Les ministres responsables de l’immigration ont entamé leurs planifications 2025-2027

Le 10 mai 2024, les ministres responsables de l’immigration au Canada se sont réunis dans le cadre de leur traditionnel Forum annuel (FMRI). L’objectif de cette rencontre : la planification des niveaux d’immigration 2025-2027.

Cette année, après des débats sur la capacité d’accueil du pays et des provinces, notamment au Québec, les ministres ont porté la discussion sur l’apport économique et social des personnes immigrantes et des niveaux d’accueil. Au sujet de la capacité d’accueil, elle doit être pensée en fonction de la « disponibilité de services publics efficaces ».

Exceptionnellement, la ministre québécoise de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, a pu participer à la rencontre. Les sujets doivent être pensés à travers une meilleure collaboration entre toutes les provinces, les territoires et le fédéral.

La place de l’immigration temporaire

Concernant les résidents permanents, dont l’accueil a été largement discuté ces derniers mois, les ministres ont rappelé leur « rôle important » au pays et qu’une réduction de leur accueil doit être pensée « de manière stratégique » pour tenir compte des besoins régionaux de main-d’œuvre. On rappelle l’intention des autorités de réduire la part de résidents temporaires à 5 % de la population totale canadienne, c’est-à-dire la part des résidents comprenant les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants étrangers, les demandeurs d’asile et les personnes qui arrivent par voie humanitaire.

Pour la première fois cette année, les résidents temporaires seront inscrits à la planification annuelle des niveaux d’immigration.

L’accueil et l’asile

La tradition d’accueil du Canada a été rappelée, notamment à propos de l’asile pour offrir protection aux personnes dans le besoin, mais en concertation avec les provinces et territoires pour garantir l’accès aux logements. Il a été rappelé que le Québec et l’Ontario subissent une pression « démesurée » de demande d’asile.

En outre, le ministre Miller a annoncé qu’un cadre fédéral de réponse aux crises humanitaires était en cours d’élaboration.

Les programmes des provinces

Les ministres veulent mettre l’accent sur les programmes des provinces, qui sont bénéfiques et ont un « rôle crucial » pour les provinces et les territoires. Ils demandent ainsi que les niveaux d’allocation pour 2024 soient augmentés.

Des sujets en chantier

À la suite de cette rencontre, le ministre fédéral Marc Miller a déclaré que stabiliser l’immigration « nécessitera des décisions difficiles » et que plusieurs choses seront réalisées :

  • Les résidents temporaires seront inclus dans la planification des niveaux d’immigration pour répondre aux besoins de main-d’œuvre, mais leur nombre sera réduit ;
  • L’immigration francophone sera renforcée partout au Canada où le français est minoritaire ;
  • Le Canada souhaite recevoir « un nombre durable d’étudiants étrangers »,
  • Une table de coordination sera créée pour mieux accueillir les demandeurs d’asile.

L’épineuse question des données disponibles pour comprendre l’immigration

On le sait, l’un des enjeux des politiques publiques à mener et de la prise de décisions fondées et cohérentes repose sur la capacité à pouvoir compter sur des données fiables et les plus complètes possibles. Or, il faut reconnaître que l’on associe rarement les termes « immigration » et « données fiables ».

C’est ainsi que les provinces et territoires devront fournir aux autorités fédérales l’ensemble des données en leur possession qui concernent les résidents temporaires, de même que le taux de transition entre résidence temporaire et permanente pour mieux penser la capacité d’accueil et répondre aux besoins économiques.

À voir, bien sûr, dans quelle mesure les provinces et territoires disposent eux-mêmes de telles données, et selon quel degré de fiabilité.

Pour accéder à la déclaration du ministre Miller et au communiqué de presse.

Photo : Nathan Dumlao

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Marine Caleb

Journaliste indépendante, Marine Caleb vit entre Marseille et Tripoli au Liban. Elle se spécialise dans la migration et les droits des femmes et écrit pour divers médias canadiens, français et du Swana. Ayant vécu de nombreuses années au Québec, elle dirige le magazine des journalistes du Québec, Le Trente.
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