Préscolaire : ce qu’il faut savoir sur la nouvelle plateforme d’inscription en service de garde subventionné

Mis à jour le 3 octobre 2025 : le nouveau portail entrera en opération dans les prochaines semaines.

Accéder au communiqué du ministère de la Famille.

Proposer un nouveau guichet pour attribuer les places en milieux de garde subventionnés : c’est le plan du gouvernement du Québec, dans le cadre de la Loi favorisant l’équité dans l’accès aux services de garde éducatifs à l’enfance subventionnés dispensés par les titulaires de permis, adopté le 4 juin 2025. Cette nouvelle plateforme est destinée à remplacer La Place 0-5, « l’unique guichet d’accès aux places en services de garde reconnus du Québec » depuis 2014, et vise à moderniser et à compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance au Québec.

L’objectif affiché est d’abord d’uniformiser la politique d’admission en service de garde subventionné, que celui-ci soit privé ou public — les fameux centres de la petite enfance (CPE) — et d’empêcher les milieux de garde qui reçoivent des subventions du gouvernement de réserver des places à certains enfants selon leurs propres critères d’admission, comme la religion, la culture ou la langue.

Les nouvelles priorités d’admission citées dans le projet de loi ont pour but de « favoriser l’égalité des chances, la conciliation famille-travail-études et la mixité sociale », et d’« abaisser les barrières à l’entrée dans le réseau ».

Les critères officiels de priorisation des enfants

Les enfants priorisés via les critères de la nouvelle politique d’admission nationale seront les suivants, au nombre de six : 

  • Ceux qui présentent un besoin particulier ;
  • Ceux qui vivent dans un contexte de précarité socio-économique ;
  • Ceux dont un parent est inscrit dans un établissement d’enseignement donné avec lequel le service de garde a conclu une entente ;
  • Ceux dont un parent travaille pour un employeur donné avec lequel le service de garde a conclu une entente ;
  • Ceux dont un parent réside sur le territoire d’une municipalité donnée avec laquelle le service de garde a conclu une entente ;
  • Les enfants autochtones ou ceux dont un parent est autochtone.

Un maximum de 50 % des places offertes peut être priorisé selon ces critères, le reste devant être offert à toute la population

Deux anciens critères de priorisation sont préservés : les enfants dont un ou plusieurs frère ou sœur sont déjà inscrits dans le milieu de garde, ainsi que les enfants des employés de ce service de garde.

Le cas de l’admissibilité du parent en permis de travail ouvert (PTO)

Dans une directive interne du 9 juillet 2025, la ministre de la Famille avait intimé les services de garde subventionnés du Québec de ne plus admettre les enfants dont les parents détiennent un permis de travail ouvert, et de résilier les ententes déjà conclues dans un délai de 14 jours. Devant la levée de boucliers des services de garde et des parents concernés, il a été ensuite convenu que les services apportés aux enfants déjà inscrits ne seraient finalement pas interrompus. Il semble cependant que la directive continue de s’appliquer aux nouvelles demandes d’inscription en service de garde subventionné.

Le nouveau portail d’inscription, qui se présente comme une alternative plus « équitable et transparente », apportera peut-être, justement, davantage de transparence sur ce point.

Bon à savoir : La Loi 95 concerne uniquement les garderies subventionnées en installation, et non les services de garde en milieu familial, subventionnés ou pas.

La fin de la « course à l’inscription »

En plus de la variabilité des politiques d’admission, le projet de loi veut également faire cesser la « course à l’inscription » : en effet, le rang de l’enfant sur la liste d’attribution de place ne dépendra plus de sa date d’inscription sur la plateforme, mais de sa date souhaitée d’entrée en garderie.

Plus besoin, donc, de se précipiter sur la plateforme dès la réception d’un test de grossesse positif ou une confirmation d’adoption, comme c’est le cas actuellement.

Comment la nouvelle plateforme fonctionnera-t-elle ?

Le lancement du nouveau portail est prévu pour l’automne 2025. Son accès se fera via une connexion au Service d’authentification gouvernementale. Il est d’ailleurs conseillé de se créer un compte dès maintenant si vous n’en avez pas encore sur ce service. Le gouvernement met à disposition du public une page d’information dédiée à la transition vers le nouveau portail.

D’ici son lancement du portail, La Place 0-5 demeure toutefois l’endroit où déposer et gérer les demandes de places en service de garde. Si un enfant naît d’ici là et que sa naissance a été déclarée sur La Place 0-5, la majorité des informations contenues dans le dossier familial et dans celui de l’enfant sera transférée dans la nouvelle plateforme (besoins de garde, besoins particuliers, date d’entrée souhaitée, inscriptions en service de garde, etc.). Mais pour les enfants nés après la mise en place du nouveau guichet, ou si une adoption a lieu après cette date, le dossier ne pourra pas être transféré. Il faudra alors en créer un nouveau.

Petit conseil : si vous avez déjà un compte sur le Service d’authentification gouvernementale, assurez-vous que les informations qu’il contient sont les mêmes que dans votre espace sur La Place 0-5 (nom et prénom, tels qu’inscrits sur votre carte d’assurance maladie du Québec, adresse courriel, etc.) Cela facilitera le transfert de votre dossier au moment de la mise en service du nouveau portail d’inscription aux services de garde.
En revanche, on ignore pour l’instant comment seront traités les enfants de parents de statut temporaire sur le portail, en particulier lorsque l’un des parents est titulaire d’un permis de travail ouvert — ou, plus rare, les deux.

Pour toutes les informations sur la nouvelle plateforme, annoncée pour « l’automne 2025 », rendez-vous sur le site du gouvernement du Québec.

Photo : Shutterstock

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Marie Pâris

Diplômée de l’École supérieure de journalisme de Lille (France) et formée en journalisme international à l'Université Laval à Québec, Marie est installée à Montréal depuis 2013. Elle spécialise notamment dans la culture, la gastronomie et les questions de société. En plus de travailler sur des sujets transatlantiques pour Immigrant Québec, elle écrit pour plusieurs médias à l'étranger et au Québec (Tastet, Le Devoir, Revue JEU...)
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