allait prendre fin le 30 septembre 2025.

Ce sont 142 personnes qui risquent de se retrouver à la rue, particulièrement en Ontario, car ces personnes étaient logées dans des hôtels payés par Ottawa. Au Québec, c’est le PRAIDA qui reçoit l’argent pour loger les demandeurs d’asile.

La mesure relevait du Programme d’aide au logement provisoire (PALP), et avait été mise en place en 2017 au moment de l’arrivée de milliers de personnes au pays pour combler les délais de traitement des demandes de permis de travail et le manque de place dans les refuges officiels. IRCC assure que cette mesure temporaire sera remplacée par des programmes de logement communautaire, des subventions et des partenariats avec des administrations locales.

Face à cette situation, le milieu communautaire s’est mobilisé à Ottawa pour loger les personnes se retrouvant sans logement.

FÉDÉRAL

Émigration : Un nombre record de Canadiens a quitté le pays en 2024

Le 24 septembre 2025, Statistique Canada a dévoilé de nouvelles données sur la migration internationale des Canadiens.

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Ces chiffres montrent que 106 134 personnes ont émigré en 2024, un record en 50 ans.

Cette vague de départ touche davantage l’Ontario, qui a vu partir 50 680 de ses habitants l’an dernier, et dont le nombre de départs enregistrés au premier trimestre représente plus de la moitié au niveau national. Les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique enregistrent, à l’inverse, une hausse de leur population.

Le Québec semble mieux résister au phénomène. La province francophone, dont la population représente 22 % de la population canadienne, enregistre un taux d’émigration de 13 % en 2024, et 10 % sur le premier semestre de 2025.

54 530 Canadiens ont quitté le pays au cours du premier semestre 2025.

La cible de 12 % d’immigration francophone hors Québec en 2029 est-elle réaliste ?

C’était une promesse de campagne pour Mark Carney : que les immigrants francophones établis à l’extérieur du Québec représentent 12 % de l’immigration au Canada d’ici 2029 — une cible par la suite inscrite dans le Plan des niveaux d’immigration.

La cible de 6 % a été dépassée en 2024, avec un taux de 7,2 % de résidents permanents d’expression française accueillis en dehors du Québec.

En 2025, elle est de 8,5 %, et Ottawa espère l’atteindre en donnant la priorité aux dossiers de candidats à l’immigration francophone dans le cadre du programme Entrée express, mais aussi en réduisant considérablement l’immigration en général — ce qui entraînera mathématiquement une augmentation de la part de francophones.

Un objectif souhaité et facilement atteignable, selon les communautés francophones pour soutenir leur vitalité.

Quant à l’objectif de 2029, celui-ci demeure une projection teintée d’ambition.

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