Une intervenante travaillant auprès des personnes immigrantes racontait récemment cette anecdote d’un jeune homme rencontré à bord d’un avion. L’air nerveux, il venait entreprendre une nouvelle vie au Québec. Il lui confiait avoir des amis qui allaient l’aider à trouver un emploi rapidement. En discutant avec lui, elle comprit que le jeune homme avait une expérience très pertinente dans le domaine de l’aéronautique, mais que son empressement allait lui faire perdre le « focus » sur cette précieuse expertise.
Non à un emploi « alimentaire » !
Car occuper un emploi « alimentaire », à long terme, est une perspective peu reluisante : non seulement la personne se retrouve dans un emploi qui ne lui convient pas, mais l’on se prive collectivement de son talent, d’une main-d’œuvre qualifiée et d’une expertise nécessaire. Pour entreprendre des démarches qui sont en continuité avec la vie professionnelle du pays d’origine, des organismes d’aide aux immigrants (CSAI, l’Hirondelle, …) aident les personnes immigrantes à cibler des avenues intéressantes pour les aider à demeurer dans leur domaine. Parfois, cela requiert d’entreprendre des études qui permettent d’obtenir rapidement un diplôme et une expérience québécoise.
Des options…
Les Attestations d’études collégiales (AEC)
Des diplômes courts comme les Attestations d’études collégiales (AEC) vous permettent de travailler rapidement comme technicien dans votre domaine. Par exemple, pour les ingénieurs ou les personnes ayant travaillé dans le domaine du génie civil dans leur pays d’origine : une formation s’intitulant Inspection contrôle de qualité d’ouvrages routiers et municipaux permet, dans un délai d’environ un an, d’obtenir un diplôme et une expérience de travail dans son domaine professionnel. De quoi entamer sa recherche d’emploi avec confiance. Dans cette AEC, les futurs diplômés exercent des tâches de niveau technique dans des laboratoires de sols et matériaux et dans des entreprises réalisant des projets de construction routiers ou municipaux. Ils ont la possibilité de travailler dans des organisations publiques ou parapubliques œuvrant dans secteur de la construction civile ou de l’entretien des infrastructures. Il en est de même pour une AEC offerte en architecture (Architecture et construction de bâtiments), spécialement conçue pour répondre aux besoins d’une personne immigrante ayant travaillé dans ce domaine dans son pays et souhaitant poursuivre dans cette voie au Québec.
La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC)
Par ailleurs, les AEC ne sont pas la seule voie à suivre. Pour d’autres personnes, entreprendre une démarche de Reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) sera une avenue intéressante permettant de ne pas avoir à refaire l’intégralité d’une formation. On met l’énergie à compléter les lacunes, à adapter son expérience et ses connaissances aux réalités du Québec. Les avantages sont nombreux : diplômer rapidement, réseauter et intégrer un milieu de travail pour acquérir une expérience de travail. Des démarches RAC sont disponibles dans plusieurs domaines dont la comptabilité, la bureautique, le transport et la logistique.