
Introduction
Reconnu mondialement pour ses grandes entreprises et son expertise dans le domaine de l’aérospatiale, le Québec comptait 42 915 travailleurs spécialisés dans le secteur au 1er janvier 2018, répartis dans 440 entreprises, 200 dans le secteur manufacturier et 240 dans celui du transport aérien. Un salarié québécois sur cent travaille ainsi dans le domaine, ce qui représente 47 % des effectifs du secteur aérospatial canadien. Avec ses 14,4 milliards de dollars canadiens de chiffre d’affaires annuel, le secteur de l’aérospatiale constitue un véritable moteur de croissance et de création de richesse pour l’ensemble de la province, et qui classe même le Québec au 6e rang mondial derrière les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.
Le secteur regroupe trois grandes industries : celle du transport aérien et de l’entretien des aéronefs (40 % des entreprises), l’industrie manufacturière aérospatiale (35 %) et l’industrie aéroportuaire (25 %).
Taux de chômage sectoriel
Il s’établissait à 2,6 % en 2016, un chiffre tend à fluctuer selon le niveau d’activité des entreprises. En 2017, 6 891 embauches ont été conclues au Québec. Selon un récent rapport du comité sectoriel, le secteur de l’aérospatial devra pourvoir pas moins de 28 303 postes dans les dix prochaines années, pour pallier notamment les départs à la retraite.
Les régions qui recrutent
Sans surprise, c’est dans la grande région de Montréal que l’on retrouve la majeure partie des emplois du secteur, et pour cause : 70 % de la recherche est réalisée dans la métropole, qui concentre également 58 % des emplois.
En outre, la Montérégie représente environ 21 % des emplois, les Laurentides 15 % et Laval 2,5 %. La région de Québec ne représente que 1,6 % des postes et l’ensemble du reste de la province, à peine 2 %.
Dans quel type d’entreprises ?
Dans l’aérospatiale, 7 emplois sur 10 sont pourvus dans de grandes entreprises regroupant plus de 500 employés. Cependant, les petites et moyennes entreprises (PME) affichent une croissance plus forte de postes disponibles et représentent tout de même près de 30 % de l’emploi du secteur.
Parmi les entreprises qui recrutent le plus, citons des enseignes comme Safran, TAS, DCM, Bell Helicopter, P3, Akka, Bombardier, Hutchinson, CAE, Pratt & Whitney Canada, Mecear America, AV&R, AAA Canada, Alta Precision ou encore Avianor.
Les domaines d’activité qui emploient le plus
Entre 2016 et 2018, les domaines qui ont connu la plus forte croissance en nombre d’emplois sont ceux des logiciels/simulateurs (+13,2 %) et des études/concept/design (+11,6 %).
Les secteurs de la maintenance et réparation, de la fabrication spécialisée et des fonderies ont, quant à eux, tous les trois affiché une hausse de 10,8 %.
Au sein des PME, la majeure partie des salariés travaillent en usinage/fabrication/programmation (26 %), en fabrication spécialisée (9,5 %), en traitement de surface/peinture/grenaillage (9 %) et en découpe/essais et contrôle/prototypage rapide et autres (7,5 %).
Les métiers les plus en demande
Les salaires sont exprimés en taux horaire brut moyen :
- Machiniste — Vérificateur d’usinage et d’outillage : 22,50 $ CAN
- Monteur d’aéronefs — Contrôleur de montage d’aéronefs : 29,58 $ CAN
- Technicien en génie mécanique : 26,37 $ CAN
- Spécialiste électricien et électronicien : 41,83 $ CAN
- Spécialiste en fabrication — Spécialiste d’industrie et de fabrication : 35 $ CAN
- Spécialiste en aérospatiale, aussi appelé spécialiste en contraintes des matériaux, en aérodynamique, en analyse de systèmes et en matériaux et procédés : 44,71 $ CAN
- Spécialiste informaticien — Spécialiste en logiciel — Spécialiste des systèmes embarqués : 42,31 $ CAN
- Ébénisterie : 19 $ CAN
Ressources
- Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale au Québec (CAMAQ)
- Aéro Montréal : la grappe aérospatiale du Québec
- Association québécoise du transport aérien (AQTA)
Et au niveau fédéral :
- Association du transport aérien du Canada (ATAC)
- Conseil canadien de l’aviation et de l’aérospatiale (CCAA)
- Canadian Business Aviation Association (CBAA)
- Women in Aerospace Canada (WIA-Canada)
Formations
Autre ressource incontournable : la plateforme d’information AéroPortail, créée à l’initiative d’Aéro Montréal. Celle-ci recense notamment un grand nombre de formations, classées par niveau d’études, y compris en perfectionnement, en formation continue et à distance, ainsi que par métier :
- Vers les formations secondaires professionnelles (DEP et ASP)
- Vers les formations collégiales techniques (AEC et DEC)
- Vers les formations universitaires
La grappe aérospatiale du Québec a d’ailleurs conçu AéroFormation, un « point de ralliement pour la formation continue en aérospatiale », en partenariat avec l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (ÉMAM), l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA), le Centre aérospatial de perfectionnement (École de technologie supérieure et Université McGill), et en collaboration avec Emploi-Québec de l’Île-de-Montréal et le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale (CAMAQ).
D’autres programmes spécifiques sont également accessibles à tous les niveaux de formation, par exemple :
Matériaux
Centre de développement des composites du Québec (CDCQ) du Cégep de Saint-Jérôme
Centre de métallurgie du Québec (CMQ), Trois-Rivières et Montréal : Offre des cours en grenaillage, en soudage ou encore en métallurgie
Logistique et exploitation de services aériens
Cégep André-Laurendeau, Montréal : Techniques de la logistique du transport et Technologie de l’électronique industrielle
Collège de Bois-de-Boulogne, Montréal : Programme en approvisionnement ; Projet OHRACIO Aéro, qui vise la reconnaissance des acquis et l’optimisation des compétences des gestionnaires de l’industrie de l’aéronautique.
Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC), Québec : Programme en régulation de vol
Centre du savoir sur mesure de l’UQAC (CESAM), Dorval : Programme en gestion du transport aérien
Pilotage
Centre québécois de formation aéronautique (CQFA) : École de pilotage, présente dans plusieurs villes (collégial et de formation continue)
Centre d’excellence sur les drones (CED)
À noter que certaines entreprises possèdent leur propre centre de formation.