Le spa nordique, une activité québécoise

L’hiver est à nos portes et les premières neiges sont officiellement annoncées. Les conditions idéales pour les nombreux Québécois qui s’adonnent à un loisir de plus en plus répandu dans la province : le spa. Si cette pratique est née en Scandinavie, elle est aujourd’hui très ancrée dans la culture d’ici.

Le principe du spa nordique consiste à se réchauffer le corps dans un sauna ou un bain chaud, à se plonger ensuite dans une eau glacée puis à terminer par une période de relaxation. Le cycle peut ensuite être répété plusieurs fois. Cette alternance du chaud, du froid et du repos aurait plusieurs bienfaits pour la santé, dont celui de soulager les douleurs musculaires, de réduire le stress ou encore d’améliorer la circulation sanguine et le sommeil.

Au Québec, cette tradition a vite été adoptée : on retrouve ainsi des installations de spa dès les années 1960‑1970, notamment avec l’ancêtre du Strøm spa nordique, dans les Laurentides, ou le Spa Eastman en Estrie. Aujourd’hui, la province compte une centaine de spas nordiques, ce qui en fait la région comptant la plus grande concentration en Amérique du Nord.

Célébrer la « nordicité »

Le spa est devenu avec le temps une pratique ancrée dans les habitudes locales. Au printemps dernier, un sondage de l’Association québécoise des spas rapportait que plus de la moitié des Québécois envisageait ainsi de profiter d’une expérience spa durant le congé estival. Le spa figure d’ailleurs parmi les activités pour lesquelles ils sont prêts à dépenser le plus, avec un budget moyen de 260 $ CAN. Cette somme place le spa en tête des dépenses touristiques prévues devant d’autres types d’activités (culture, sport ou divertissement).

C’est donc naturellement que le spa nordique est aussi devenu un élément de l’expérience touristique locale, une activité que les visiteurs associent au Québec et à son style de vie. Cela s’explique notamment par le fait que cette tradition s’allie particulièrement bien à la « nordicité » que le Québec revendique : son climat nordique, ainsi que sa capacité à l’apprécier et à en tirer parti. L’hiver long, froid et neigeux qui caractérise la province favorise ainsi les expériences de chaud et froid qu’offre la thermothérapie.

Connaissez-vous l’« hivernothérapie » ? Lancé en 2021 par le Strøm spa nordique en, le mouvement est une invitation à envisager le rude et long hiver québécois sous l’angle thérapeutique, et non pas des désagréments. Aujourd’hui plébiscité par l’industrie touristique du Québec, il vise à « transformer notre façon de réfléchir la saison froide en repensant à la fois notre mode de vie et notre état d’esprit » - en d’autres termes, de nous encourager à profiter de l’hiver plutôt que le subir.

En outre, les paysages de forêts, de rivières ou de lacs propres au Québec sont un écrin de choix pour un spa – surtout quand les bains froids peuvent se prendre directement dans une étendue d’eau naturelle. Rien de tel qu’un décor de forêt automnale ou de montagnes enneigées quand on relaxe après un sauna…

Une offre très développée

Mais si la province compte de nombreux établissements en nature, beaucoup de spas s’installent aussi près ou dans les centres urbains, afin d’être plus accessibles – la ville de Québec, par exemple, compte une dizaine d’établissements thermaux. L’éventail d’expériences proposées est ainsi très varié, des spas nature aux centres urbains ou situés dans un hôtel.

Depuis les années 1970, la province s’est également distinguée dans son offre. Par exemple, le Nordik Spa Village de Chelsea, ouvert en 2005, est le plus grand spa en Amérique du Nord. Du côté des prix, le Québec s’est illustré une nouvelle fois aux World Spa Awards cette année : le Strøm spa nordique du Vieux‑Québec a ainsi remporté le titre de « Canada’s Best Day Spa », tandis que le Spa Eastman a été élu « Canada’s Best Wellness Retreat » et nommé parmi les « North America’s Best Wellness Retreat ».

Vivre le Québec et sa nordicité semble passer entre autres expériences par une visite thermale. De quoi aider à mieux passer l’hiver…

Photo : Getty Images/Unsplash+

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Marie Pâris

Diplômée de l’École supérieure de journalisme de Lille (France) et formée en journalisme international à l'Université Laval à Québec, Marie est installée à Montréal depuis 2013. Elle spécialise notamment dans la culture, la gastronomie et les questions de société. En plus de travailler sur des sujets transatlantiques pour Immigrant Québec, elle écrit pour plusieurs médias à l'étranger et au Québec (Tastet, Le Devoir, Revue JEU...)
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