Le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) a annoncé la création d’un nouveau système d’accompagnement sur mesure des immigrants, à chaque étape de leur intégration. Au total, ce sont 20 millions de dollars qui seront consacrés chaque année au dispositif.
Présenté par le ministre Jolin-Barrette comme une nouvelle pierre de taille à l’édifice de l’immigration québécoise, le Parcours d’accompagnement personnalisé est un ambitieux dispositif de sensibilisation, de formation et d’intégration sociale et professionnelle pour les immigrants nouvellement sélectionnés de façon permanente par le Québec.
Une prise en charge individuelle en deux étapes
Les services du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion seront dispensés sur deux terrains :
- avant l’arrivée de l’immigrant, depuis son pays d’origine, et
- dès son arrivée au Québec et dans les semaines suivantes.
Une première étape de « préparation » démarre à la réception par le futur immigrant de son Certificat de sélection du Québec (CSQ). Il sera ainsi invité à s’informer sur le Québec et ses régions, à suivre, au besoin, des cours en ligne de perfectionnement en français ou encore à se familiariser avec les actions éventuelles à mener pour faire reconnaître ses acquis et compétences, pour intégrer plus rapidement le marché du travail une fois au Québec. Pour cela, le nouveau titulaire du CSQ pourra communiquer avec un agent d’aide à l’intégration.
La seconde étape débute dès l’arrivée du nouvel immigrant sur le sol québécois, et se décline en trois temps : l’accueil, la définition individualisée des besoins et le suivi d’intégration.
Un accompagnement dans la durée
Selon les informations du ministère, l’accompagnement ne saurait se limiter à la remise de documentation à l’aéroport. Il devra être humain et s’inscrire dans la durée.
La captation dès l’aéroport des nouveaux arrivants par un agent d’immigration québécois est aujourd’hui conditionnée à une problématique simple : elle n’est possible que dans la zone des vols internationaux. Ainsi, un immigrant qui arrive au Québec via une correspondance domestique (Vancouver, Toronto ou autre) ne transite pas par un bureau d’immigration. C’est la raison pour laquelle un second bureau du MIDI sera créé à l’aéroport de Montréal, dans la zone des vols intérieurs. Cela permettra à tous de rencontrer un agent, de réunir de l’information et surtout de prendre rendez-vous avec un agent d’intégration du ministère, dans les cinq jours ouvrables qui suivent l’arrivée.
Cette rencontre en personne avec un agent est le premier temps fort de la nouvelle mesure, car elle va permettre à chaque immigrant de bénéficier de conseils personnalisés, selon ses besoins à son arrivée. Un immigrant francophone qui a déjà une offre d’emploi n’aura pas les mêmes enjeux qu’un autre peu francisé et sans ressources.
C’est ainsi que chacun pourra élaborer un plan d’action, qu’il pourra mettre en œuvre avec l’appui de l’ensemble du réseau d’organismes d’accompagnement existants, et qui pourra porter sur les quatre volets suivants :
- installation
- francisation
- intégration sur le marché du travail
- intégration à la société québécoise
Enfin, second temps fort de la réforme : la notion de suivi de l’intégration des nouveaux immigrants par l’agent du MIDI. Le plan d’action et sa réalisation pourront ainsi être discutés et ajustés en fonction de la réalité ou des contraintes de chacun. Il s’agit de familiariser, à leur rythme, les immigrants à leur nouvel environnement de vie.
Quelles ressources pour la mise en œuvre ?
Le gouvernement a annoncé deux types de ressources pour assurer la mise en œuvre de ce vaste projet : humaines et monétaires.
A ainsi été annoncée l’embauche de 78 agents d’aide à l’intégration et de 6 coordonnateurs, qui seront déployés sur l’ensemble du territoire québécois.
En outre, le MIDI entend s’appuyer davantage sur un dispositif existant : Objectif intégration. Cette session d’information, dont l’existence est largement ignorée par les immigrants, constitue pourtant une plateforme inestimable pour les nouveaux arrivants, qui ont besoin, pour comprendre leur société d’accueil, d’information sur l’histoire du Québec, la culture et les valeurs collectives, mais aussi le marché du travail (outils, cadre légal, etc.). Pour inciter les personnes à suivre cette formation, M. Jolin-Barrette a annoncé la création d’une allocation de participation de 185 $ CAN, versée à ceux qui complètent les huit modules de 3 h.
À ce jour, seuls dix organismes au Québec, dont six à Montréal, dispensent des sessions Objectif intégration.
La date d’entrée en vigueur du dispositif n’a, pour l’heure, pas été annoncée.