Rédiger son CV, trouver un emploi, le conserver… Autant de points qui occupent nécessairement l’esprit du nouvel arrivant. Mais sont-ils suffisants pour former le socle à partir duquel on peut affirmer qu’un projet d’immigration est une réussite ou un échec ? Poser la question, c’est révéler que l’employabilité ne saurait se résumer qu’à la seule question de l’emploi.
« L’approche vers une bonne intégration doit être plurielle », affirme Véronique Riel, conseillère en intégration socioprofessionnelle pour la Clé pour l’intégration au travail des immigrants (CITIM). « Un projet d’immigration, c’est magnifique, mais il est porteur de son lot de difficultés auxquelles on doit trouver des réponses stratégiques, que parfois seuls des locaux bien informés peuvent apporter ». L’arrivée se fait souvent dans une certaine effervescence positive, nourrie de changements et d’expériences nouvelles. Cette première phase de l’immigration est communément appelée « lune de miel ». Puis la réalité de l’installation et l’apparition d’un nouveau quotidien vont donner l’impression à la personne immigrante nouvellement arrivée qu’elle peut aussi connaître des difficultés. En effet, il lui faut se réapproprier de nouveaux automatismes, comprendre des codes différents, trouver un logement, un travail, s’adapter aux hivers québécois. Un véritable cocktail pouvant déboucher sur de l’anxiété, mais aussi un repli sur soi ou sur sa communauté.
C’est précisément pour éviter ce repli sur soi que la CITIM a mis en place des projets de socialisation en rapport avec la société québécoise, dont le but est l’épanouissement et la satisfaction des personnes nouvellement arrivées. De plus, l’arrimage à un emploi qui leur correspond est alors le garant de leur intégration, une clé essentielle de la réussite de leur immigration.
Objectif Intégration pour le nouvel arrivant
Qui est donc cette personne immigrante nouvellement arrivée ? Elle est au Québec depuis cinq ans et moins. Elle peut avoir un permis de travail temporaire, ouvert ou fermé, elle peut être titulaire d’un Permis Vacances-Travail (PVT), avoir la résidence permanente, ou même être en tout début de cycle dans son processus d’immigration, depuis son pays d’origine. À la CITIM, deux équipes œuvrent, l’une à l’accueillir et l’aider dans les démarches pratiques quotidiennes, l’autre à l’accompagner sur le volet professionnel.
La CITIM propose ainsi des sessions Objectif Intégration, un programme développé par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), qui se déroule en huit demi-journées ou quatre journées complètes, destiné à se familiariser avec les valeurs québécoises et aborder sereinement les spécificités de la vie courante au Québec. En rencontres individuelles, de nombreux aspects tels que l’aide pour trouver une garderie ou remplir un rapport d’impôt y sont abordés, ainsi que des démarches plus spécifiques, comme un problème d’insalubrité dans un logement par exemple. Les personnes immigrantes peuvent demander des conseils sur mesure, en fonction de leurs besoins. Les conférences survolent les valeurs de la société québécoise dont certaines demeurent étrangères, comme la réalité des autochtones. D’autres abordent davantage le volet employabilité et notamment le réseautage, si particulier au monde professionnel québécois.
Un emploi sur mesure
Élise Lalonde, conseillère en intégration socioprofessionnelle à la CITIM insiste, elle aussi, sur l’importance de considérer tous les aspects de sa vie quand on arrive au Québec, personnels comme professionnels : « On a une belle immigration et on veut que les gens utilisent leurs ressources, qu’ils se sentent chez eux et qu’ils sachent que nous prenons en compte leurs compétences à leur juste valeur ». Or, le volet professionnel ne doit rien laisser au hasard. Pour cela, la spécialiste organise des simulations d’entrevues d’embauche, pour familiariser les personnes immigrantes aux techniques québécoises. Ces dernières reçoivent une formation et des conseils, afin de définir un plan d’action personnalisé de recherche d’un emploi. L’objectif étant de motiver la personne en lui permettant de trouver chaussure à son pied sans se brader et lui permettre de vivre la vie à laquelle elle aspirait en immigrant au Québec.
L’équipe de la CITIM sera présente au Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec, qui aura lieu les 25 et 26 mai 2022 au Palais des congrès de Montréal. Retrouvez-la sur le kiosque 108.
La CITIM animera également à cette occasion une conférence intitulée Attitudes gagnantes pour réussir au Québec (25 mai 2022 à 14 h 30), ainsi qu’un atelier, intitulé Lancez-vous, osez réseauter ! (26 mai 2022 à 14 h).
Photo : Amy Hirschi
