Le 10 juin 2024, le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a annoncé l’octroi de 750 millions de dollars au Québec pour accueillir et intégrer les demandeurs d’asile. Une annonce réalisée lors d’une rencontre avec le Premier ministre québécois, François Legault, qui réclamait pour sa part 1,056 milliard de dollars pour les services aux demandeurs d’asile entre 2021 et 2023.
En plus de cette somme, la province avait demandé en février dernier que cette population soit mieux répartie à travers le territoire canadien et que la politique d’octroi des visas soit durcie pour freiner les demandes.
En réponse à ces demandes, Justin Trudeau a annoncé :
- L’accélération du traitement des demandes par la Commission de l’immigration et du statut de réfugiés du Canada pour traiter 20 % des demandes d’asile en moins de 9 mois (aujourd’hui, l’attente est de 18 à 20 mois),
- L’aide à favoriser le déplacement volontaire des demandeurs à l’extérieur du Québec,
- L’amélioration de l’intégrité du système de visas,
- L’amélioration des renvois des étrangers interdits de territoire au Québec.
En décembre 2023, Statistique Canada révélait que 177 000 demandeurs d’asile résidaient au Québec. Comme cela a été annoncé lors du Forum des ministres en immigration, en mai dernier, Ottawa souhaite mieux répartir cette population à travers le Canada, grâce à un groupe de travail, qui devrait fournir des recommandations avant la fin du mois d’août. Un mécanisme pour organiser une meilleure répartition devrait arriver d’ici septembre.
Pour mieux contrôler les arrivées de demandeurs d’asile, Ottawa veut aussi utiliser des visas. Le traitement des permis de travail sera accéléré, réduisant le délai d’attente de 100 jours et plus à 30 jours.
D’autres mesures pour les résidents temporaires
À propos des résidents temporaires, Justin Trudeau propose d’accélérer l’octroi de permis de travail pour mieux arrimer Emploi-Québec avec Guichet-Emplois au Canada.
Ensuite, il est question d’augmenter les exigences de français pour les travailleurs relevant du Programme de mobilité internationale (PMI). Ces derniers devront prouver leurs compétences pour renouveler leur permis de travail après trois ans.
Un problème « pas réglé » selon M. Legault
François Legault estime qu’il y a encore « beaucoup, beaucoup de travail à faire » et veut toujours voir réduire de moitié le nombre de demandeurs d’asile et de résidents temporaires. La mesure pour les exigences de français ne réduit pas le nombre de résidents temporaires pour améliorer la capacité d’accueil.
Selon lui, l’immigration temporaire est totalement responsable de la pénurie de logements, à moitié responsable des problèmes de prestation de services en éducation et à un tiers responsable des difficultés dans les services de santé.
En retour, le Québec doit avoir un plan « de réduction des seuils pour les catégories gérées par la province, qui représentent la majorité de l’immigration temporaire. En décembre 2023, le Québec avait franchi la barre des 500 000 personnes immigrantes temporaires, car il n’y avait aucun seuil prévu, dont 43 % sont des travailleurs temporaires », selon Statistique Canada.
Des rencontres seront organisées régulièrement pour surveiller l’avancement de ces mesures.