L’arrivée au Québec s’accompagne, pour les personnes immigrantes, de nombreux défis face auxquels elles doivent faire preuve d’adaptation. L’accès à un emploi qualifié dans leur domaine de formation ou d’expérience figure parmi les défis les plus importants, notamment si celui-ci dépend d’un Ordre professionnel.
Au Québec, pas moins de 55 professions sont régies par 46 Ordres, dont le rôle est de contrôler l’exercice desdites professions, dans l’intérêt du public. Pour les nouveaux arrivants qui ont fait leurs études à l’étranger, il faut alors faire reconnaître leurs acquis, leurs compétences et, par extension, le diplôme qu’ils ont obtenu à l’extérieur du Québec. Cette tâche peut sembler décourageante à certains égards, car elle va requérir du temps et des fonds — ne serait-ce que pour la première étape d’étude du dossier. Or, tous les nouveaux arrivants n’ont pas la chance de disposer des ressources nécessaires pour y parvenir.
Financer sa demande de reconnaissance
C’est le cas d’Aminata, arrivée à Montréal en 2018 avec sa fille et son fils de Conakry, en Guinée. Cette infirmière doit faire preuve de patience et de ténacité pour atteindre son objectif. L’aspect financier a été au centre de ses difficultés. Dans l’impossibilité d’exercer son métier tant que l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ne lui a pas accordé l’autorisation d’exercer, la mère célibataire doit trouver les moyens de subvenir aux besoins de ses enfants. « Je travaille comme préposée aux bénéficiaires, mais cela ne me suffit pas à joindre les deux bouts avec mes adolescents ». L’ouverture du dossier auprès de son Ordre de tutelle exigeait le versement d’une somme qu’Aminata n’était pas en mesure de réunir ni d’obtenir auprès d’une banque. En effet, un prêt bancaire classique est soumis à de nombreuses conditions, à commencer par un historique de crédit — dont ne peut logiquement se prévaloir un nouvel arrivant. C’est alors qu’elle entend parler d’un organisme de microcrédit qui, afin d’aider les professionnels formés à l’étranger à faire reconnaître leur diplôme au Québec, offre un soutien financier sous forme de prêt. C’est ainsi que sa demande auprès de Microcrédit Montréal a été acceptée, lui permettant ainsi d’avancer sereinement dans le processus.
Un coup de pouce qui peut changer une vie
« Notre objectif est d’aider les nouveaux arrivants afin qu’ils accèdent à leur champ de compétence », mentionne Aurélie René de Cotret, agente aux communications de Microcrédit Montréal. Les prêts s’étalent de 500 $ CAN à 15 000 $ CAN, avec un taux de 3,45 % et une très grande souplesse, explique-t-elle. « Les emprunts peuvent être remboursés sur quatre ans, et il n’y a aucune pénalité pour l’emprunteur, même si ce dernier souhaite le faire en une seule fois ». Ce que confirme Raymond, père de famille et ingénieur en génie mécanique qui a débuté en qualité de technicien. « C’est un outil indispensable. Vous arrivez dans un pays qui n’est pas le vôtre, et en l’absence de garanties, les gens ne vous font pas nécessairement confiance. Je suis très heureux d’y avoir eu accès et j’ai surtout apprécié qu’ils comprennent de suite si nous avons un imprévu. Le système nord-américain est bien éloigné de celui de la République démocratique du Congo, d’où je viens », explique-t-il. Après l’étude de son dossier, l’Ordre des ingénieurs lui prescrit deux examens à passer pour être admis sur leur tableau et pouvoir exercer son métier. Le prêt contracté lui aura mis le pied à l’étrier pour, finalement, lui permettre de s’épanouir dans son métier.
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Pour obtenir plus d’informations sur la mesure Prêts pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers (PRTCE), contactez l’équipe de Microcrédit Montréal ou visitez la page pour les professionnels formés à l’étranger.