Le Canada, lui, recule au 18e rang des peuples les plus heureux alors que le Québec se tient au 6e rang avec un indice de bonheur de 7,30 sur 10 (une information spécifique obtenue par La Presse auprès des chercheurs). En 2025, la thématique est axée sur le partage et la bienveillance alors qu’en 2018, elle portait sur le bonheur des immigrants. « Ils avaient déterminé qu’en général, la satisfaction de vie des personnes migrantes converge avec celle des populations du pays local. Cela a été soulevé dans d’autres recherches et ils arrivent à des conclusions semblables », résume Nathalie Guay, directrice de l’Observatoire québécois des inégalités. Autre observation des chercheurs qui semble évidente, mais qu’il importe de rappeler : dans un pays plus accueillant, les immigrants sont plus heureux.
Et qu’est-ce qui fait le bonheur des Québécois ? Ils bénéficient notamment d’un filet social important, qui les soutient en cas d’imprévu, comme la maladie, la perte d’un emploi ou encore l’agrandissement de la famille.
Des bases solides
Voici quelques-uns d’entre eux :
- Un régime de santé et une assurance médicaments universels ;
- Des services de garde à l’enfance subventionnés ;
- L’école publique gratuite pour les moins de 18 ans ;
- Un congé parental à partager entre les deux parents, en plus des congés maternité et paternité ;
- Une assurance-emploi ;
- Un Programme d’aide sociale et un Programme de solidarité sociale.
Protège-t-il tout le monde, même les personnes migrantes ?
Les personnes immigrantes ont-elles accès à toutes ces mesures sociales ? La réponse est non. Tout dépend de leur statut. Éducaloi a publié en avril 2025 un document présentant les mesures sociales auxquelles chaque statut donne droit.
Par exemple, un résident permanent a droit à l’assurance-maladie de la Régie de l’assurance-médicaments du Québec (RAMQ), à l’aide sociale, à l’allocation pour enfants, au logement social, et au service de garde subventionné alors que pour les résidents temporaires, il y a des exceptions. Par exemple, seuls certains travailleurs temporaires et certains étudiants étrangers ont accès à la RAMQ, tandis que d’autres doivent souscrire une assurance privée durant leur séjour, en fonction de critères comme leur pays d’origine ou encore la nature de leur permis de travail.
« Les groupes communautaires jouent un rôle très important d’accueil des personnes migrantes, de les orienter vers les ressources adéquates. »
Nathalie Guay
Et même si la personne immigrante a accès à certaines mesures sociales, des obstacles peuvent diminuer l’accès aux ressources comme la barrière de la langue, la méconnaissance des ressources, le manque d’information, note Nathalie Guay.
Bien qu’ils ne combattent pas l’insécurité alimentaire ni la crise du logement, l’entraide et les contacts avec les autres sont aussi des sources de bonheur. Comme on peut le lire dans le Rapport mondial sur le bonheur, notre bien-être dépend aussi de notre perception de la bienveillance des autres, ainsi que de leur bienveillance réelle.
Photo : Mads Schmidt