Adieu hiver, bonjour printemps : la saison des sorties et des terrasses est ouverte ! Mais quand arrive l’addition, il peut être déroutant pour certains de constater qu’en plus des taxes, non incluses aux prix affichés au menu, s’ajoute le pourboire. Quand doit-on laisser un pourboire, et combien ? Faisons le tour d’une question qui sème la confusion chez les nouveaux arrivants, comme chez les Québécois eux-mêmes !
Qu’est-ce qu’un pourboire ?
Il s’agit d’un montant d’argent remis par un client à titre de gratification en échange d’un service. Il s’ajoute au salaire versé par l’employeur. Les travailleurs au pourboire comptent sur ce surplus pour compenser un salaire généralement plus bas que les autres, et obtenir des revenus plus décents. Une partie de leurs gains en pourboires doit être payée à l’impôt.
Au Québec, on a ainsi un salaire minimum à deux vitesses, selon que l’emploi est à pourboire ou non :
- Salaire horaire minimum : 15,25 $ CAN de l’heure
- Salaire horaire minimum pour emploi au pourboire : 12,20 $ CAN de l’heure
Taux en vigueur au Québec à compter du 1er mai 2023
Au Canada, le pourboire n’est pas encadré par la loi et demeure à la discrétion du client. Il s’agit toutefois d’une pratique culturelle généralisée. Les montants « suggérés » sur les factures sont basés sur des règles de savoir-vivre et sur les mœurs de la société québécoise. Or, avec la généralisation dans les commerces des options de pourboire sur les terminaux électroniques de paiement et la tendance à donner de généreux pourboires pendant la pandémie, la question du pourboire est plus ambiguë que jamais.
Qui s’attend à recevoir un pourboire ?
Emplois au pourboire
Offrir un pourboire pour ces services est une norme bien établie au Québec, à tel point qu’il est mal vu de l’omettre.
- Serveur dans un restaurant : de 15 % à 20 % de l’addition
- Serveur dans un bar : de 15 % à 20 % de l’addition ou 1 $ à 2 $ par consommation
- Livreur de restaurant : de 10 % à 15 % de la commande (minimum de 5 $)
Autres professions pour lesquelles le pourboire est recommandé
- Chauffeur de taxi : de 10 % à 15 % de la course et 1 $ à 2 $ par bagage transporté
- Entretien de la chambre d’un hôtel : entre 2 $ et 5 $ par nuitée
- Voiturier : 5 $ par voiture stationnée
- Bagagiste : 1 $ à 2 $ par bagage
- Guide touristique : 10 %
- Massothérapeute : de 5 % à 10 % du prix du massage — si le soin est prescrit ou offert dans une clinique thérapeutique, on ne laisse pas de pourboire.
- Coiffeur : de 10 % à 20 % de la facture
- Esthéticien ou esthéticienne : de 10 % à 15 % de la facture
Emplois qui ne requièrent aucun pourboire, mais pour lesquels on peut laisser un petit montant pour signifier notre appréciation, si désiré
- Commis d’un café ou d’une boulangerie
- Emballeur à l’épicerie
- Caissier d’un comptoir de restauration rapide
- Comptoir à emporter d’un restaurant
- Livreur de fleurs
- Livreur d’épicerie
- Livreur de meubles
L’épineuse question des terminaux
La popularité du paiement sans contact a transformé les habitudes en matière de pourboire. Les commerçants sont désormais en mesure de programmer des options de pourboire au choix (parfois au-delà de 15 %), et ce, même pour des services qui n’en attendent généralement pas. De plus, le fait de suggérer plusieurs options de pourboire peut donner au consommateur l’impression que le plus petit montant, généralement 10 % ou 15 %, est insuffisant et donc, l’inciter à laisser davantage.
Par ailleurs, le pourcentage de pourboire affiché sur les terminaux s’applique à l’ensemble de l’addition, alors que la convention au Québec veut que le pourboire soit calculé avant l’ajout des taxes provinciale et fédérale. Si vous tenez à respecter ce principe, vous pouvez effectuer le calcul par vous-même — en général, l’addition de la TPS et de la TVQ équivaut à 15 % avant les taxes.
En résumé, retenez que le pourboire est essentiel pour les salariés au pourboire et fortement encouragé pour témoigner de votre satisfaction après avoir reçu certains services. Cela dit, vous ne devriez jamais vous sentir coupable d’omettre un pourboire dans les commerces où la convention sociale ne prescrit pas de le faire ni d’ajouter un montant inférieur à celui suggéré sur le terminal d’un commerçant si vous jugez celui-ci excessif.
Photo : Dan Smedley