Ces dernières années ont mis en lumière l’urgence de revoir nos modèles de société, notamment en ce qui a trait à notre consommation. Regard sur quelques initiatives de plus en plus ancrées dans les mœurs du Québec.
Stratégies durables
Privilégier des matières ou des produits de qualité vaut toujours le coût dans une perspective de durabilité. Même si nous avons un pouvoir individuel en tant que citoyens, certains autres appartiennent aux instances gouvernementales. Le 5 octobre 2023, les élus du Québec ont adopté à l’unanimité la Loi contre l’obsolescence programmée afin de favoriser la durabilité, la réparabilité et l’entretien des biens. De telles actions sont nécessaires pour prolonger la vie de nos objets et réduire la quantité d’entre eux qui prennent la direction des sites d’enfouissement.
Achat en vrac
Une panoplie de commerces de produits en vrac d’alimentation, d’entretien et du quotidien permet de s’approvisionner selon ses besoins. En plus de réduire les risques de gaspillage en se limitant à ses besoins, ce mouvement permet aussi de lutter contre le suremballage, puisqu’il repose sur l’utilisation de contenants soit recyclables, soit, idéalement, réutilisables que l’on apporte soi-même.
Mode responsable
Comme ailleurs, la mode responsable a la cote au Québec, qu’il s’agisse de vêtements confectionnés localement (il existe plusieurs ateliers de quartier très en vogue) ou d’achat seconde main. Les ressources sont nombreuses : petites annonces (Kijiji, Facebook Marketplace, etc.), OBNL telles que Renaissance ou l’Armée du Salut, site de revente entre particuliers (Bon magasinage, Vinted, etc.), réseaux sociaux (Marketplace, en particulier), etc. On peut aussi organiser ou participer à un événement d’échange de vêtements entre amis ou encore, emprunter ou louer des habits pour une occasion spéciale plutôt que d’acheter un morceau qui ne sera porté qu’une seule fois.
Revalorisation 101
La revalorisation d’objets existants prend elle aussi du galon ces dernières années. Il suffit de penser à l’engouement pour tout ce qui est vintage ou à la popularité des projets DIY (Do it yourself) réalisés à partir de vieux meubles qui ont besoin d’amour. On observe aussi un intérêt grandissant pour la remise à neuf de petits appareils électroniques. Des ateliers sont d’ailleurs offerts (Les Affûtés, par exemple) pour développer des compétences manuelles (menuiserie, couture, soudure, etc.) ou pour apprendre à réparer des biens sous la supervision d’experts — et bien sûr avoir accès à tous les outils nécessaires dans un cadre sécuritaire et bienveillant.
Ode au partage
Consommer sans posséder : voilà l’idée derrière plusieurs initiatives de partage qui permettent d’emprunter à autrui ce dont on a besoin. On peut penser aux services d’autopartage (Communauto, présent dans les villes de Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières et Victoriaville) ou de vélopartage comme Bixi (Montréal) ou àVélo (Québec), ou aux plateformes de prêts de biens de type Partage Club. Cette dernière facilite les prêts entre voisins plutôt que d’acheter un objet que l’on utilise rarement : outils, articles de plein air ou de camping, articles de cuisine, électronique, outils de jardinage et d’entretien… On y trouve vraiment de tout !
Contact direct
Avec la prise de conscience du fléau écologique qu’engendre l’industrie alimentaire de masse vient le désir de savoir d’où proviennent nos aliments et de privilégier ceux produits localement, c’est-à-dire ceux qui ont peu voyagé avant de se retrouver dans notre assiette. En l’absence de réglementation nationale garantissant une totale transparence, on remarque donc un intérêt grandissant des consommateurs pour :
- Les achats directement chez un producteur ;
- Les achats dans les marchés locaux ;
- L’abonnement à un panier de fruits et légumes locaux.
Photo : Julien-Pier Bélanger