Destinés guider les consultations sur les perspectives en immigration de 2024 à 2027, prévus à l’automne prochain, le Recueil de statistiques sur l’immigration et le Cahier de consultation ont été déposés à l’Assemblée nationale, le jeudi 25 mai 2023, par la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec (MIFI), Christine Fréchette.
Le cahier de consultation présente ainsi deux scénarii : une hausse progressive des seuils d’immigration jusqu’à 60 000 nouveaux résidents permanents par année en 2027, ou un maintien de la cible actuelle, fixée à 50 000 annuellement.
Mise en œuvre
Si Québec entreprend d’augmenter les quotas d’immigration, une hausse dans l’accueil de travailleurs qualifiés est à prévoir.
Les francophones déjà établis au Québec et admis au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), volet Diplômés du Québec, ne seraient pas comptabilisés dans les 60 000 nouvelles personnes admises. Une cible annoncée qui serait donc mathématiquement dépassée.
Dans le cas d’un maintien du seuil d’immigration actuel, les 50 000 nouveaux arrivants comprendraient les admis au volet « Diplômés du Québec » du PEQ.
Potentiels bénéfices
Le premier scénario envisage de prioriser les candidats à l’immigration économique, maîtrisant déjà le français, afin d’assurer « que les personnes admises dans cette catégorie répondent aux besoins du marché du travail québécois, tout en promouvant la vitalité du français dans l’ensemble de ses régions », indique le Cahier de consultation. Il y est aussi affirmé que les francophones « affichent un taux de rétention plus élevé que ceux qui ne connaissent pas le français ».
Est également envisagée la possibilité d’arrimer le niveau de français exigé en fonction du type d’emploi occupé.
Dans ce cas de figure, le nombre d’adultes admis déclarant connaître le français passerait de 71 % en 2024 à 79 % en 2027, estime le MIFI. Le deuxième scénario, s’il est choisi, atteindrait une proportion de 77 % la même année.
L’orientation en matière d’immigration dont témoigne la première option envisagée dans le Cahier de consultation dénote effectivement avec certaines positions du gouvernement jusqu’à présent, notamment sur la baisse des seuils, promise lors de la campagne de 2018, ou encore sur le PEQ, désormais perçu comme levier économique substantiel pour la province.
Reste à voir si Québec prendra ce virage, lors des consultations prévues à l’automne prochain. Rappelons que le Canda s’est, pour sa part, fixé l’objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents par année, dès 2025, dont une proportion toujours croissante de francophones.
Photo : Adrien Olichon