Lorsque les démarches d’immigration sont derrière eux et qu’ils posent les jalons de leur arrivée et de leur premier emploi au Québec, certains nouveaux arrivants réalisent que leur installation va nécessiter quelques ajustements. Parmi ces ajustements, on trouve les ressources pécuniaires à mobiliser avant d’espérer accéder à un emploi qui correspond à ses attentes ou à ses compétences. C’est là qu’interviennent les organismes destinés à l’accompagnement financier des nouveaux arrivants.
Besoin d’argent dès votre arrivée ?
Imaginez que vous arrivez au Québec avec vos économies, vous dépassez votre part du contrat d’autonomie financière dont vous devez faire état a minima avant votre arrivée, et vous pensez être à l’abri du besoin durant vos premiers mois d’installation. Pourtant, tout ne se passe pas toujours comme prévu. « Transcrire leurs diplômes étrangers, obtenir une équivalence, s’inscrire à l’Ordre qui régit leur profession, préparer des examens ou acheter le matériel qui leur permettra de s’installer ne sont que quelques exemples de ce qui pourrait les attendre pour démarrer leur vie professionnelle », explique Joyce Wan, conseillère superviseuse au Moulin Microcrédits. Or, ces dispositions nécessitent des dépenses dont les coûts peuvent rapidement grimper, au point de mettre les personnes immigrantes en difficulté dès leur arrivée. Vous vous direz peut-être que vous aurez toujours la possibilité de contracter un prêt ; mais, en Amérique du Nord, l’accès à l’emprunt est conditionné à votre cote de crédit, et donc à un historique de crédit que vous n’avez pas encore été en mesure de vous constituer.
Oui mais… Sans cote de crédit, pas de prêt.
Vous avez très certainement entendu parler de la cote de crédit. La cote de crédit est un pointage, généralement compris entre 300 et 900, calculé à l’aide des renseignements contenus dans votre dossier de crédit. Ce pointage détermine votre solvabilité aux yeux de vos créanciers. Or, sans dossier de crédit, pas de cote de crédit, sans cote de crédit, pas de prêt. Vous pouvez effectivement prendre tout votre temps pour vous créer cette cote de crédit favorable. Toutefois, Joyce Wan fait remarquer que ce n’est pas toujours la solution idéale. « À peine arrivés sur le territoire, certains ont déjà des opportunités grâce à leur réseautage. Ils doivent alors débuter des démarches qui nécessitent de disposer de fonds. Même s’ils sont venus avec des économies, elles peuvent disparaître très vite, ne serait-ce que dans l’achat de vêtements adéquats pour traverser l’hiver ». C’est ce qui justifie la présence d’organismes financiers destinés à accompagner les nouveaux arrivants, non seulement en leur prêtant de l’argent, mais en les conseillant dans cette vision pécuniaire inédite.
Un accompagnement à 360°
Venus Tjang, conseillère pour Le Moulin Microcrédits, tient à souligner l’importance de se familiariser avec les particularités financières d’ici : « L’avantage de nos prêts réside particulièrement dans l’accompagnement que nous offrons en plus du prêt monétaire. En guidant les personnes immigrantes dans la gestion du budget au Canada, nous les amenons à s’approprier assez rapidement des habitudes financières saines, tout en leur permettant de bâtir leur cote de crédit ». Les prêts sont établis de façon à apporter le maximum de confort pour les bénéficiaires, notamment au chapitre des remboursements. À ce propos, Joyce Wan mentionne que l’organisme s’adapte au cas par cas, et peut moduler ces derniers, voire les interrompre temporairement en cas de motif impérieux. « L’aspect humain est absolument primordial », ajoute Venus Tchang, qui rappelle qu’une majorité des employés du Moulin Microcrédits est elle-même issue de l’immigration et peut aisément comprendre les enjeux.
Concrètement, ça se passe comment ?
Dans la pratique, la condition au Québec pour prétendre à ce prêt, d’un montant maximal de 15 000 $ CAN, est d’avoir obtenu le Certificat de sélection du Québec (CSQ), même s’il date d’il y a quelques années. Il n’est pas nécessaire d’avoir un cosignataire ou une caution particulière. Le taux fixe actuel est de 6,45 %, et l’échéance de remboursement est de cinq ans. Cependant, si la condition sine qua non pour obtenir ce prêt est d’avoir un projet professionnel, la somme empruntée peut être utilisée pour les dépenses personnelles de la vie courante.
Pour une évaluation personnalisée, le demandeur doit se rapprocher d’un conseiller au Moulin Microcrédits. Voici cependant quelques-uns des projets non exhaustifs pouvant entrer dans le cadre d’un prêt :
- Programmes d’études et de formation d’une durée de deux ans ou moins, y compris la formation continue.
- L’accès à des professions et métiers réglementés (par exemple, la demande de reconnaissance d’équivalence ou les examens professionnels).
- Une allocation de subsistance pendant la formation, les démarches d’équivalence ou la relocalisation.
- L’évaluation des qualifications auprès de World Education Services (WES), du Service canadien d’évaluation de documents scolaires internationaux (ICAS), de l’International Qualifications Assessment Services (IQAS) ou du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
- La formation linguistique en français ou en anglais.
- La relocalisation à des fins d’emploi.
- Les déplacements pour des cours ou des examens non disponibles dans votre région.
- L’achat de livres, de matériel de cours et d’équipement de travail.
- La cotisation à une association professionnelle.
Vous avez besoin d’un coup de pouce pour faire décoller votre projet de vie au Québec ? Contactez Le Moulin Microcréditset transformons ensemble vos aspirations en réalité financière !
Photo : Milles Studio/Unsplah+