La recherche d’emploi a des spécificités propres à la culture locale, qu’il faut connaître et apprivoiser avant de se lancer dans la course.
On ne le répétera jamais assez : vous êtes en Amérique du Nord malgré la dominance linguistique française. Il faut apprendre à rédiger un nouveau CV, comprendre les subtilités du réseautage et du mentorat et ne pas hésiter à se faire aider. Ce que Laëtita Métreau et Jérôme Dieval ont expérimenté.
Un métier très spécial
Docteure en Sciences Archéologiques, spécialisée en archéométrie, Laetitia Métreau admet elle-même dans un grand éclat de rire que son diplôme n’est pas très banal… En 2013 elle arrive dans la ville de Québec, avec comme seuls bagages une résidence permanente et l’amour de la belle province.
La jeune femme fait le point : « J’avais un contrat à temps partiel dans une galerie d’art, sur le point de se terminer et je travaillais en même temps comme consultante pour un projet à durée déterminée. Je souhaitais sortir de la situation de précarité et d’insécurité dans laquelle je me trouvais depuis mon arrivée au Québec ». Après une recherche infructueuse, elle rencontre une conseillère en emploi qui lui prodiguera les recommandations nécessaires pour la guider dans sa recherche. D’abord en refondant son CV pour qu’il soit plus raccord avec le milieu québécois, ensuite en la mettant en contact avec une conseillère en orientation et en lui proposant un service de mentorat. Elle débute alors sa première rencontre et raconte amusée : « mon mentor m’a demandé si j’étais ok avec l’envoi de mon cv à son réseau. C’était un lundi, deux semaines après, une vendredi une conservatrice m’appelait, le lundi je passais mon entretien, et le mercredi j’étais embauchée ! ». Elle rajoute qu’elle n’a pas même pas eu le temps de mener le projet de mentorat à son terme, ce qui ne l’empêche pas d’être ravie !
Une spécification nécessaire
Des séjours de plus en plus longs à Québec ont convaincu Jérôme DIEVAL, sa conjointe et … leurs bébés, qu’ils voulaient vivre dans cette ville au charme si particulier. Arrivé en novembre 2016, ce père de famille a mis … huit jours à trouver un emploi à partir du moment où il a commencé à chercher sérieusement. Pourtant c’était loin d’être gagné. Expert en sinistres dans les accidents automobiles en France, il ne peut exercer son métier ici qu’avec un certificat délivré par les autorités financières du Québec. Il faut compter environ quatre à six mois pour l’obtenir. C’est beaucoup trop long quand on a une famille à charge. Jérôme s’est inscrit à un atelier de recherche d’emploi, sur une durée de dix jours. Il ne tarit pas d’éloges sur la prise en charge : « C’est bien simple, j’ai décroché un entretien à l’issue du quatrième appel, mais il est évident pour moi que j’ai trouvé mon poste grâce à la prise en charge qui a été faite. J’avais passé des entretiens simulés, qui étaient filmés pour que je puisse voir comment je me comportais. Je n’étais pas à l’aise au début mais j’ai trouvé cela très pertinent ». Il s’est senti épaulé : « Toutes les questions qui m’ont été posées lors de mon entretien l’avaient été au préalable pendant ma préparation en atelier. ». Jérôme rajoute qu’il a été guidé vers un établissement financier qui a un pôle assurances. Voilà de quoi lui permettre d’exercer son métier d’origine dans quelques temps !
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Si vous avez décidé de vous établir dans la ville de Québec ou dans ses environs, sachez que vous pouvez vous faire aider dans votre recherche d’emploi par le SOIT (service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail), qui vous proposera un entretien avec un conseiller et vous guidera dans cette démarche.
(L’usage du masculin a pour but d’alléger le texte sans préjudice pour la forme féminine.)