Terroir : 6 aliments québécois à (re) découvrir pour les fêtes

Si on connaît surtout son sirop d’érable, le Québec offre de nombreux autres délicieux produits. Voici donc quelques plantes et fruits d’ici pour ajouter une touche boréale à votre cuisine.

Le thé du Labrador

Cette plante indigène aussi appelée « bois de savane » n’a de thé que le nom, car elle ne contient pas de théine. Consommé principalement en tisane, le thé du Labrador a un goût très léger et délicat. Encore peu connu jusqu’à il y a une dizaine d’années, il s’est fait une place dans les cuisines et de plus en plus de chefs l’utilisent dans leurs recettes : en huile ou en bouillon, pour y pocher un poisson,

en macération dans un punch aux fruits, dans une soupe ou encore comme assaisonnement. Enfin, ses propriétés digestives en font un breuvage idéal de fin de repas. À bon entendeur…

L’argouse

Il s’agit du fruit de l’argousier, un arbuste assez résistant aux températures extrêmes et de plus en plus cultivé au Québec. Ces petites baies oblongues et orangées, au goût acidulé et sûr, se récoltent au mois d’août. Elles sont ensuite utilisées pour faire des jus, smoothies, sorbets, tisanes, confitures, gelées ou encore huiles.

L’argouse pourrait bien devenir notre nouvelle source de prédilection pour la vitamine C : très riche en antioxydants, la baie est 30 fois plus concentrée en vitamine C que l’orange. Une vraie capsule d’énergie.

Le mélilot

On l’appelle « vanille boréale » : cette plante qu’on trouve au bord des chemins a en effet des saveurs de vanille et d’amande, qui rappellent la fève tonka. C’est surtout lorsqu’elle est séchée que ses arômes se libèrent. On l’utilise sous forme de poudre ou d’essence liquide pour remplacer la vanille dans les desserts ou les cocktails, ou pour ajouter une touche locale aux recettes.
Ses arômes s’associent bien aux desserts laitiers (gâteau au fromage), aux fruits (framboise, poire), aux desserts au chocolat ou au sirop d’érable, mais également à certains fruits de mer (noix de Saint-Jacques, pétoncle ou homard).

La gourgane

Longtemps boudée au profit du haricot ou de la pomme de terre, cette légumineuse revient tranquillement dans les assiettes — un festival de la gourgane a d’ailleurs lieu depuis 1974 au Lac-Saint-Jean. C’est qu’elle a plein d’atouts : elle est très nourrissante et riche en protéines, et sa farine ne contient pas de gluten — idéale pour les personnes cœliaques.

La « fève des marais » est mise à l’honneur dans la soupe aux gourganes, plat emblématique de Charlevoix et du Lac-Saint-Jean, qui mêle dans un bouillon gourganes, lard, orge et légumes en dés. La gourgane se mange aussi froide, comme dans le succotash, un plat d’origine autochtone qui ressemble à une salade de maïs sucré, poivron rouge et gourgane.

La canneberge

Le Québec est la principale province canadienne productrice de canneberges, et il figure dans les trois premiers producteurs à l’échelle mondiale. Ce petit fruit rouge est de plus en plus utilisé dans la boulangerie et les pâtisseries, notamment pour remplacer les raisins secs. Aussi appelée « atoca » chez les Iroquois, la canneberge a un goût acidulé et astringent.
Elle est généralement associée à des mets sucrés pour adoucir son goût âpre, mais elle se marie aussi très bien avec les plats salés tels que les salades, le riz ou les viandes — comme la dinde de l’Action de grâce !

Le thé des bois

De son vrai nom « gaulthérie couchée », le thé des bois peut être récolté toute l’année dans les sous-bois. Cette plante indigène d’Amérique du Nord produit des fleurs blanches en été puis des petites baies rouges en automne, à déguster fraîches, séchées, ou encore sous forme de confitures, gelées et sirops. Les feuilles s’ajoutent quant à elle aux salades, desserts, marinades ou sauces, ou peuvent être infusées en tisane.
Le goût de cette plante, frais et légèrement épicé, n’est pas sans rappeler la menthe poivrée. C’est d’ailleurs l’huile essentielle extraite des feuilles du thé des bois qu’on utilise dans la bière de racinette…

Photos : Mariah Hewines, Unsplash

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Marie Pâris

Diplômée de l’École supérieure de journalisme de Lille (France) et formée en journalisme international à l'Université Laval à Québec, Marie est installée à Montréal depuis 2013. Elle spécialise notamment dans la culture, la gastronomie et les questions de société. En plus de travailler sur des sujets transatlantiques pour Immigrant Québec, elle écrit pour plusieurs médias à l'étranger et au Québec (Tastet, Le Devoir, Revue JEU...)
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