À l’occasion du Grand Prix du Livre de Montréal qui récompense Marie-Claire Blais pour son roman Une Réunion près de la mer, découvrez 5 ouvrages de référence pour mieux connaître l’histoire récente du Québec et les grands traits de l’identité québécoise actuelle.
Comprendre le passé
Avez-vous une idée de l’œuvre québécoise la plus lue de toute la francophonie ? Il s’agit d’un recueil de poésie. Avec L’Homme rapaillé, publié en 1970, Gaston Miron fait entendre une voix nouvelle au Québec, celle d’un peuple qui s’affirme et se libère. La « Révolution tranquille », amorcée dès 1960, marque le refus d’un statut canadien-français, la modernisation de l’école, de la santé, de l’économie et la rupture avec l’église catholique. Derrière les mots poétiques de Gaston Miron résonne l’écho politique. Son œuvre traduit la résistance, la quête identitaire, la défense engagée de la langue française, et l’amour. Autrement dit, des thèmes qui ne cessent d’être d’actualité.
S’intégrer dans la société
Le Québec est une terre d’accueil et de mixité culturelle, dont 13,7% de la population est immigrante (Source : Statistique Canada, Recensement 2016). La politique d’ouverture, initiée notamment pour protéger l’usage du français, a permis au Québec d’attirer des écrivains parmi les plus talentueux de leur génération. Parmi eux, Dany Laferrière, qui s’est exilé d’Haïti en 1976, à tout juste 23 ans. 40 ans plus tard, cet autodidacte est devenu immortel, l’un des membre éminents de l’Académie française. Un jour, il croise Mongo, jeune homme perdu mais déterminé, tout juste débarqué à Montréal. Comment faire pour s’insérer dans cette nouvelle société ? Avec sa délicatesse d’écriture et l’humour subtil qui le caractérise Dany Laferrière lui répond dans Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo (2015). Sous forme de conversation ou à travers ses carnets, l’auteur évoque sans tabou l’exil, la langue, les relations sociales, amoureuses et livre toutes les petites subtilités de la vie québécoise qui vont du consensus à comment se comporter en 5 à 7.
Analyser les malaises
Si le consensus québécois évoqué par Dany Laferrière est souvent de mise, il n’a toutefois pas empêché la jeunesse de se révolter en 2012, dans un mouvement étudiant sans précédent et largement appuyé par la population, contre la hausse annoncée par le gouvernement Charest des droits de scolarité universitaires. Un mouvement dénommé (entre autres) « Printemps érable ». C’est à partir de ce réveil collectif que Nicolas Lévesque envisage Le Québec vers l’âge adulte. Dans son essai, l’auteur et psychologue décode cette crise sociale marquante et se demande comment réinventer l’économie, les institutions et les partis politiques pour faire grandir le pays. Un éclairage concis et facile d’approche tant historique que psychologique.
Décoder le Québécois
C’est un autre sujet que Jean-Marc Léger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel ont choisi quant à eux de décoder : celui de l’identité québécoise, rien que ça ! En lisant Le Code Québec vous comprendrez comment le québécois s’est construit en étant issu d’une culture française, vivant dans une société anglaise avec un mode de vie américain ! Résultat d’une analyse approfondie de 30 ans de sondages, ce livre, publié en 2016, dresse un portrait de la personnalité québécoise actuelle : heureuse, consensuelle, détachée, victime, villageoise, créative et fière.
Tomber en amour
Et s’il fallait encore se faire dire que les Québécois ne sont pas de lointains cousins français, ouvrez le Dictionnaire amoureux du Québec de Denise Bombardier. L’auteure et polémiste démythifie avec franc-parler la province et ses habitants, sa géographie, son histoire, sa langue, les autochtones et même l’hiver ! Un dictionnaire qiu rassemble avant tout des thèmes chers à l’auteur qui deviennent d’intérêt public pour le lecteur. Mais n’espérez pas pour autant avoir le fin mot de l’histoire sur la devise du Québec « Je me souviens », qu’on peut livre notamment sur les plaques d’immatriculation automobiles : l’affaire est bien plus complexe qu’on ne le croit !
