
Une importante campagne de recrutement a permis aux infirmières et aux infirmiers diplômés hors du Canada (IDHC) de suivre une formation d’appoint et obtenir leur permis d’exercice afin de travailler au CISSS de la Montérégie-Centre. Leur installation dans la région nécessite une aide locale apportée par le Service L’ANCRE.
L’objectif de L’ANCRE, est de libérer les travailleurs étrangers des contraintes susceptibles de nuire à leur installation. Or, une situation simple en apparence peut présenter des enjeux que l’on n’anticipe pas toujours de façon optimale. Selon la configuration familiale, si vous venez seul ou accompagné, sans ou avec enfant(s) en âge d’être inscrit(s) en garderie ou scolarisé(s), les questions à se poser ne seront pas les mêmes. C’est la raison pour laquelle L’ANCRE consacre une réunion préparatoire à l’installation, avant même votre arrivée. Chaque famille fait état de ce dont elle pense avoir besoin. L’organisme propose de son côté des rencontres de groupe par visioconférence afin de présenter les spécificités inhérentes au Québec. Des sujets abordés sont aussi variés que l’inscription à la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) les assurances médicaments, les études ou encore le fonctionnement des comptes bancaires.
Un traitement sur-mesure
Youssef en sait quelque chose. Cet infirmier de formation est arrivé en février 2023, avec la toute première cohorte, afin de faire une remise à niveau au Cégep. Cela lui permettra d’obtenir une équivalence avec son diplôme marocain avant de pouvoir exercer son métier au Québec. Il était heureux de pouvoir bénéficier d’un accompagnement sur les détails pratiques : « Certains de mes confrères ont accepté l’offre de logement du Cégep, mais je cherchais autre chose. L’ANCRE m’a aidé pour mettre en place mon budget et à me trouver ce que je souhaitais. Dès notre première rencontre à distance avec eux, ils nous ont présenté la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu avec les activités et tout ce qui a un lien avec la vie quotidienne ».
Jonathan Buchanan, conseiller en installation de L’ANCRE, le confirme : « Nous sommes les personnes-ressources sur le terrain. Nous faisons une première évaluation des besoins avec eux. Nous leur apportons des solutions adéquates en fonction de leurs besoins. Une fois qu’ils sont au Québec, nous les accompagnons pour les diverses inscriptions administratives, les services bancaires, l’obtention de lignes téléphoniques mobiles… ».
En ce qui concerne l’emploi, il est possible de travailler (quelques heures par semaine) en tant que préposés aux bénéficiaires pendant la période de formation. Cette possibilité facilite l’intégration au marché de l’emploi et permet de joindre la théorie à la pratique. Au moment d’écrire ce texte, on rapportait que déjà 14 des 19 participants de la première cohorte travaillaient !
… pour un organisme familial
Un projet d’immigration peut parfois se heurter à des impondérables et à des contretemps, que L’ANCRE peut pallier dans la mesure du possible. C’est ce qu’explique Houcine qui est arrivé avec son épouse Kaoutar et leurs deux petites filles de 2 ans 1⁄2 et 4 ans 1⁄2. Kaoutar officie comme infirmière, mais Houcine doit repasser certaines équivalences.
Lorsqu’ils atterrissent au Québec, pénurie de logements oblige, ils ignorent où ils habiteront la première semaine. « L’ANCRE nous a hébergés dans une auberge le temps de nous aider à trouver un logement », raconte Houcine. « C’est une équipe incroyable et bien organisée. Ils nous ont emmenés faire l’épicerie avec leur propre véhicule et nous ont informés des systèmes de garde pour nos filles ». Son conseil est de bien préparer son arrivée ici, en faisant des recherches et, idéalement, en ayant déjà des connaissances. « Pour vous aider à vous intégrer, faites appel à des organismes pour vous accompagner, mais faites-le avant de venir. Pour vous aider à trouver le logement ou l’emploi, un organisme comme L’ANCRE peut vraiment faire la différence. Pour nous, ils sont plus qu’une équipe, nous sommes devenus une famille », clame Houcine.
Un point de vue partagé par Youssef. « On a eu pas mal d’activités, comme le bowling, par exemple. Quand on a un problème, on peut les appeler et ils nous communiquent des astuces auxquelles on n’aurait pas forcément pensé ». Lui aussi conseille de chercher l’organisme d’aide spécialisé pour l’immigration présent dans la région d’installation : « N’hésitez pas à poser des questions, même quand vous ne connaissez pas les gens ; les Québécois sont à l’écoute et sympathiques ! »
Jonathan Buchanan ajoute que s’il est d’accord avec l’importance de bien se préparer, il faut aussi être indulgent envers soi-même : « Changer de pays génère beaucoup d’anxiété et c’est un stress énorme qu’il faut gérer en plus du reste. Nous sommes là pour apporter l’accompagnement nécessaire à votre installation et à votre intégration dans la société d’accueil. »
La deuxième cohorte du projet IDHC, dans le Haut-Richelieu est arrivée en juin 2023. Cette fois, ce sont 19 infirmiers et infirmières, pour un total de 85 personnes, soit 58 de plus qu’à la première, toujours en provenance de divers pays d’Afrique. Plusieurs sont arrivés avec leur famille tandis que d’autres ont préféré venir seuls d’abord afin de mieux préparer le terrain. « La plus grande différence avec cette seconde cohorte était la présence de nombreux enfants », rapporte Jonathan Buchanan. L’ANCRE a ainsi guidé plusieurs familles pour les inscriptions et la préparation pour la rentrée scolaire.
Une concertation régionale précieuse à souligner
La réussite de l’accueil de ces deux cohortes repose également sur une concertation et une collaboration régionale exceptionnelle. Dans la MRC du Haut-Richelieu, L’ANCRE a travaillé de pair avec le MIFI, le Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, le CISSS de la Montérégie-Centre, les élus politiques, la ville, les bénévoles, etc. Tel que la coordonnatrice de L’ANCRE, Khadija Aoutil, le mentionnait lors du discours de bienvenue officiel pour l’activité d’accueil qui s’est déroulée au Cégep, « L’ANCRE mettra tout en œuvre pour assurer une intégration douce et durable à Saint-Jean-sur-Richelieu, bienvenue à vous, bon succès dans vos études ».
Cet article a été possible grâce à la participation financière du gouvernement du Québec et de la MRC du Haut-Richelieu.