Ai-je droit à un remboursement d’impôt ? Suis-je admissible à la prestation parentale ? Combien de semaines de vacances puis-je demander ? Quoi faire si mes conditions de logement ne sont pas acceptables ? Depuis le 20 septembre 2021, les travailleurs étrangers temporaires agricoles ont accès à une ligne 1-800 ainsi qu’à un numéro WhatsApp pour répondre à toutes leurs questions.
Un nouveau service de référence a été mis sur pied par la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie. Ce projet est financé par le gouvernement du Canada par le biais du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
En effet, la Fédération de l’UPA de la Montérégie était déjà fortement sollicitée pour répondre aux questions des travailleurs, et ce, même avant la crise sanitaire. Il faut dire que, via son centre d’emploi ainsi que ses services de comptabilité et de fiscalité offerts aux producteurs et aux travailleurs, l’organisme constitue un point de références pour ces nouveaux arrivants. « À l’UPA de la Montérégie, nous faisons à peu près tous les rapports d’impôt des travailleurs étrangers temporaires du Québec, soit autour de 16 000 par année », illustre Julie Tremblay, directrice du centre d’emploi de la fédération.
Et, comme les intervenants de l’organisme maîtrisent à la fois le français et l’espagnol, pas étonnant que plusieurs se tournent vers eux pour obtenir des réponses à leurs interrogations. « Nous recevons beaucoup de questions en rapport avec la fiscalité, mais aussi avec les prestations parentales, avec les normes du travail ou encore s’ils vivent des conflits avec leur employeur. Donc on recevait d’emblée des appels qui, au départ, ne nous étaient pas nécessairement destinés. »
Diversification des questionnements
Avec la pandémie, le type de question s’est diversifié, portant sur des sujets comme la quarantaine et la vaccination. Le volume d’appels a aussi augmenté. « Plusieurs programmes d’aide se sont ajoutés et les communications gouvernementales se font en français et en anglais, mentionne Julie Tremblay. Si bien que les travailleurs étrangers temporaires, qui parlent majoritairement en espagnol, ne trouvent pas réponse à leurs questions. »
D’où l’idée de créer un numéro 1-800 pour aider les travailleurs à s’y retrouver.
En plus de répondre directement aux questions touchant la fiscalité, la fédération a aussi développé des partenariats avec différents collaborateurs, comme des consulats, des organismes de défense des droits des travailleurs ainsi que différents groupes en contact étroit avec ce type de clientèle. « Je m’assure d’avoir des communications constantes avec les différentes organisations, précise la directrice. Cela nous permet d’être certains que, s’il y a des problématiques ou une urgence, nous pouvons communiquer directement avec quelqu’un là-bas. On sait donc à qui recommander les travailleurs dans chaque organisme. » Bref, il s’agit d’un travail de concertation, ajoute-t-elle.
Une ressource à faire connaître
Pour faire connaître ce nouveau service, la fédération lancera aussi une campagne de publicité, en espagnol et en français, à travers son réseau. Ce faisant, l’organisme espère rejoindre tant les travailleurs agricoles temporaires que leurs employeurs. En plus de préparer un dépliant présentant la ligne de référence, l’organisme fera aussi connaître cette nouvelle ressource dans les autres fédérations de l’UPA réparties dans les différentes régions du Québec. De plus, l’information sera aussi partagée auprès des organismes intervenant auprès des travailleurs étrangers temporaires du domaine agricole. Le numéro sera aussi publié sur les groupes Facebook destinés à cette clientèle.
À terme, l’organisme estime être en mesure de répondre à 1 800 appels d’ici la fin du projet, prévu le 15 décembre prochain. Un service qui pourrait être maintenu, après la pandémie, pense toutefois Julie Tremblay. « Le nombre de travailleurs étrangers augmente sans arrêt, ce qui fait gonfler la demande. Et je ne pense pas que le gouvernement va un jour offrir des services en espagnol. » Une telle ressource, qui permet donc de faire le pont entre ces travailleurs et les services auxquels ils ont droit, pourrait donc être utile, peu importe le contexte.
Lignes de référence pour les travailleurs temporaires agricoles :
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