À l’automne, c’est tout le Québec qui vit au rythme de la pomme. Omniprésente, du marché à l’assiette et souvent jusque dans son verre, elle consitue au moins une bonne raison de se réjouir des jours plus frais. Et pour cause, derrière le fruit se cache un art de vivre québécois dont on n’a aucune raison de se priver. Un seul mot d’ordre : tous au verger !
Elles s’appellent Cortland, Lobo, Empire, Spartan ou encore McIntosh, et elles prennent d’assaut les étals des marchés dès le mois de septembre et, pour certaines, tout l’hiver : au total, ce sont plus de 12 variétés de pommes qui poussent au Québec. Une spécialité dont la province n’est pas peu fière et que chacun célèbre à sa manière ; plus encore : un fruit, en apparence commun, devenu emblématique d’un certain art de vivre.
L’auto-cueillette, une tendance devenue culturelle
Une chose est certaine : l’arrivée de l’automne marque, pour beaucoup de Québécois, le deuil d’un été passé trop vite. Parmi les activités favorables à une transition douce vers l’hiver, l’auto-cueillette des pommes jouit d’une place particulière, l’occasion de s’offrir une escapade plein air ludique en famille ou entre amis au milieu des couleurs et de faire le plein, à moindre frais, d’un fruit qui agrémentera tous les plats de saison – en particulier pour l’Action de grâce.
Beaucoup de producteurs de pommes du Québec ouvrent leurs vergers à l’auto cueillette. La bonne nouvelle est que les vergers abondent sur l’ensemble du territoire, et sont facilement accessibles depuis les principales agglomérations de la province. Ainsi, si vous vivez à Montréal et que vous prenez la route d’Oka, vous pourrez constater la présence de vergers tous les trois kilomètres, et il en ira de même si vous optez pour le Sud de l’Île. Mais le plus simple reste encore de faire sa propre sélection en consultant la carte officielle des vergers ouverts à l’auto-cueillette. Informez-vous notamment sur les variétés de pommes produites sur les différentes propriétés, qui peuvent fortement varier. Certaines seront meilleures cuisinées, d’autres pressées, même si toutes pourront être dégustées directement sur place !
Au moment de vous rendre au verger, vous avez le choix d’apporter vos propres contenant ou de vous procurer des sacs, directement chez le producteur. Il vous en coûtera généralement une quinzaine de dollars par sac, en fonction de la contenance – et donc de la récolte que vous projetez. N’hésitez pas à solliciter le personnel : leurs conseils pourront s’avérer précieux pour vous y retrouver entre les variétés de pommes et obtenir des conseils pour la cueillette. Grimper aux arbres sur une échelle de bois peut s’avérer plus technique qu’il n’y paraît !
Des produits dérivés de la pomme
Beaucoup de propriétaires traitent leurs pommes directement à la propriété et nous font découvrir une gamme toujours plus variée de produits dérivés à consommer ou acheter sur place. Certains proposent même des services de restauration autour de la pomme, en plus de leur mini-marché sur site. Et il se trouve que la pomme est à l’origine de nombreux produits dont le Québec s’est fait une véritable spécialité.
C’est le cas du jus de pomme, par exemple. Fraîchement pressées, certaines variétés de pommes, comme la McIntosh, révèlent des arômes savoureux et étonnants. Pour le cidre, autre boisson signature de la province, on utilise généralement l’Empire ou encore la Russett. Et puisque l’on parle de cidre, citons bien sûr un autre nectar populaire dont le Québec a le secret : le cidre de glace, issu de la fermentation d’un jus de pommes surmaturées, dont les sucres ont été concentrés par l’action naturelle du froid. Le résultat : des notes originales de poires, d’agrumes et de miel. Un breuvage tout indiqué pour accompagner fromages et desserts.
Mais le fruit de votre cueillette trouvera dans vos cuisines une quantité d’autres emplois, peut-être plus accessibles mais non moins traditionnels. C’est ainsi que l’aventure se poursuivra au-delà du verger autour de compotes, beurres, beignets, muffins, sans oublier l’incomparable croustade. L’occasion, en tout cas, de s’essayer en famille à quelques recettes typiquement québécoises…
Bonne cueillette !