Trouver un travail avant de partir au Québec
Il existe plusieurs façons de vous identifier comme candidat sérieux et décrocher un emploi au Québec, que vous ayez déjà entamé des démarches d’immigration ou non, que vous soyez déjà installé au Québec ou non.
Face à la pénurie de main-d’oeuvre, un nombre croissant d’entreprises dans des secteurs en forte demande de main-d’œuvre sont proactives en termes de recrutement à l’international. Selon vos compétences, vous pourriez trouver un emploi comme travailleur temporaire et vous envoler pour le Québec avec un contrat de travail à durée déterminée.
Le gouvernement du Québec organise dans plusieurs pays des missions de recrutement à l’international, en collaboration avec les principaux acteurs économiques de la province : les Journées Québec. Celles-ci vous donnent l’occasion de rencontrer physiquement ou virtuellement des employeurs québécois.
Des offres d’emploi variées – mais dans des secteurs bien spécifiques – sont proposées : l’ingénierie, la métallurgie (usinage et autres), les technologies de l’information, jeux vidéo, la santé et l’aérospatiale, etc.
Si vous êtes titulaire d’un CSQ et que vous ne résidez pas encore au Canada, vous pouvez vous enregistrer sur Québec emploi – Site d’offres d’emploi en ligne. Ce service gratuit propose un jumelage entre les personnes à la recherche d’un emploi et les employeurs, sur la bas de certains critères comme :
- la région,
- le type ou la durée de l’emploi,
- le niveau d’études ou les compétences recherchées,
- etc.
Le service est également offert aux résidents du Québec, y compris aux étudiants, stagiaires ou saisonniers.
Obtenir un permis de travail temporaire pour le Québec
Certains emplois ne nécessitent pas de permis de travail et figurent dans la liste des emplois dispensés de permis de travail. Si le type d’emploi n’est pas dans cette liste, c’est qu’un permis de travail sera obligatoire.
Dans la catégorie nécessitant un permis de travail, il existe deux catégories de traitement des demandes : celles visées par une Évaluation d’impact sur le marché du travail (EIMT) ou celles dispensées de l’EIMT.
LES EMPLOIS VISÉS PAR UNE EIMT
Dans le cas où l’emploi est visé par un EIMT, l’employeur doit initier la procédure et accomplir des démarches. Il doit faire une demande d’EIMT à Service Canada et au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
Pour ce faire, le ressortissant étranger devra préalablement envoyer à l’employeur le formulaire Demande de sélection temporaire – Programme des travailleurs étrangers temporaires dûment rempli, signé et accompagné du paiement des frais exigés pour l’examen de votre demande de Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) et des pièces justificatives requises.
C’est également le ressortissant étranger qui doit finaliser la démarche en sollicitant un permis de travail auprès d’IRCC une fois l’EIMT et le CAQ délivrés : si la demande déposée par l’employeur est acceptée par le MIFI et par Service Canada, l’employeur recevra une EIMT favorable et le ressortissant étranger recevra un CAQ. Le ressortissant étranger devra par la suite entreprendre les démarches pour obtenir un permis de travail.
IMPORTANT : Un moratoire de six mois décrété par le gouvernement du Québec prévoit la suspension partielle de la réception de toutes les demandes de permis de travail présentées à compter du 3 septembre 2024 dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). La mesure s’applique ne principe à toute nouvelle demande présentée en dehors ou depuis le Canada, ainsi qu’aux demandes de renouvellement d’un statut relevant du PTET. Ne sont concernées que certaines personnes immigrantes, essentiellement celles qui occupent un emploi à bas salaire (inférieur à 57 000 $ CAN brut par an) dans une entreprise basée à Montréal. Sont également épargnées les personnes qui travaillent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la construction, de l’agriculture et de la transformation alimentaire.
LES EMPLOIS DISPENSÉS D’UNE EIMT
Pour les catégories d’emploi dispensées d’EIMT, il est tout de même nécessaire d’obtenir un permis de travail auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Les employeurs qui embauchent des étrangers dispensés d’EIMT devront fournir des renseignements sur leur entreprise à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), le formulaire offre d’emploi et s’acquitter de frais de 230 $ CAN.
En règle générale, le permis de travail est limité à un emploi spécifique pour une entreprise donnée et d’une durée précise. Cette durée correspond habituellement à celle du contrat de travail offert par l’employeur. Elle peut aller de quelques jours jusqu’à un maximum de quatre ans. Ceci est vrai pour le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Dans le cadre du Programme de mobilité internationale (PMI), certains codes de dispenses sont associés à un permis de travail ouvert.
L’autorisation de travailler temporairement ne permet pas au ressortissant étranger de poursuivre des études à temps plein. Comme son nom l’indique, le statut de « travailleur temporaire » implique que le travail doit être la principale occupation du ressortissant étranger pendant son séjour au Canada.
Si votre conjoint vous accompagne, consultez le site du MIFI pour savoir de quel statut il pourrait bénéficier.
RÉCAPITULATIF DES ÉTAPES
La demande de travail temporaire est composée de trois étapes successives.
1. La demande d’évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT)
Pour obtenir une EIMT favorable, l’employeur doit déposer une demande à Service Canada et au MIFI, en incluant tous les documents qui lui sont demandés.
L’employeur devra entre autres démontrer qu’il a préalablement fait des efforts de recrutement conformément aux exigences du gouvernement fédéral pour trouver des travailleurs québécois. Celui-ci devra ainsi conserver des copies de tous les curriculum vitae reçus et traces des entrevues qu’il aura fait passer car il devra justifier, le cas échéant, les raisons pour lesquelles il n’a pas embauché les travailleurs québécois.
Si l’EIMT est acceptée par le MIFI et Service Canada, l’employeur recevra alors une lettre de décision signée conjointement par Emploi et Développement social Canada (EDSC)/Service Canada et le MIFI, ainsi que le CAQ délivré par le MIFI. Il devra alors faire parvenir au ressortissant étranger une copie de cette lettre ainsi qu’une copie du CAQ.
2. La demande de permis de travail temporaire
Le ressortissant étranger doit par la suite déposer une demande de permis de travail auprès du bureau des visas desservant son pays ou sa région ou alors soumettre une demande en ligne (en prenant soin au préalable de numériser tous les documents nécessaires) sur le site d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
Il est possible que le travailleur étranger soit convoqué pour une entrevue avec un agent d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et/ou pour un examen médical.
3. La délivrance du permis de travail
Le permis de travail temporaire est délivré par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) au point d’entrée lorsque le travailleur étranger arrive au Canada.
Il est possible, en fonction de la nationalité du travailleur étranger, qu’un visa de résident temporaire (VRT) soit nécessaire pour entrer au Canada.
Notez que les voyageurs exemptés de visa doivent demander une autorisation de voyage électronique (AVE) pour visiter le Canada ou y transiter par avion. Cette attestation, valide pour 5 ans, se fera en ligne au prix de 7 $ CAN.
Le conjoint du travailleur temporaire
Si votre époux/conjoint de fait a l’intention de travailler au Québec et que vous avez été embauché pour une durée de six mois ou plus, il pourrait être admissible à un permis de travail ouvert au titre du Programme de mobilité internationale (PMI). Le Certificat d’acceptation du Québec ne serait alors pas requis. Pour présenter une demande de permis ouvert, des conditions s’appliquent relatives à la situation du demandeur principal sur le permis duquel on vient rattacher le conjoint ou l’époux.
Le demandeur principal doit :
- Occuper un emploi à haut salaire de catégorie FEER 0, 1, 2, 3, 4 ou 5, c’est-à-dire spécialisé ou non, de la Classification nationale des professions (CNP), ou
- Occuper un emploi spécialisé à bas salaire, de catégorie FEER 0, 1, 2 ou 3 de la CNP.
Si le demandeur principal :
- Occupe un emploi à bas salaire de catégorie FEER 4 et 5, ou relève
- Du volet agricole ou
- Du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS)
Alors il ne pourra pas obtenir un permis de travail ouvert pour son conjoint/époux. Ce dernier devra soit obtenir son propre permis de travail fermé, au terme des mêmes démarches que le demandeur principal, soit se diriger vers une autre voie d’immigration (les études, par exemple).
Le travailleur étranger temporaire peut également joindre à sa demande les enfants dont il a la charge, et pour lesquels il s’agira d’obtenir un statut distinct auprès des autorités selon leur situation (étudiant ou travailleur).