Avec près de 45 000 nouveaux arrivants chaque année au Québec, il n’est pas étonnant que les immigrants constituent une part croissante du marché de l’immobilier. Pour plusieurs, le choix d’être propriétaire de sa propre maison fait partie intégrante du projet d’immigrer et, bien que les démarches puissent paraître intimidantes, il n’y a pas de durée de résidence minimum requise ou de frais supplémentaires pour immigrants. Cependant, si l’achat d’une propriété, par son caractère plus permanent et l’engagement financier qu’elle nécessite, n’est pas à prendre à la légère pour n’importe quel citoyen québécois, cela s’avère encore plus vrai pour un nouvel arrivant.
Commencer par la location
Bien qu’il soit possible d’acheter une maison dès son arrivée au Québec, il ne faudrait pas négliger la location d’un logement comme point de départ, et ce pour différentes raisons. Tout d’abord, cette option permettra au nouvel arrivant de se familiariser avec sa terre d’accueil, de confronter avec la réalité son choix de vivre au Québec, de mieux connaître la ville ou le quartier où il souhaitera habiter de façon durable. Elle lui donnera en somme la possibilité de faire un choix réfléchi, basé sur des connaissances réelles.
Se constituer un historique de crédit
La location permettra aussi à l’immigrant de se constituer un historique de crédit nécessaire à l’obtention d’une hypothèque. C’est d’ailleurs là le principal obstacle des immigrants à leur arrivée. Avant d’accorder un prêt hypothécaire, les banques ou les caisses cherchent à sécuriser leur prêt en déterminant si l’emprunteur est solvable et s’il est un bon payeur. Or les antécédents de crédits et de travail sont parfois difficiles à obtenir, ou moins bien reconnus. Pour se faire un historique de crédit, il s’agit simplement : – D’ouvrir un compte bancaire à son arrivée – D’y déposer mensuellement un certain montant d’épargne – D’obtenir une carte de crédit pour effectuer des achats courants – D’en acquitter le solde chaque mois – De payer à date due le loyer ainsi que les différents services comme le téléphone, l‘électricité ou le câble, etc. Il importe également d’être en mesure de prouver une bonne stabilité au travail afin de démontrer un revenu constant, sur lequel l’institution financière fondera la capacité de payer de l’emprunteur, et donc du montant maximum d’hypothèque qu’il peut espérer obtenir. À ce titre, il est judicieux pour n’importe quelle personne désirant acheter une propriété de se faire d’abord accorder un prêt hypothécaire préétabli, de manière à savoir à l’avance de quel montant il pourra disposer pour magasiner une maison.
Obtenir un prêt hypothécaire
Pour obtenir un prêt hypothécaire, on peut s’adresser soit à une banque ou à une caisse, soit à un courtier hypothécaire canadien, mais dans tous les cas, un acompte sur la valeur de la maison devra être fourni. Au Canada, la mise de fonds minimum correspond à 5% du plus haut montant entre le prix d’achat de la maison ou son évaluation, à condition d’être citoyen canadien ou d’avoir son statut de résident permanent. Dans le cas d’un non-résident, la mise de fonds exigée est de plus de 10% et peut atteindre 35% pour un emprunteur qui n’aurait pas d’historique de crédit. Quoi qu’il en soit, toute personne ayant un acompte inférieur à 20% devra faire assurer son prêt avec la SCHL, qui possède par ailleurs un programme pour hypothèque pour nouveaux arrivants.
Trouver la maison de ses rêves et l’acquérir
Pour trouver la maison de ses rêves, il y a plusieurs possibilités. Vous pouvez faire appel à un agent immobilier accrédité, la commission de l’agent étant aux frais du vendeur. Il est aussi possible de magasiner et d’acheter une propriété de particulier à particulier, ou, dans le cas d’une maison neuve à vendre, en faisant affaire avec un entrepreneur en construction ou un promoteur immobilier. Outre le fait de se promener dans le quartier ciblé à la recherche de propriétés à vendre, l’acheteur potentiel peut consulter gratuitement les annonces dans les journaux ou sur des sites spécialisés tels que Duproprio. Ce dernier propose également un accompagnement aux vendeurs et des outils aux acheteurs qui leur permettront de prévoir au mieux les dépenses liées à l’achat de leur bien. Il s’agira ensuite de contacter le vendeur et de s’entendre avec lui ou de négocier par des offres et des contre-offres les termes de la transaction. Il est important cependant de poser certaines conditions à une offre, car une fois celle-ci acceptée, elle fait office de contrat entre les parties. On peut ainsi faire une offre conditionnelle à l’obtention d’un prêt hypothécaire ou au résultat de l’inspection du bâtiment.
Prendre en compte les frais secondaires
Tout immigrant qui souhaite acquérir une propriété devrait aussi prendre en compte les différents frais secondaires afin de bien calculer son budget. On peut estimer ces frais entre 3 et 5% du prix d’achat, incluant entre autres le coût d’inspection, l’acte notarié ou la taxe de mutation, communément appelée taxe de Bienvenue.
Louis-Frédéric Pagé
Rédacteur expert en immobilier