
Au Québec, on parle beaucoup des valeurs en entreprise. Aux candidats à un emploi, on insiste sur l’importance de se renseigner à leur sujet et de démontrer leur adéquation avec ces valeurs. Mais qu’entend-on exactement par « valeurs » ? Que cache ce terme et comment celles-ci peuvent-elles se traduire au quotidien, au sein d’une entreprise ? Pour nous éclairer sur la question, nous avons rencontré Emeely Lapierre Collin CRHA, directrice des ressources humaines pour GUS inc.
Prenons un exemple a priori anodin : celui d’une entreprise de restauration après sinistre, dont les valeurs s’expriment de plusieurs façons, et pour qui l’ouverture et l’inclusion en interne va de pair avec l’approche de sa mission à l’externe.
Immigrant Québec : La conscience environnementale des entreprises est de plus en plus encouragée et prisée. Quelle est votre vision à cet égard, en tant qu’entreprise ?
Emeely Lapierre Collin : Dans un système économique et social fragile, tant pour les petites que les grandes entreprises s’installent des valeurs de plus en plus profondes reliées à la diminution de l’impact environnemental que peut engendrer leurs activités.
Les nouvelles générations qui font leurs arrivées sur le marché du travail ne font pas exception à la mutation rapide que l’on observe dans le monde du travail, et sont sensibles à ces valeurs sociales. Pour ces personnes, l’importance qu’accorde une entreprise à la diminution de son empreinte écologique et à son implication dans la communauté fait partie intégrante de leurs critères lorsque vient le temps de s’engager dans une entreprise et s’épanouir professionnellement.
IQ : Peut-on mesurer l’impact réel de ces valeurs sur la façon dont vous menez vos opérations ?
ELC : Le domaine de la restauration après sinistre au Québec est, en réalité, un bel exemple d’organisation enviro-consciente. Par la nature de leurs opérations qui visent notamment la restauration des biens et la rénovation d’immeubles endommagés à la suite d’un sinistre, elles préconisent toujours la réutilisation, plutôt que le remplacement des biens.
Que ce soit des dommages causés par l’eau, le feu, la fumée, le vol, le vandalisme, des déversements d’huile ou des catastrophes naturelles, chaque bien endommagé possède des techniques de restauration spécifiques, qui leur permettent de retrouver leur état d’origine.
Le métier d’intervenant en restauration après-sinistre est l’un des métiers de l’environnement reconnus par le Comité paritaire du marché du travail (CPMT). Son importance pour la préservation des ressources et la valorisation du réemploi en fait un métier de choix pour les personnes qui souhaitent faire la différence non seulement dans la vie des gens, mais aussi pour l’environnement. Pas moins de 50 % de leur temps de travail est dédié à la protection de l’environnement, la préservation des ressources et la durabilité environnementale, comme l’exige le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’environnement, Envirocompétence.
IQ : Cette conscience sociale a-t-elle aussi un impact sur les valeurs en emploi que vous prônez, pour vos salariés ?
ELC : Ces professionnels sont appelés à faire l’usage d’une multitude de compétences transversales, techniques et humaines, dont l’empathie, l’écoute et l’autonomie.
Bien que cette profession exige une polyvalence accrue, aucune expérience n’est nécessaire pour y faire ses débuts. Les savoirs sont transmis directement à la tâche via le Programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) offert par Services Québec. À la complétion du programme, le travailleur est admissible à une certification attestant de ses compétences acquises en vertu de la Norme professionnelle.
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Photo : Jean Stratton