Alors qu’Ottawa a annoncé l’assouplissement aux frontières que les personnes immigrantes et leurs proches attendaient tant, les mesures fédérales comme provinciales suivent le même chemin d’ouverture. Au Québec, on se concentre toujours plus sur l’intégration et les secteurs économiques en demande. La pénurie de main-d’œuvre reste la priorité dans la province.
Ce mois-ci, les nouvelles concernent :
- L’ouverture des frontières pour les visiteurs doublement vaccinés ;
- L’accès au volet direct pour les études des ressortissants de 7 pays des Amériques ;
- Plus de 30 000 demandes supplémentaires acceptées pour faire venir ses parents et ses grands-parents ;
- La mise en place d’un programme spécial pour accueillir les ressortissants afghans ayant aidé le Canada en Afghanistan ;
- La promotion par le ministre de l’Immigration du nouvel accès vers la résidente permanente pour les francophones ;
- La multiplication par deux du nombre de refus de résidence permanente pour motif humanitaire ;
- La possibilité de demander un permis de travail ouvert pour les demandeurs de la résidence permanente dans le cadre de la voie d’accès facilité ;
- L’investissement de plus de 500 000 $ CAN pour intégrer les personnes éloignées du marché du travail ;
- L’investissement de 391 000 $ CAN pour un projet pilote de microcertification numérique ;
- L’investissement de 270 000 $ CAN pour former des personnes immigrantes travaillant en santé ;
- L’année record du Québec à l’international ;
- Un nouveau système de points pour les candidats sur Arrima ;
- Un bilan positif de l’intégration immigrante à Montréal ;
- Les 10 solutions contre la pénurie de main-d’œuvre proposées par le Conseil du patronat ;
- Un financement de 4,2 M$ CAN pour soutenir la main-d’œuvre infirmière en obstétrique.
Ouverture des frontières pour les visiteurs doublement vaccinés
C’est la nouvelle que les personnes immigrées attendent depuis plus d’un an. Le Canada ouvre ses frontières aux voyages non essentiels à compter du 9 août pour les Américains et les résidents de Saint-Pierre-et-Miquelon, puis dès le 7 septembre pour les autres ressortissants. Le gouvernement précise tout de même que cet assouplissement est soumis à l’évolution de la pandémie et notamment du variant Delta.
Sont concernés les voyageurs dont les raisons d’entrée sont non essentielles et qui ont reçus leurs deux doses de vaccins, au moins 14 jours avant leur arrivée.
Ils seront exemptés de réaliser un test de dépistage, un séjour à l’hôtel et une quarantaine à l’arrivée. Présenter un plan de quarantaine demeure obligatoire au cas où l’agent leur demande.
Les personnes non vaccinées devront se mettre en quarantaine pendant 14 jours et avoir en main un résultat négatif de dépistage à la COVID-19.
Pour accéder au communiqué de l’Agence de la santé publique
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Les ressortissants de 7 pays des Amériques ont accès au volet direct pour les études
Depuis le 9 juillet, ce sont les ressortissants de 7 pays des Caraïbes, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud qui peuvent avoir accès au volet direct pour les études (VDE). Cela veut dire qu’ils pourront demander un permis d’études plus rapidement. Sont concernés les étudiants d’Antigua-et-Barbuda, du Brésil, de la Colombie, du Costa Rica, du Pérou, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de Trinité-et-Tobago.
Ils rejoignent une liste de 14 pays sélectionnés dans le cadre de ce programme, dont le Sénégal et le Maroc depuis 2019. Ce sont 16 000 permis d’études qui ont été délivrés en 2019 aux demandeurs des pays du VDE.
Pour être admissibles, les étudiants doivent :
- prouver leur connaissance du français ou de l’anglais,
- avoir un certificat de placement de 10 000 $ pour démontrer qu’ils pourront subvenir à leurs besoins,
- fournir des données biométriques
- passer un examen médical
Pour accéder au communiqué d’IRCC
Plus de 30 000 demandes supplémentaires acceptées pour faire venir ses parents et ses grands-parents
Le 20 juillet 2020, IRCC annonçait l’augmentation record du nombre de parents et grands-parents de citoyens et résidents permanents acceptés. Plus de 30 000 demandes supplémentaires seront approuvées dans le cadre du Programme des parents et des grands-parents. Ce sont normalement 10 000 dossiers qui sont acceptés chaque année.
Les personnes ayant déjà soumis une demande d’intérêt au parrainage en 2020 pourraient être approuvées aléatoirement via ce programme.
Cette mesure a pour objectif de réunir les familles séparées, spécifiquement depuis la pandémie. Un revenu minimum est tout de même toujours requis.
Mise en place d’un programme spécial pour accueillir les ressortissants afghans ayant aidé le Canada en Afghanistan
De nombreux Afghans ont aidé le Canada lors de sa présence dans leur pays. Or, face à la recrudescence des violences et des talibans, plusieurs sont actuellement en danger. Ottawa compte les accueillir et les réinstaller sur son territoire dès maintenant. Des critères doivent être remplis pour être admissibles. Il faut avoir un certain type d’emploi, répondre aux exigences en matière de criminalité ou de santé.
Leur identité et celle de leur famille seront tenues secrètes.
Pour accéder au communiqué d’IRCC
IRCC fait la promotion du nouvel accès vers la résidente permanente pour les francophones
En visite au Nouveau-Brunswick, le ministre de l’Immigration Marco E. L. Mendicino a invité les résidents temporaires francophones (ou bilingues) vivant hors Québec à demander la résidence permanente.
Le ministre en a profité pour rappeler qu’il est essentiel de protéger la langue française dans les provinces majoritairement anglophones, mais aussi de relancer l’économie. Pour rappel, les candidats ont jusqu’au 5 novembre pour bénéficier de cette voie d’accès facilité. Elle est composée de trois volets : pour les travailleurs temporaires des secteurs essentiels et de la santé et pour les diplômés.
Pour accéder au communiqué d’IRCC
Les refus de résidence permanente pour motif humanitaire ont doublé en 2020
Le 13 juillet, une demande d’accès à l’information du Nouveau Parti démocratique montre que 30 % à 70 % des demandes de résidence permanente pour motif humanitaire ont été refusées, selon la période.
Un constat qui impacte surtout les travailleurs au statut précaire, dont un grand nombre ont été des anges gardiens pendant la pandémie.
En 2019, 5 075 personnes ont été acceptées pour ces mêmes motifs, comparativement à 3 735 en 2020, alors que les demandes ont augmenté. Il apparaît dans les documents révélés que les ressortissants de certains pays comme l’Inde ou les Philippines ont plus de chances de voir leur demande refusée.
Pour accéder au communiqué de Migrant Rights Network
Pour accéder à l’article de La Presse
Un permis de travail ouvert offert aux candidats à la voie facilitée vers la résidence permanente
Le 6 mai dernier, Ottawa offrait un accès rapide à la résidence permanente à près de 90 000 dossiers. Deux mois plus tard, le 15 juillet dernier, le ministre de l’Immigration annonce que ceux qui ont présenté une demande sont éligibles à demander un permis de travail ouvert en attendant des nouvelles de leur demande.
Le gouvernement fédéral répond ainsi aux problèmes liés aux permis temporaires. Nombreux sont ceux qui ne sont pas admissibles aux mesures existantes pour prolonger ou renouveler leur statut.
Plusieurs conditions sont exigées pour être admissibles telles que posséder un permis de travail valide, être au Canada ou être employé au moment de la demande de résidence permanente.
Pour accéder au communiqué d’IRCC
Plus de 500 000 $ CAN pour intégrer les personnes éloignées du marché du travail
536 696 $ CAN seront octroyés à des acteurs de la Côte-Nord pour intégrer les personnes éloignées du marché du travail. Cet argent servira à la réalisation du projet-pilote ExplorEmploi, en partenariat avec plusieurs acteurs. Les candidats pourront explorer une profession ou un lieu de travail à travers un stage rémunéré.
Au-delà des immigrés, ce sont aussi les autres populations minoritaires et marginalisées qui sont ciblées : les jeunes, les femmes, les Autochtones ou encore les personnes handicapées.
Ce nouvel investissement intervient alors que la pénurie de main-d’œuvre se fait d’autant plus sentir. Le gouvernement compte y remédier par tous les fronts. La région Côte-Nord est justement parmi les plus touchées.
Chaque année, ce sont 50 personnes qui bénéficient de ce programme. Les employeurs qui accueillent des stagiaires peuvent bénéficier de subventions salariales après le stage.
Pour accéder au communiqué du MTESS
391 000 $ CAN pour un projet pilote de microcertification numérique
Ce sont 390 388 $ CAN qui seront octroyés sur deux ans pour le développement de la microcertification numérique. Cet argent sera versé à la Coalition des organismes communautaires.
200 entreprises et 100 organisations testeront ce projet pilote de microcertification numérique. Ce sont 60 personnes sans emploi qui en bénéficieront. La microcertification est une manière simple et rapide d’acquérir et de faire reconnaître des acquis et des compétences aux travailleurs. Les microcertificats peuvent se cumuler jusqu’à devenir un certificat.
C’est un projet de choix pour les personnes immigrantes, précise le communiqué du ministère du Travail.
Pour accéder au communiqué du MTESS
270 000 $ CAN ont été investis pour former des personnes immigrantes travaillant en santé
273 326 $ CAN ont été versés pour former 22 personnes immigrantes du milieu de la santé. Elles seront prises en charge au Centre de formation professionnelle Fierbourg à Québec et recevront la formation Soutien à la personne en milieu de vie.
La santé étant un secteur en forte demande, cet argent permettra de répondre à la crise. Il relève du Plan d’action pour la main-d’œuvre du MTESS.
Pour accéder au communiqué du MTESS
Une année record pour le Québec à l’international
En 2020-2021, plus de 3 800 activités ont été accomplies à l’international pour promouvoir les entreprises, des artistes, des institutions, des établissements d’enseignement et des secteurs québécois. Cela représente une augmentation de presque 40 % depuis deux ans.
Résultat, les entreprises québécoises ont réalisé 666,1 M$ de vente en marge de ces activités.
Parmi les actions réalisées cette dernière année, l’investissement de 23 M$ aux États-Unis ou le renforcement de la représentation des établissements d’éducation en Amérique latine.
Pour accéder au communiqué du ministère des Relations internationales (MRIF)
Un nouveau système de points pour les candidats sur Arrima
Toujours dans l’idée de mieux arrimer les besoins des entreprises à l’immigration, le MIFI a annoncé le 14 juillet 2021 un changement important dans le fonctionnement des invitations à présenter une demande de sélection permanente sur Arrima, dans le cadre du Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ).
C’est par arrêté ministériel qu’a été introduit un nouveau système de classification des déclarations d’intérêt reçues par le MIFI sur Arrima, afin de faciliter et mieux qualifier les rondes d’invitations à déposer les demandes formelles de sélection permanente. Une nouvelle grille de critères fait ainsi son apparition.
Au total, chaque candidat peut obtenir un maximum de 1 320 points. 580 d’entre eux concernent le capital humain (maîtrise du français, bilinguisme, âge, scolarité) et les 740 autres touchent les besoins du marché du travail (expérience et études au Québec, secteurs en pénurie, emploi en dehors de la métropole). Les époux et conjoints de fait permettent de gagner des points parmi ces critères.
Les personnes qui ont déclaré leur intérer à s’installer de manière permanente au Québec et qui sont intéressées à s’installer en dehors de Montréal recevront jusqu’à 380 points supplémentaires. Comparativement, les offres situées dans la métropole permettent d’obtenir 180 points.
Les secteurs en demande de main-d’œuvre sont eux aussi privilégiés.
Si deux candidats obtiennent le même nombre de points, c’est le premier à avoir présenté sa demande qui sera privilégié.
Cette grille de critère ne se substitue cependant pas à l’ancienne grille d’évaluation, au regard de laquelle les demandes de sélection permanente sont toujours soumise.
En outre, le MIFI précise qu’il ne s’agit pas d’une présélection des personnes immigrantes, et aucun document ou preuve additionnel ne leurs sont d’ailleurs réclamés au stade des déclarations d’intérêt. Une personne dont la déclaration d’intérêt atteint le maximum de points pourrait tout de même voir sa demande de sélection refusée par la suite.
Pour accéder à l’Arrêté ministériel,
Pour accéder à la liste des critères du pointage
Pour accéder au descriptif détaillé du pointage
Un bilan positif de l’intégration immigrante à Montréal
Depuis 2020, le MIFI a investi plus de 86 M$ dans plusieurs acteurs de Montréal, mais aussi 12 M$ CAN auprès de la Ville de Montréal.
Des investissements qui ont servi à la francisation, à l’accueil et à l’intégration de la population immigrante. Une centaine d’actions ont été réalisées par plus de 26 organismes. Et 265 employeurs de la Région métropolitaine de Montréal ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé par les employés du MIFI.
Parallèlement, ce sont 6 points de services du ministère qui ont été implantés, avec 12 conseillers en immigration régionale, 20 agents d’aide à l’intégration et 30 agents au service d’accueil à l’aéroport.
Pour accéder au communiqué du MIFI
Le Conseil du patronat propose 10 solutions pour réduire la pénurie de main-d’œuvre
Le 12 juillet, le Conseil du patronat a publié « la marche à suivre » pour régler la pénurie de main-d’œuvre. Elle se décline en 10 solutions rédigées par son président et chef de la direction Karl Blackburn.
Cela comprend la formation en entreprise, la rétention des travailleurs de plus de 60 ans, la reconnaissance des acquis et des compétences et bien sûr l’augmentation des seuils d’immigration, une mesure demandée depuis longtemps par le CPQ.
M. Blackburn propose aussi d’ajuster le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) aux besoins des entreprises, mais aucun détail n’est précisé.
Pour accéder au communiqué du CPQ et aux 10 solutions.
Un financement de 4,2 M$ pour soutenir la main-d’œuvre infirmière en obstétrique
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) investit 4,2 M$ CAN pour augmenter l’offre de services obstétriques. Cet argent répond au travail d’un comité national sur les effectifs infirmiers qui a débuté au printemps 2021.
Parmi cette somme, 3,5 M$ CAN serviront à financer 34 postes d’infirmières en centres hospitaliers universitaires et d’infirmières cliniciennes. Le ministère entend favoriser l’attraction et la rétention de travailleurs, mais aussi les stages.
Il sera aussi question d’augmenter le recrutement à l’international, la formation et la reconnaissance des acquis et compétences.
Tout cela, dans le but d’alléger la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine et dans les régions du Québec.