Le nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) n’a cessé de croître au cours des dernières années au Québec pour atteindre plus de 167 000 en 2023, une augmentation alimentée par la pénurie de main-d’œuvre locale. Contrairement aux idées reçues, les TET ne se trouvent pas forcément en région et ne se cantonnent pas au secteur agricole ; ils travaillent aussi à Montréal, dans l’hôtellerie et la restauration, le commerce de détail, la transformation alimentaire, l’industrie, etc., et occupent des postes de cols bleus et cols blancs. Cependant, quel que soit leur emploi, ils sont nombreux à vivre des situations de précarité et de vulnérabilité.
Les TET ont des droits et des obligations
En effet, si un grand nombre de travailleurs étrangers temporaires se voient accorder un permis de travail ouvert, plusieurs d’entre eux possèdent un permis de travail fermé, qui les lie à leur employeur. De plus, ils ne connaissent habituellement pas les normes du travail en vigueur au Québec, ce dont tirent profit certains employeurs. À titre d’illustration, la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail) a constaté 97 cas d’infractions suite à la dénonciation d’abus subis par les TET en 2023, et plus de 3 500 lésions professionnelles ont été rapportées en 2022.
Pourtant, les TET bénéficient des mêmes droits et obligations sur le lieu de travail que les autres travailleurs, Canadiens ou résidents permanents : ils sont protégés par la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, ils ont accès à des soins de santé gratuits, ils sont libres de circuler sur l’ensemble du territoire, etc.
Isolement et manque d’accès à l’information
En outre, les TET vivent des situations d’isolement. Qu’ils viennent seuls ou en famille, la solitude leur pèse. D’ailleurs, plusieurs entreprises ont sollicité le CACI concernant nos activités socioculturelles qui permettent de briser l’isolement et de tisser un réseau social inclusif.
Bien que les services d’information soient là, les TET ne sont pas toujours au courant des dernières décisions prises par les gouvernements provincial et fédéral concernant leur statut d’immigration. Beaucoup ne savent pas que les travailleurs vulnérables, maltraités ou ayant subi des actes de violence, peuvent se voir accorder un permis de travail ouvert. Ils ignorent également qu’ils peuvent s’inscrire à un programme d’études (de 6 mois ou plus, à temps plein ou à temps partiel) sans avoir à obtenir un permis d’études ou encore qu’ils devront posséder un certain niveau de français lorsqu’ils feront éventuellement leur demande de renouvellement de permis (à noter que les travailleurs agricoles ne sont pas concernés par cette mesure).
Pour mieux les informer, le gouvernement du Canada a mis en place un programme spécifique en partenariat avec Immigrant Québec et plusieurs organismes, dont le CACI pour les orienter vers les ressources et les services-conseils en matière de santé, fiscalité, droit, et activités sociales, culturelles et sportives disponibles. Mieux renseignés sur leurs droits, ils pourront mieux les faire valoir.
Le CACI sera présent au Salon de l’immigration au Québec, qui se tiendra les 29 et 30 mai 2024 à Montréal. Vous pourrez rencontrer des représentants de l’organisme au kiosque nº129.
Photo : Vonecia Carswell