La crise de l’habitation frappe fort sur la planète, et le Québec ne fait pas exception. Le taux d’inoccupation des logements locatifs au Canada a chuté à 1,5 % en 2023, selon le rapport sur le marché locatif de 2024 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Le phénomène touche autant les centres urbains que les régions. Cela a pour effet de faire grimper le coût des loyers locatifs. À titre indicatif, le prix moyen mensuel demandé pour un logement locatif au Canada s’élève à 2 193 $ CAN depuis février 2024, selon des données publiées par Rentals.ca et Urbanation, soit une hausse de 10,5 % en un an.
Recherche : le plus tôt est le mieux
La première étape consiste à définir vos critères : budget, taille du logement désirée, ville ou municipalité ciblée, etc. La SCHL conseille de consacrer un maximum de 30 % de ses revenus (avant impôt) aux frais d’habitation. Il est suggéré de commencer la recherche le plus tôt possible, idéalement avant votre arrivée en sol québécois — ne serait-ce que pour vous familiariser avec les quartiers, le type d’habitations, le prix moyen des loyers pour le type de logement que vous envisagez, etc..
Voici quelques pistes pour vous lancer :
- Parler de votre projet à des connaissances du Québec, le cas échéant. Le bouche-à-oreille peut réserver de bonnes surprises.
- Rejoindre des groupes Facebook de recherche de logement dans la région ciblée. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez publier une annonce, en vous présentant et en précisant vos critères.
- Consulter les sites de petites annonces en ligne, comme Kijiji, LesPAC ou Facebook Marketplace.
- S’inscrire au service d’intégration Accompagnement Québec. Pour pourriez obtenir l’accompagnement d’une agente ou d’un agent pour vous aider dans votre démarche.
- Une fois sur place, explorer le ou les secteurs ciblés en quête des loyers qui arborent une affiche « À louer » et qui sont peut-être absents du marché sur le Web.
- Interroger votre employeur pour des conseils ou des pistes.
Les étapes de la location
Le processus est enclenché à partir du moment où vous visitez le logement (en présentiel ou virtuellement). Pour ce faire, il est conseillé de regarder régulièrement les annonces pour tenter d’être le premier à manifester votre intérêt au locateur. Cela dit, les propriétaires ont le champ libre quant au choix du locataire : ils peuvent privilégier la méthode « premier arrivé, premier servi », ou bien sélectionner la personne pratiquement comme bon leur semble.
Ils ont d’ailleurs le droit d’exiger de vous plusieurs informations, comme votre revenu, votre employeur, le nombre d’occupants, la présence d’animaux ou de fumeur, une autorisation écrite pour faire une enquête de crédit ou les références du propriétaire précédent. Vous venez d’arriver et êtes dans l’impossibilité de vous soumettre à une enquête de crédit ? Vous pouvez proposer de payer le premier et le dernier loyer à la signature du bail pour prouver votre bonne foi.
Un propriétaire refuse de vous louer un logement en raison de votre origine ethnique, de votre couleur, de votre religion, de la présence d’enfant(s) ou autre ? Au Québec, il est interdit de refuser un locataire en se basant sur de tels motifs — même s’ils ne sont évidemment jamais exprimés ouvertement en votre présence. Si vous êtes — ou pensez être — victime de discrimination, vous pouvez communiquer avec le Tribunal administratif du logement du Québec ou avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ).
Les pièges à éviter
- Au Québec, il est courant d’exiger du futur locataire qu’il paie le premier loyer le jour de la signature du bail. Cependant, si on vous demande de payer avant la signature (avant ou pendant la visite pour « réserver » le logement), méfiez-vous : vous pourriez ne plus revoir la couleur de cet argent. De nombreuses fraudes liées à la location ont été rapportées ces dernières années.
- Un propriétaire réclame une caution ou un dépôt de garantie pour une absence d’enquête de crédit, pour la présence d’un animal de compagnie, ou pour toute autre raison ? Sachez qu’au Québec, il est illégal d’exiger de vous ce genre de versement, bien que certains en demandent.
- Vous payez votre loyer en argent comptant ? Pensez à demander une preuve de paiement écrite.
Le propriétaire d’un immeuble de moins de 5 ans peut augmenter le prix du loyer sans restriction lors du renouvellement du bail. Vous aurez le choix d’accepter la hausse, de la négocier ou de la refuser. En cas de refus, vous devez quitter le logement à la fin du bail. Pour un immeuble de plus de 5 ans, vous pouvez négocier une augmentation jugée abusive ou la refuser. Dans ce dernier cas, vous êtes en droit de rester dans le logement (le bail sera automatiquement renouvelé). Par contre, le propriétaire pourra ouvrir un dossier au Tribunal administratif du logement (TAL).
À propos de Raphaële St-Laurent Pelletier
Diplômée en rédaction professionnelle et en études littéraires à l’Université Laval, Raphaële cumule plus de 10 ans d’expérience en rédaction pour différents magazines et pour le Web. Elle manifeste un vif intérêt pour les arts et la culture, qui comblent en grande partie ses temps libres!
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