Le gouvernement a annoncé aujourd’hui une série de mesures pour améliorer l’intégration des immigrants non francophones. C’est l’ensemble du système de francisation qui se trouve ainsi revalorisé, du corps enseignant aux bénéficiaires. Passage en revue des principales annonces.
Tout juste une semaine après le lancement de la plateforme Arrima, c’est au tour d’un autre volet important de l’intégration des immigrants non francophones de connaître une refonte : l’apprentissage du français, la langue officielle du Québec. Ainsi, le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, vient d’annoncer une série de mesures destinées à améliorer le système actuel de francisation de ces personnes.
Les objectifs affichés sont clairs : il s’agit d’inciter le plus grand nombre d’immigrants à apprendre le français afin d’améliorer leurs perspectives d’insertion sociale et professionnelle à long terme, ce qui doit profiter à la société québécoise dans son ensemble.
Parmi les mesures annoncées, on en retiendra particulièrement trois.
Amélioration des conditions d’accueil et d’enseignement du français
M. Jolin-Barrette a annoncé la création de 300 nouvelles classes, dans lesquelles seront dispensés des cours de francisation. Celles-ci s’ajoutent aux 880 classes existantes, portant le total à 1 180 classes, réparties entre le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) et les commissions scolaires de la province.
En outre, la réforme prévoit l’embauche de 80 enseignants supplémentaires. Une hausse de 17 % qui portera, à terme, leur nombre à 540.
Enfin, les seuils de nombre d’heures maximales ont été revus, eux aussi, à la hausse, pour passer de 1 800 à 2 200 heures, et ce pour tous les cours.
Bonification des allocations de participation et de frais de garde
Autre mesure importante destinée à inciter les immigrants à suivre des cours de francisation jusqu’à leur terme : la bonification des différentes allocations de participation et de frais de garde de ses enfants. En effet, les cours de francisation proposés par le MIDI ne sont pas seulement gratuits : ils sont rémunérés. Le montant de ces allocations varie toujours selon que la personne est inscrite à des cours à temps complet ou à temps partiel.
Ainsi, l’allocation de participation aux cours à temps complet (de 25 h à 30 h par semaine) passe de 141 $ CAN à 185 $ CAN par semaine, tandis que l’allocation de frais de garde reste inchangée : 25 $ CAN maximum par jour et par enfant ou personne handicapée à charge.
De son côté, l’allocation de frais de garde aux cours à temps partiel (4 h, 6 h, 9 h ou 12 h par semaine) est revalorisée de 7 $ CAN à 9 $ CAN par jour et par enfant ou personne handicapée à charge. Surtout, une nouvelle allocation de participation aux cours à temps partiel est créée, d’un montant de 15 $ CAN par jour.
Ouverture de l’accès aux services de francisation
Mais la mesure phare de la réforme est sans doute l’ouverture de l’accès aux services de francisation et aux allocations, sur deux terrains.
Pour commencer, il n’est plus nécessaire d’être résident permanent : l’ensemble des services et allocations sont désormais accessibles aux étudiants internationaux et aux travailleurs temporaires, ainsi qu’à leur conjoint (de fait ou époux).
Ensuite, il n’est plus demandé aux étudiants en francisation de vivre au Québec depuis 5 ans et moins : résidents permanents et temporaires sont admissibles aux cours, quelle que soit leur date d’arrivée au Québec.
Pour permettre la mise en œuvre de ces mesures, le ministre a annoncé une hausse substantielle des investissements consacrés à la francisation : 70,3 M$ CAN supplémentaires, pour un budget 2019 pour la francisation qui s’établit à 170 M$ CAN.
L’ensemble de ces mesures sont officiellement en vigueur depuis le 1 er juillet dernier.
Pour plus d’information, rendez-vous sur la page dédiée du site du MIDI, Le Succès parle français.