Introduction
Le Québec fait figure de véritable modèle en matière d’économie sociale et solidaire. Dans la province, le secteur représente près de 10 % du PIB et plus de 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires, et il comptabilise 210 000 emplois répartis dans plus de 7 000 organismes. Il s’agit d’un secteur particulièrement éclaté, que l’on retrouve dans une vingtaine de domaines d’activité, de la santé publique à l’environnement en passant par les mondes culturel, sportif ou médiatique.
On y retrouve les coopératives, les mutuelles et les organismes à but non lucratif qui ont des activités marchandes, dont l’organisation n’est pas basée sur la recherche du profit, mais sur le développement de la collectivité. De manière générale, elle regroupe donc les entreprises dont le modèle économique repose sur la redistribution des profits au bénéfice du projet et de la collectivité, généralement dans le secteur dans lequel elles évoluent.
Au cours des dernières années, près de 32 % des entreprises d’économie sociale ont rencontré des difficultés à pourvoir un ou plusieurs postes. De plus, on retrouve des employés étrangers dans environ une structure sur trois. L’économie sociale est donc un secteur riche en opportunités, dont les valeurs de partage, humanistes et responsables trouvent un écho auprès d’un nombre toujours croissant de personnes et nourrissent une innovation constante, au plus près des besoins réels de la société.
Les régions qui embauchent le plus
Un peu moins du quart des entreprises d’économie sociale sont implantées dans la région de Montréal (22 %) qui totalise environ 66 400 employés. Pour le reste, on retrouve 14 % des organisations en Montérégie, 8 % dans la région Capitale-Nationale et 6 % en Estrie, dans le Bas-Saint-Laurent et en Mauricie.
Dans quel type d’entreprise ?
Des OBNL aux sociétés coopératives ou aux mutuelles, on retrouve des organisations et des entreprises variées dans le monde de l’économie sociale et de l’action communautaire. Du fait de leur modèle économique, ce sont généralement de petites structures qui accueillent un nombre restreint d’employés. Toutefois, de grands groupes bien implantés au Québec viennent rompre cette règle, à l’image des caisses Desjardins, de la Coop Fédérée ou encore, dans une mesure certes moindre, les magasins sans but lucratif de réinsertion socioprofessionnelle Renaissance, qui emploient 629 personnes dans le Grand Montréal.
Les secteurs qui emploient le plus
La majorité des organisations d’économie sociale œuvrent dans le secteur de la santé et des services sociaux (25 %), puis de l’emploi, de l’insertion et de l’intégration sociale et professionnelle (11 %). C’est dans ces deux domaines d’activité que les opportunités d’embauche sont les plus grandes. À noter également que nombre d’organisations (40 %) évoluent généralement dans un second secteur d’activité. Ainsi une entreprise dont l’activité principale est l’insertion sociale peut également agir dans la lutte contre la pauvreté.
Les métiers en demande
Les salaires sont exprimés en taux horaire brut moyen :
- Aides familiaux résidents, aides de maintien à domicile et personnels assimilés : 13 $ CAN
- Travailleurs des services sociaux et communautaires : 22 $ CAN
- Animateurs et responsables de programmes de sport, de loisirs et de conditionnement physique : 13 $ CAN
- Agents de développement économique : 31 $ CAN
- Directeur des services sociaux et communautaires : 28 $ CAN
- Recherchistes, experts-conseils et agents de programmes en politique sociale : 36 $ CAN
- Éducateurs et aides-éducateurs de la petite enfance : 20 $ CAN
- Cuisiniers : 13 $ CAN
Ressources
- Comité sectoriel de la main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire (CSMO-ÉSAC) : œuvre à faire connaître et à défendre le secteur, ainsi qu’à outiller les acteurs dans le développement d’une main-d’œuvre qualifiée ;
- Chantier de l’économie sociale : promeut le développement de l’économie sociale comme pôle incontournable de l’économie québécoise ;
- Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM) : réseau d’affaires formé d’entreprises et acteurs montréalais de l’économie sociale ;
- Ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec : information générale et présentation détaillée du secteur ;
- Territoire innovant en économie sociale et solidaire (TIESS) : œuvre à la diffusion et au transfert des connaissances et de l’innovation pour favoriser le développement du secteur sur l’ensemble du territoire du Québec.
Formations
L’offre de formation est aussi diverse qu’il existe de métiers en économie sociale. Dans la mesure où le secteur touche de nombreux domaines professionnels, on pourrait dire que tous les parcours académiques, qu’ils soient ou non spécifiques au secteur, peuvent naturellement mener à l’économie sociale. Les entreprises ont autant besoin de personnes qualifiées possédant un diplôme que de travailleurs ayant de véritables valeurs collectives et sociales.
Les cégeps québécois disposent d’une offre complète de formations collégiales dans un grand nombre de domaines dédiés ou voisins, en particulier vers des métiers qui relèvent des services sociaux et éducatifs.
Les principales universités québécoises proposent elles aussi des formations supérieures spécialisées de 1er, 2eet 3e cycle préparant aux métiers de l’économie sociale et solidaire. Citons, par exemple, les cursus suivants :
- Programme court de 1er cycle sur le mouvement coopératif à l’Université de Québec à Rimouski ;
- Certificat en animation culturelle à l’UQAM ;
- Baccalauréat service social à l’Université de Laval ;
- Baccalauréat travail social à l’Université de Montréal ;
- Expertise en économie sociale à l’ESG-UQAM (différents cursus de formation) ;
- MBA gestion des coopératives et des mutuelles à l’Université de Sherbrooke.
Le Comité sectoriel de l’économie sociale et de l’action communautaire propose également un certain nombre de formations, principalement à destination des professionnels du secteur. En outre, il propose un répertoire des établissements et des formations en lien avec le secteur, dans l’ensemble du Québec.