Un projet d’immigration seul ou à deux est une aventure semée d’épreuves. Une aventure qui prend une dimension insoupçonnée lorsque vous partez avec un (ou plusieurs) enfant(s).
Associez vos enfants à votre projet d’immigration
Émigrer dans un autre pays est une expérience exaltante et pleine de surprises. Mais l’excitation du départ ne doit pas occulter un fait important : il s’agit aussi d’un traumatisme, celui né d’un déracinement. Un séisme à l’échelle d’une vie, qui aura de nombreuses répliques au fil des années. Ce traumatisme, vous allez le vivre en tant qu’adulte et parent. Et vos enfants, quel que soit leur âge, vont le vivre eux aussi, à des degrés variables.
Les enfants sont rarement à l’origine d’un projet d’immigration. Ils peuvent adhérer au projet et embarquer facilement dans l’aventure, mais, essentiellement, ils suivent leurs parents et leurs projets.
Or, pour un enfant, un projet d’immigration revient sinon à tirer un trait, au moins à mettre une distance considérable entre lui et son univers connu, tout ce qu’il a bâti au fil des ans : sa famille et ses amis, ses habitudes de sorties, ses activités, la plupart de ses affaires à un âge peut-être déjà tourmenté. C’est la fin d’un monde et le début d’un autre. Et cela est valable aussi pour les tout-petits, qui sont attachés à leur routine et à leur environnement connu. Mieux vaut bien les préparer au départ pour faciliter votre installation.
Faites des recherches ensemble sur le Québec, regardez des photos, mettez en avant les points positifs, expliquez-leur comment vous allez garder le lien avec la famille et ses amis. Intégrez-les au projet et, surtout rassurez-les sur le fait que l’éloignement ne signifie pas la disparition de l’univers qu’ils laissent derrière eux en vous suivant.
Dans tous les cas, même si votre enfant montre de l’enthousiasme à l’idée du projet, ne commettez pas l’erreur de sous-estimer l’impact que celui-ci aura sur sa vie et sur sa santé mentale, une fois sur place.
Résidents temporaires : demandez le permis d’études de vos enfants
Si votre enfant mineur est en âge de fréquenter un établissement scolaire (à partir de l’éducation primaire), vous devrez demander un certificat d’acceptation du Québec (CAQ) pour études auprès du ministère de l’Immigration de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), puis un permis d’études auprès de Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Note importante : Vous n’avez pas besoin d’obtenir une lettre d’admission de l’établissement primaire ou secondaire que fréquentera votre enfant pour présenter une demande de CAQ pour études et de permis d’études. En effet, l’école de votre enfant dépendra du quartier où vous emménagerez après votre arrivée. Par défaut, il sera reçu dans son école de quartier. Il en va bien sûr différemment si votre enfant s’inscrit dans un programme au post-secondaire, c’est-à-dire au Cégep ou à l’université, puisque dans ce cas, le choix de l’établissement est indépendant du lieu de résidence.
Renseignez-vous sur les services de garderie et les écoles primaires et secondaires
Il n’existe presque pas de classes de maternelle au Québec : votre enfant ira à la garderie jusqu’à l’âge de 5 ans. Trouver un mode de garde pour son enfant n’étant pas chose aisée, surtout pour une garderie publique subventionnée (et donc aux tarifs peu élevés), vous pouvez, avant votre départ, inscrire vos enfants sur liste d’attente sur le portail « La place 0-5 ans ».
Au Québec, tous les enfants âgés de six à seize ans sont obligés de fréquenter l’école. L’année scolaire, qui dure environ 180 jours, commence à la fin août pour finir en juin. Du préscolaire au collégial, la scolarité peut s’effectuer dans un établissement public ou privé. Les établissements publics comme privés peuvent être francophones ou anglophones, mais, à certaines exceptions près, les enfants québécois ou d’immigrants doivent fréquenter les établissements francophones.
Classes et niveaux d’enseignement
Autre information importante, la classe dans laquelle sera admis votre enfant dans le système québécois ne correspondra pas forcément à celle à laquelle vous pensiez. Au Québec, l’admission des enfants à un niveau est déterminée selon leur date de naissance, qui n’est pas calendaire, du 1er janvier au 31 décembre d’une année de référence, mais du 1er octobre au 30 septembre. Ainsi, un enfant né au Québec le 10 octobre devra obtenir une dérogation (qui devra aussi être acceptée par son Centre de services scolaire) pour pouvoir accéder à la même classe qu’un enfant né le 29 septembre de la même année.
Les enfants étrangers qui rejoignent le système québécois devront se soumettre à une évaluation, afin de déterminer leur niveau.
Certains parents, notamment français, préféreront s’adresser à l’une des deux écoles privées, membres de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : le Collège Stanislas (à Montréal et à Québec) et le Collège international Marie de France (À Montréal). Les enfants issus du système français ont ainsi plus de chance de poursuivre leur cursus là où ils l’ont laissé.
Pour en savoir plus sur les modes de garde et l’inscription à l’école primaire et secondaire, consultez notre rubrique sur le système scolaire au Québec.
Préparez vos enfants au système scolaire québécois
Vous avez appris à rédiger un CV aux normes québécoises et vous vous entraînez aux techniques d’entrevue en vigueur ici? Pourquoi ne pas vous intéresser aussi aux méthodes d’enseignement pour faciliter la transition de votre enfant dans le système québécois?
Au travail comme à l’école, la structure pyramidale n’a pas la cote, au Québec. Oubliez les cours magistraux et l’apprentissage par cœur. La pédagogie au Québec met l’accent sur l’autonomie, la participation, la collaboration et le travail en mode projet. Le personnel est accessible et ouvert à la discussion.
En outre, la pratique d’activités extracurriculaires est fortement encouragée : sport, musique, théâtre et autres pratiques artistiques. Des voies sont d’ailleurs largement améangées pour permettre au enfants de suivre le programme d’enseignement Si votre enfant nourrit une passion pour le basketball (un sport inventé au Canada, en passant) et rêve de rejoindre la NBA, c’est peut-être le moment de l’encourager à rejoindre l’équipe de son école.
Anticipez l’entrée de vos enfants au Canada
La sécurité des enfants est l’une des principales préoccupations des services frontaliers. Si vous arrivez au Canada avec vos enfants, il faut que vous ayez en votre possession les documents qui attestent de leur identité. Si vos enfants ne voyagent pas avec vous (par exemple, s’ils vous rejoignent plus tard accompagnés d’un membre de votre famille qui vient en tant que touriste), vous devrez remettre à ce parent une lettre écrite autorisant le voyage avec votre adresse et numéro de téléphone.
D’autre part, si vous êtes divorcé ou séparé, ayez en votre possession une lettre d’autorisation et/ou une copie de la séparation légale ou des ententes légales de garde de l’enfant.