Dans le prolongement des annonces du 27 octobre 2023, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a présenté une série de décisions visant à mieux prendre en compte le contexte socio-économique dans la sélection et l’accueil des étudiants étrangers.
La tendance n’est pas propre au Canada : le coût de la vie a augmenté ces dernières années, et l’accès à un logement décent et abordable s’est sensiblement compliqué.
Les mesures, annoncées le 7 décembre 2023, entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2024, vont porter sur deux fronts essentiels :
- des attentes relevées en matière de capacité financière pour accéder au statut d’étudiant étranger ;
- le maintien de mesures exceptionnelles pour donner les moyens aux étudiants d’assumer plus sereinement leurs dépenses du quotidien durant leurs études.
Mieux préparer les étudiants au coût de la vie
Le premier point sur lequel les autorités ont souhaité marquer le coup est, logiquement, celui de leur capacité financière au moment de prétendre accéder au statut d’étudiant étranger.
La preuve de capacité financière, c’est la démonstration que l’on dispose d’un capital suffisant pour subvenir à ses besoins essentiels les premiers mois suivant son arrivée, en attendant par exemple de trouver une source de revenus sur place. Elle n’est pas propre aux étudiants. Elle est aussi exigée des travailleurs temporaires. Or, le capital disponible exigé des étudiants n’a pas été revalorisé depuis… plus de 20 ans. De quoi nourrir quelques (mauvaises) surprises pour certains, convaincus que 10 000 $ CAN seront suffisants pour se loger, se nourrir, se vêtir, se déplacer, payer ses factures…
Dans le contexte inflationniste et de rareté de logement que l’on connaît, une revalorisation de ce montant était due. Au 1er janvier 2024, un étudiant seul devra prouver qu’il dispose de la somme de 20 635 $ CAN. Une somme qui sera rehaussée s’il est accompagné d’une personne conjointe, ou encore d’enfants à charge ; une somme qui sera aussi revalorisée chaque année, en fonction du seuil de faible revenu.
Donner aux étudiants les moyens de subvenir à leurs besoins
En parallèle, IRCC a décidé de reconsidérer trois mesures temporaires, destinées à donner aux étudiants les moyens de subvenir à leurs besoins du mieux de leur capacité.
Pour commencer, la politique autorisant les étudiants étrangers à travailler plus de 20 heures par semaine hors campus restera en vigueur jusqu’au 30 avril 2024.
Ensuite, la mesure qui permet aux étudiants de comptabiliser le temps passé à étudier en ligne dans le décompte du temps nécessaire à l’obtention d’un permis de travail postdiplôme (PTPD), dès lors que plus de 50 % du programme est suivi en personne, est maintenue pour les étudiants qui entament leurs études avant le 1er septembre 2024.
Enfin, la mesure permettant aux titulaires d’un PTPD d’accéder à un permis de travail supplémentaire de 18 mois à l’expiration de leur permis initial permet à ceux-ci de présenter une demande jusqu’au 31 décembre 2023. Elle prendra fin après cette date.
Ces annonces d’IRCC sont, bien sûr, à considérer à la lumière de la hausse à venir des droits de scolarité actée par le gouvernement du Québec pour les étudiants étrangers et canadiens hors Québec, et qui nous font dire, à n’en pas douter, que le casse-tête financier des étudiants étrangers au Québec ne fait que commencer.
Pour accéder au communiqué d’IRCC.
Photo : Tim Gouw