Pour réussir une recherche d’emploi, il faut savoir valoriser sa candidature et maîtriser son identité. Si l’importance du CV, de la lettre de présentation ou de l’entretien d’embauche est indéniable, il serait dommage de se priver des possibilités offertes par les outils numériques pour déployer sa marque.
Au Québec, l’image de marque numérique est essentielle pour une entreprise qui souhaite attirer les meilleurs candidats et candidates. Elle l’est tout autant pour les personnes en recherche d’emploi qui doivent, elles aussi, se démarquer.
L’exercice peut être particulièrement difficile pour les personnes issues de l’immigration en raison du manque de repères culturels et professionnels, de la méconnaissance des attentes des recruteurs ou de la difficulté à faire valoir les diplômes étrangers. Il est donc profitable de se tourner vers les outils disponibles à cet effet; ceux-ci peuvent agir comme véritable tremplin.
Devenir acteur de son recrutement
Répondre à des offres d’emploi n’est pas le seul moyen d’intégrer le marché du travail. « Comme n’importe quelle compagnie, j’ai besoin à titre de chercheur d’emploi de faire ma propre publicité », affirme Benjamin Fischer, conseiller Talent et diversité à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Il poursuit en expliquant que si des entreprises paient des milliers pour se faire de la publicité à la télévision, c’est bien parce qu’elles y trouvent un intérêt. Pour les personnes en recherche d’emploi, les réseaux sociaux sont une excellente vitrine. LinkedIn permet notamment de se faire connaître auprès d’un immense public sans dépenser un sou.
Le conseiller explique que les différences de culture au travail amènent parfois les personnes nouvellement arrivées à recourir à des logiques beaucoup plus hiérarchisées, où prendre des initiatives dans sa recherche d’emploi n’est pas une habitude. « Je donne souvent le conseil aux personnes de se voir un peu comme le propre PDG de leur recherche d’emploi », ajoute M. Fischer.
Pour débuter dans sa recherche, quoi de mieux que de s’appuyer sur LinkedIn, qui compte plus de 20 millions d’utilisateurs au Canada? « De ce point de vue, ce réseau social professionnel offre des opportunités exceptionnelles », dit M. Fischer, en particulier pour une personne issue de l’immigration. Mais encore faut-il que le profil se distingue aux yeux des employeurs! Pour se démarquer, une personne en recherche d’emploi peut gagner à utiliser la vidéo de présentation disponible sur LinkedIn. Pour elle, cet exercice sera l’occasion de « créer un lien de confiance » ou de « montrer tout le potentiel concret qu’elle peut amener aux employeurs ». La vidéo est un formidable outil « à partir du moment où on s’en sert de la bonne manière », précise-t-il.
Optimiser sa marque numérique
La première étape pour améliorer son image de marque numérique est de prendre conscience qu’on en a une, selon Amokrane Mariche, consultant formateur en marketing numérique et spécialiste LinkedIn et image de marque.
Une fois cette prise de conscience faite, il estime qu’il faut travailler son image de marque numérique pour qu’elle soit en adéquation avec ses objectifs et avec ses propres valeurs, sinon on va la subir.
Au fondement de cette marque numérique, il affirme qu’il faut être soi-même, comprendre ses valeurs et agir, en suggérant aux candidates et aux candidats de ne pas prétendre être quelqu’un qu’ils ne sont pas. Et que surtout, il faut assurer la cohérence entre son CV et sa présence virtuelle.
Lui-même issu de l’immigration, il assure que l’utilisation de LinkedIn et de la vidéo a été la recette de son succès. La vidéo, en particulier, est « le moyen le plus complet pour véhiculer des faits, mais aussi des émotions », croit M. Mariche. Une donnée essentielle pour gagner la confiance des employeurs.
« Le recrutement à distance a gagné en popularité depuis le début de la pandémie. Une enquête mondiale* montre que 65 % des entreprises ont embauché un nouveau candidat sans jamais le rencontrer en personne. Outre les entretiens vidéo, les nouvelles solutions technologiques intègrent de plus en plus la vidéo dans le processus de recrutement », indique Amokrane Mariche.
« LinkedIn, plateforme incontournable de recrutement, a d’ailleurs introduit, en 2021, la fonctionnalité Cover Story, qui donne aux utilisateurs la possibilité de télécharger une vidéo de présentation de 30 secondes directement sur leur profil LinkedIn », ajoute-t-il.
Faire le pont entre candidats et employeurs
Apprendre à faire sa propre candidature vidéo est une des activités proposées par le programme Passerelle sectorielle de la CCMM, un service de jumelage gratuit et virtuel entre des chercheuses et chercheurs d’emploi appartenant à des groupes sous-représentés sur le marché du travail et les entreprises montréalaises.
Lors d’un atelier pratique et concret, Amokrane Mariche donne des trucs et astuces aux personnes en recherche d’emploi pour monter un argumentaire (pitch). Celui-ci sera ensuite mis en ligne par les participants sur la plateforme de réseautage de Passerelle sectorielle.
Les personnes inscrites au programme sont d’abord préparées à participer à des événements de recrutement et de réseautage virtuel organisés mensuellement par la CCMM. Un recruteur leur fait ensuite part de sa vision du recrutement et se rend disponible pour répondre à leurs questions.
« Ça permet, surtout si on parle à des personnes immigrantes, de démystifier certaines pratiques d’ici », précise Benjamin Fischer.
C’est aussi l’occasion pour les entreprises comme pour les personnes en recherche d’emploi de développer et de tester leur marque numérique en bénéficiant d’un accompagnement et d’un réseau bien réel : celui du programme Passerelle sectorielle.