Même si la venue au Québec répond à un projet de vie, il peut y avoir des écueils auxquels on n’a pas forcément pensé avant d’y être confronté sur le terrain. La culture, le travail, les relations entre les personnes, sont des éléments qu’il faut apprendre à s’approprier de façon adéquate pour une intégration optimale.
Des cultures hétéroclites
Ces dernières années, le Québec s’est enrichi de populations arrivées des quatre coins du globe. Si tous se retrouvent sans heurt et parviennent à vivre en bonne harmonie les uns avec les autres, c’est avant tout parce qu’il y a une intégration qui se fait en douceur. Pourtant, cette intégration relève du défi pour certaines personnes qui, plus ou moins préparées, subissent un énorme choc culturel à leur arrivée. Les différences sont dans tous les domaines de la vie quotidienne. Les valeurs ne sont pas les mêmes d’un pays à un autre. Des situations normales au Québec peuvent être sources d’incompréhension pour des nouveaux arrivants qui en perdent leurs repères. Dans un contexte éducationnel, certains parents sont étonnés de l’existence de structures telles que la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). S’ils ne sont pas assez informés, ils peuvent se sentir démunis et ne pas avoir le comportement adéquat. D’autres sont émotionnellement atteints par les résidences pour personnes âgées qu’ils ne trouvent pas appropriés pour des parents qui se sont occupés pendant toute une vie de leurs enfants. Bien qu’insolites, ces exemples montrent bien la nécessité de la mise en place d’un arrimage culturel.
Comment mettre le pied à l’étrier ?
Ce n’est pourtant ni le niveau de scolarité, ni les origines sociales des nouveaux arrivants qui déterminent le décalage entre eux et leur pays d’adoption. Les histoires de chacun sont différentes et l’adaptation doit être ajustée en fonction de ces caractéristiques. À cela s’ajoute une position de fragilité pour certains immigrants, notamment les femmes qui, par souci d’un équilibre familial, ont parfois cessé de travailler. Des femmes qui doivent reprendre le travail après avoir perdu le contact avec le monde professionnel. D’autres encore proviennent de pays politiquement instables et ont subi des conditions de vie précaires qui leurs ont fait perdre confiance. Le retour à l’emploi est la porte d’entrée de plain pied dans la nouvelle culture. C’est ainsi qu’on multiplie les contacts et qu’on assimile les particularités du milieu dans lequel on vit. Seulement voilà, comment chercher un travail si on n’a aucune expérience québécoise ou que l’on ignore dans quelle mesure son diplôme sera reconnu ?
De l’aide à foison
C’est l’objet des structures d’orientation à l’attention des nouveaux arrivants. L’arrimage culturel passe aussi par des actions aussi basiques qu’une restructuration du CV aux couleurs locales ou l’interprétation correcte d’une annonce pour une embauche. Des organismes les accompagnent dans les diverses démarches. Micheline Randolph, conseillère en emploi au SOIT évoque l’importance d’être épaulé dans ces cas-là : « Quand on a perdu confiance en soi, on risque de perdre pied, de ne plus reconnaître ses forces ou ses faiblesses, ne pas savoir comment vendre ses compétences. C’est pour toutes ces raisons que le projet préparatoire à l’emploi vient en complément de certains nouveaux arrivants qui ont besoin qu’on les guide un petit peu plus que d’autres. »
Des stages peuvent être proposés quand il manque une première expérience. D’autres fois, il faut un simple coup de pouce qui sera donné par un service de mentorat. Quelques fois certaines habilités sont transférables, d’autres fois il est utile de retourner sur les bancs de l’école secondaire ou du Cégep pour se mettre à niveau. À chaque situation, sa solution…
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Si vous avez décidé de vous établir dans la ville de Québec ou dans ses environs, sachez que vous pouvez vous faire aider que ce soit à titre personnel ou dans votre recherche d’emploi par le SOIT (service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail), qui vous proposera un entretien avec un conseiller, vous permettra d’intégrer un programme de mentorat et vous guidera dans cette démarche.
(L’usage du masculin a pour but d’alléger le texte sans préjudice pour la forme féminine.)