Au Québec, l’année scolaire débute fin août et se termine à la fin du mois de juin. Mais il arrive que les parents nouveaux arrivants n’aient d’autre choix que d’inscrire leurs enfants en cours d’année. Tour d’horizon des options qui s’offrent à eux !
L’école publique
Au Canada, différents systèmes scolaires cohabitent : un système public et un système privé. Le système public a l’avantage d’être non sélectif : les élèves ne sont pas sélectionnés sur dossier. De surcroît, l’école publique est gratuite pour les Canadiens, pour les résidents permanents et… pour les Français, en raison d’un accord bilatéral. Les ressortissants étrangers ne bénéficiant pas d’un statut permanent doivent quant à eux s’acquitter de frais qui varient en fonction de leur nationalité.
Dans le public, du préscolaire au secondaire, les familles dépendent d’une carte scolaire. C’est donc l’adresse des parents qui détermine l’école fréquentée par leurs enfants. Or, si les résidents permanents peuvent s’inscrire directement dans l’école de leur quartier, les résidents temporaires doivent passer par la commission scolaire. Et attention aux mauvaises surprises : « lorsque j’ai voulu inscrire mon fils en cours d’année, on m’a demandé de fournir trois preuves d’adresse. Il m’a donc fallu trouver un appartement et disposer de factures pour pouvoir entamer des démarches », explique Pauline, résidente temporaire installée à Montréal depuis 2017.
Au Québec, l’école est obligatoire à partir de 6 ans et ce, jusqu’à 16 ans. Ainsi, la commission scolaire est dans l’obligation de trouver une place aux enfants en primaire à partir de 6 ans révolus au 30 septembre de l’année scolaire en cours. Avant, il est possible d’inscrire ses enfants en préscolaire si l’enfant a 5 ans révolus au 30 septembre. Mais en cours d’année, les places peuvent être chères. « Je suis arrivée en janvier et mon fils avait 5 ans. Comme il n’y avait pas de place dans l’école de quartier, on m’a proposé une place ailleurs. Problème : à la rentrée suivante, on m’a obligée à remettre mon fils dans l’école qui correspondait à notre adresse. Il a donc dû rechanger d’école », continue Pauline.
Jusqu’à une certaine date, qui dépend de chaque commission scolaire, il est aussi possible de contourner la carte scolaire et de s’inscrire en « libre choix », s’il reste des places dans d’autres établissements scolaires. Mais si la date est passée, pas la peine d’essayer de négocier. « La commission scolaire fait rarement du cas par cas, les parents habitués à des systèmes plus flexibles doivent en avoir conscience », rappelle Pauline. Autre inconvénient : la place de l’enfant est chaque année remise en jeu. Ainsi, s’il n’y a plus de place dans son établissement, il devra retourner dans son école de quartier à la rentrée suivante.
Le système privé
Autre option pour inscrire ses enfants en cours d’année : l’école privée. Contrairement au public, les écoles privées proposent des méthodes pédagogiques variées. Ainsi, si nombre d’écoles privées appliquent les programmes québécois, d’autres, telles que les écoles françaises, proposent une pédagogie alternative.
Dans le privé, du préscolaire au secondaire, voire au collégial, l’inscription est sélective, même en cours d’année. Par exemple, au collège international Marie de France qui, comme son homologue Stanislas, dépend de l’Agence pour l’enseignement français à l‘étranger (AEFE), les candidats issus du système français sont admis sur dossier. Les autres doivent passer un examen en français et en mathématiques. Dans les deux cas, rien ne garantit l’admission.
L’école privée présente également un coût, variable d’un établissement à l’autre.
Toujours à Marie de France, les frais de scolarité sont payés en fonction du temps passé à l‘école et dépendent de l’âge de l’enfant. Ainsi, une année entière de maternelle coûte 3 744 $ CAN, quand une année en secondaire coûte 4 437 $ CAN, auxquels il faut ajouter des frais qui varient en fonction du statut des parents.
Enfin, comme dans le public, il est important de s’assurer que son enfant ait l’âge adéquat. De fait, il est très difficile et assez coûteux d’obtenir une dérogation.
L’alternative anglophone
Une alternative intéressante pour les nouveaux arrivants peut être de se tourner vers les écoles bilingues. Publics ou privés, ces établissements sont difficilement accessibles aux Québécois francophones ou aux résidents permanents, en raison de la Charte de la langue française. Mais pour les résidents temporaires ou les personnes pouvant justifier d’une forte culture anglophone, ils présentent l’intérêt d’offrir un enseignement bilingue.
Pour y entrer, il faut que la commission scolaire délivre un certificat d’admissibilité, généralement en 10 jours ouvrables (48 heures s’il y a urgence).
Prendre de l’avance
Dans tous les cas, il est recommandé aux parents de prendre de l’avance dans leurs démarches. Les pièces requises pour intégrer un établissement varient, mais la liste est souvent longue, et il n’est pas rare certaines écoles requièrent des originaux. Il serait dommage de perdre un mois pour un acte de naissance oublié dans le pays d’origine.