Vous voilà nouvel arrivant dans votre emploi tout neuf à Québec. Si cela n’a pas été très difficile de trouver du travail, voici quelques petites astuces pour le conserver dans les meilleures conditions.
Quand les malentendus culturels s’installent …
Lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, on a beau s’y être préparé, avoir lu sur le sujet et compulsé des forums de discussion, rien ne nous prépare vraiment à la réalité du monde du travail. Cet emploi pour lequel vous pensiez avoir donné le meilleur de vous-même, mais duquel on vous a quand même poliment remercié. Fatna Chater, responsable de la formation et de la gestion de la diversité culturelle en milieu du travail, est catégorique : « Le mode de communication est différent, la plupart des cas de congédiements des nouveaux arrivants est le résultat de malentendus culturels et non pas d’un manque de compétences». La question de la gestion du temps de travail, qui diffère tant selon les pays, est un bon exemple de source potentielle de ces quiproquos.
Ainsi, on trouve d’un côté des nouveaux arrivants, souvent des professionnels aguerris, qui auront besoin de quelques clés pour se familiariser avec les concepts du monde du travail québécois ; de l’autre, des employeurs qui doivent faire face à autant de cultures hétéroclites qu’ils ont d’employés immigrants. Deux parties qui gagnent à être épaulées par des organismes comme le SOIT, qui dispensent des outils de compréhension commune et un objectif simple : une rencontre qui soit fructueuse à tous.
Une nouvelle culture de travail à intégrer
N’hésitez pas à poser des questions quand cela est nécessaire. A contrario, si vous affichez une certaine autonomie et cherchez des solutions sans consulter vos collaborateurs, et certains pourront y voir une forme d’arrogance. Une autre particularité qui surprend les nouveaux arrivants est le système de hiérarchie ou plutôt… son absence. Attention quand même ! Ce n’est pas parce que tout le monde est traité sur un pied d’égalité et que le tutoiement est la norme que vous pouvez tout vous permettre avec vos collègues et supérieurs. Par exemple, prenez la tournée des collègues, chaque matin. Si vous pensez leur manifester ainsi votre attention, sachez que c’est une habitude qu’il s’agira d’adapter à votre environnement de travail. Il ne s’agit, bien sûr, pas de filer directement à votre bureau tête baissée, sans saluer votre entourage ; mais il faut comprendre la notion de « bulle » propre au Québec, c’est-à-dire le respect de l’espace privé de l’autre. Vous voulez sociabiliser ? Passez la tête dans l’entrebâillement de la porte pour un bref « allo » mais n’y entrez que si l’on vous y invite.
Observer et apprendre
L’intégration est là où vous ne l’attendez probablement pas, comme dans les 5 à 7 que vous refusez parce que vous n’avez pas envie de prolonger la journée de travail. C’est pourtant là que vous pourrez comprendre bien des subtilités ou dissiper des malentendus qui se seraient installés, d’un côté comme de l’autre. D’autant que ne pas participer à la vie de l’entreprise peut s’apparenter à une absence d’intérêt ou une forme de condescendance. S’adapter est un véritable travail d’investissement. Le conseil de Fatna Chater va dans ce sens : « Pour réussir sa vie professionnelle au Québec il y a trois ingrédients magiques : se préparer, se préparer et se préparer ». En se faisant aider par un accompagnateur, en rencontrant d’autres personnes de cultures différentes et confrontées aux mêmes difficultés que vous et enfin en parcourant les réseaux qui sont en lien avec votre travail !
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Si vous avez décidé de vous établir dans la ville de Québec ou dans ses environs, sachez que vous pouvez vous faire aider que ce soit à titre personnel ou dans votre recherche d’emploi par le SOIT (service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail), qui vous proposera un entretien avec un conseiller et vous guidera dans cette démarche.
(L’usage du masculin a pour but d’alléger le texte sans préjudice pour la forme féminine.)